OVIN
Brebis : à chaque éleveur sa favorite

Mylène Coste
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Différentes races de brebis sont présentes en Ardèche, plus ou moins selon les secteurs. Zoom sur quelques unes d'entre elles !

Brebis : à chaque éleveur sa favorite
Préalpes et Blanche du Massif Central (BMC) restent les principales races présentes en Ardèche.

La Préalpes du Sud

La Préalpes du Sud

Avec la Blanche du Massif Central, la Préalpes est l’une des races la plus répandue en Ardèche. Toison blanche, tête fine et allongée, elle ressemble beaucoup à sa cousine la BMC, qui reste toutefois un peu plus charnue. Originaire des contreforts des Alpes, cette brebis est très appréciée par les éleveurs ardéchois, à l’instar d’Alain Crozier, qui élève 280 mères à Saint-Gineys-en-Coiron : « Mes aïeuls ont toujours eu des Préalpes ! Elles valorisent très bien les ressources fourragères grossières (parcours, garrigues) et s’accommodent de nos terrains accidentés. Elles ont aussi une bonne aptitude au dessaisonnement, ce qui permet de produire à contre-saison et de bénéficier de meilleurs prix. Elles donnent en moyenne 1,3 à 1,4 agneaux par an, plus ou moins en fonction du régime alimentaire. » La Préalpes a cependant son carafon, et n’est pas toujours tendre avec tous ses agneaux. Elle possède toutefois un bon potentiel boucher, y compris en race pure.  « Il faut vraiment l’aimer ! »

La Romane

La Romane
Clément Damiens

Prolifique, maternelle, passe-partout… Par ses qualités, la brebis Romane a séduit une trentaine d’éleveurs ardéchois, comme Bruno Damiens et son fils Clément, éleveurs à Champis. « Nous en avons toujours eu. C’est une brebis rustique, qui s’adapte aisément aux variations de l’alimentation. Elle est aussi très maternelle et prolifique, puisqu’elle donne en moyenne 2,10 agneaux par an, plus pour certaines jeunes », soulignent-ils. Utilisée en croisement avec d’autres races pour la viande, la Romane est l’une des agnelles les plus vendues en France. À l’étranger aussi, cette brebis française est plébiscitée : Suisse, Allemagne, Belgique, Luxembourg… et même l’Iran qui souhaite développer l’élevage ovin pour nourrir sa population.

 

La Rouge du Roussillon

La Rouge du Roussillon

Venue d’Afrique, la Rouge du Roussillon est très présente dans les élevages du Sud de la France : « Elle s’adapte parfaitement aux régions sèches et chaudes, explique Lionel Gente, qui élève un troupeau de 450 brebis 100 % Rouges du Roussillon à Mirabel, avec sa sœur Mélanie. Cette race a bien failli disparaître dans les années 1980, mais mes parents en ont toujours eu et n’ont jamais voulu changer… Et moi non plus ! » La belle brebis rousse compte bien des qualités : « Elle valorise bien les sols séchants, et est assez prolifique avec environ 1,3 agneau l’été, 1,5 l’hiver. Le seul petit bémol est la conformation des agneaux pour la boucherie, c’est pourquoi on croise souvent la Rouge avec d’autres races comme la Suffolk. » Lionel Gente organise son élevage en deux lots, soit deux agnelages par an en fin d’été et à la sortie de l’hiver.

La Noire du Velay

La Noire du Velay

La race Noire du Velay connait un bel essor ces dernières décennies, avec environ 20 000 brebis recensées en France. En Ardèche, la race est encore assez peu présente mais intéresse de plus en plus d’éleveurs. Une dizaine d’élevages ardéchois compte quelques Noires du Velay dans leur troupeau, de Quintenas à Valgorge en passant pas Charnas, Antraïgues, Usclades-et-Rieutord, Saint-Joseph-des-Bancs, Mézilhac ou Rochessauve. « Cette race est très adaptée aux terrains volcaniques comme le Coiron, et aux conditions climatiques rigoureuses, souligne Mathieu Ladreyt, qui élève un troupeau de 200 brebis Noires du Velay à Berzème. « Elle valorise bien les surfaces peu productives et les landes peu accessibles. » 

La Raïole

La Raïole

Son joli nom viendrait de l'occitan « raïols », qui signifie « royale ». Originaire des Cévènes, la Raïole est reine dans la ferme de Sylvain Joly, jeune éleveur installé à Saint-Andéol-de-Vals. « Pourquoi la Raïole ? D’abord parce qu’avec ses cornes et son allure, elles sont très esthétiques. C’est aussi une race très rustique qui mange de tout et s´accommode parfaitement à nos terrains enfrichés et nos pentes ! » Haute sur pattes, la Raïole est aussi une excellente marcheuse… Un point important pour Sylvain Joly, qui transhume chaque été son troupeau sur le Tanargue, « pour une estive collective de trois mois. Depuis mon village, ce sont trois jours de marche ! » Si la plupart des Raïoles sont blanches, on en trouve également quelques-unes à la toison plus brune, voire rousse !