MUSÉE DES CONFLUENCES
Sur les « Traces du vivant »

C.Dézert
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EXPOSITION / Jusqu’au 4 avril 2021, le musée des Confluences à Lyon propose une exposition où vous ne verrez que des os, des cornes et des dents ! Entre science et symbolisme, « Traces du vivant », titre de l’exposition, permet de mieux comprendre la vie en côtoyant la mort.

Sur les « Traces du vivant »
Bois de cervidés et cornes de bovidés ©Musée des Confluences – Bertrand Stofleth

Pour sa première exposition temporaire de l’année, le musée des Confluences a puisé dans sa collection ostéologique riche de plus de 4 000 pièces pour nous proposer un voyage sur les traces du vivant. Nous ne sommes pas dans un cimetière mais bien au musée des Confluences qui, comme l’explique Hélène Lafont-Couturier, sa directrice, « nous invite à regarder cette matière paradoxale qu’est l’os. Tout autant symbole de mort que de régénération ou de vie, charpente des corps et réceptacle des âmes, l’os nous raconte ». Ces traces du vivant, donc, ce sont des os, des dents, des cornes, les seuls tissus vivants qui ne disparaissent pas après la mort des vertébrés. Pour les biologistes, ces restes sont des « archives » qui permettent de raconter l’histoire des animaux mais aussi celle des sociétés humaines.

Ces vestiges du passé sont autant de « preuves » et « d’indices » qui permettent de classifier les espèces, suivre leur évolution, comprendre leur adaptation. L’os est également un matériau utilisé depuis la préhistoire pour façonner armes et outils et, au cours du temps et des civilisations, pour fabriquer des objets artistiques, des jeux ou instruments de musique. Pour certaines tribus, croyances ou religions, l’os conserve une certaine charge symbolique. En tant que « support de l’âme », on lui attribue des vertus médicinales ou spirituelles. Enfin, squelettes et ossements figurent dans de nombreuses oeuvres ou représentations artistiques depuis le Moyen Âge. L’exposition « Traces du vivant » propose une approche pluridisciplinaire originale en mêlant sciences, art, croyances et religions et donne à voir l’os dans toutes ces dimensions.

Pas à pas, d’os à os

Le premier pas sur les traces du vivant nous conduit dans une salle pour un face-à-face avec des crânes de bovidés et cervidés ornés de leurs cornes ou bois. Les bois des cervidés comme les cornes des bovidés sont principalement constitués d’os et appartiennent au squelette. Au milieu de cet accrochage, se fond un écran sur lequel on peut voir, surprise, « Le squelette joyeux », un court-métrage de 1895 des frères Lumières. En poursuivant la visite, les traces du vivant nous amènent devant un grand plateau d’anatomie comparée et d’une mise en scène de squelettes d’animaux : rorqual de 6 mètres, squelette de morse, crâne d’ours polaire, chauve-souris de Madagascar … Un effort particulier dans le soclage des pièces place les squelettes en situation, dans une attitude dynamique et vivante assez impressionnante. À la périphérie, des vitrines au fond coloré donnent à voir « l’os transformé » - pointe de harpon en os de mammifères marins ; jeux de casse-tête inuit en os de phoque ; hochet de musique entouré d’os comme percuteurs ; bijoux - et « l’os culturel et spirituel » : poupée du Kenya en vertèbres de poisson ; trompe tibétaine en os de fémur humain…

Et en cheminant dans l’exposition, on tombe sur des oeuvres comme la « Danse de la mort » (Michaël Wolgemut - 1493) ou des vanités (représentation allégorique de la mort) du XVIIe siècle ou contemporaine (Tête dure de Mounir Fatmi), parsemées tout au long du parcours. Si l’exposition « Traces du vivant » nous confronte à la mort, elle nous raconte surtout une histoire, celle de la vie.

C.Dézert

Casse-tête inuit

Casse-tête inuit
Le but de ce casse-tête est de reproduire, avec les os, une palette natatoire de phoque ou de morse. © Olivier Garcin, musée des Confluences

Squelettes de gorilles

Squelettes de gorilles
Le travail de soclage donne une attitude dynamique et vivante. ©Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay

L’Histoire de la nature des oiseaux, Pierre Belon du Mans (1555)

L’Histoire de la nature des oiseaux, Pierre Belon du Mans (1555)
Cette gravure met en évidence les similitudes entre le squelette des oiseaux et celui des humains. Chaque lettre renvoie à un même nom d’os pour les deux espèces, ces os sont dits « homologues ». ©Pierre Belon du Mans (1555), Paris, Gilles Corrozet

Jean-Ernest Aubert, Vanité

Jean-Ernest Aubert, Vanité
Une vanité est une représentation allégorique de la mort, du passage du temps. ©Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay

INFOS PRATIQUES /

Musée des Confluences : 86 quai Perrache - 69002 Lyon.

Horaires : du mardi au vendredi de 11 h à 19 h ; samedi et dimanche de 10 h à 19 h ; jeudi nocturne jusqu’à 22 h. Fermeture : lundis et jours fériés.

Tarifs : plein tarif adulte 9 € ; tarif réduit 6 € ; tarif pour tous à partir de 17 h à 6 € ; jeune actif 18/25 ans à 5 € ; gratuit pour les enfants, moins de 18 ans et étudiants de moins de 26 ans.

Port du masque obligatoire à partir de 11 ans. Des axes de circulation ont été mis en place dans le musée. Fréquentation du musée et des espaces d’expositions limitée. Réservation obligatoire sur le site Internet du musée : https://www.museedesconfluences.fr/fr