CHÂTAIGNE
La récolte bat son plein en Sud-Ardèche

Mylène Coste
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CHÂTAIGNE / La campagne castanéicole a démarré autour du 13 septembre en Sud-Ardèche avec les variétés hybrides. Les pluies, arrivées trop tardivement, n’ont pas bénéficié à ces premières châtaignes qui ont souffert de la chaleur cet été. Les variétés plus tardives devraient cependant profiter des orages de ces derniers jours.

La récolte bat son plein en Sud-Ardèche
Les premières variétés hybrides rentrent peu à peu à la coopérative Vivacoop.

« L’eau est arrivée trop tard », regrette Bernard Rogier, agriculteur aux Vans. Ce dernier a démarré la récolte dès le 14 septembre dans ses vergers de bouche de bétizac : « Je n’ai plus qu’un hectare de châtaigniers ; beaucoup d’arbres sont morts ces dernières années à cause de la maladie de l’encre, à laquelle s’ajoute l’effet sécheresse. Cette année encore, nous avons manqué d’eau, mais ce sera toutefois un peu mieux que les années précédentes. Nous aurons une récolte moyenne, avec des calibres moyens. »

Guillaume Merle, qui cultive 7 hectares de châtaigniers à Joannas, a été plus chanceux : « Nos vergers se situent au pied du Tanargue, dans une zone qui a reçu de bonnes quantités d’eau cet été, ce qui n’est pas le cas de tous les villages voisins. La récolte, démarrée avec les variétés hybrides, s’annonce plutôt bien cette année. La bouche rouge, qui arrive plus tard, devrait profiter des récentes pluies. »

Un effet sécheresse sur les premières variétés

« Sur les premières variétés, on constate un effet sécheresse – toutefois nuancé selon les lots et les secteurs - , indique Stéphane Allix, directeur de Vivacoop. Certaines variétés se font de plus en plus rares à cause du climat, comme la précoce des Vans. Toutefois, les orages du 20 septembre ont bien arrosé tout le Sud-Ardèche, des Vans à Aubenas : c’est positif pour la suite. »

Les pluies, davantage abondantes au sud qu’au nord du département, ont été accueillies avec soulagement par nombre de producteurs. « Dans certains massifs, des phénomènes de rouilles commençaient à apparaître », souligne encore Stéphane Allix. Il était temps que la pluie arrive. Pour l’heure, on observe de belles charges sur les arbres, une bonne fructification et des calibres qui semblent homogènes. »

M.C.

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Verger de châtaigniers.

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Plébiscitée lors des événements festifs de l’automne aux fêtes de fin d’année, la châtaigne pourrait souffrir du contexte sanitaire et de l’annulation des manifestations.

Stéphane Allix, directeur administratif et financier chez Vivacoop, ne le cache pas : « Avec l’interdiction des rassemblements, je suis inquiet pour les sorties commerciales de nos châtaignes. Une partie de nos ventes se font auprès d’associations, de grilleurs professionnels, de comités d’entreprises et autres organisateurs de manifestations. L’annulation des événements festifs pourrait porter préjudice à la châtaigne en termes de ventes ».

Il nuance toutefois : « Je ne suis pas inquiet pour les ventes en GMS et en magasins bio. La châtaigne reste un produit apprécié à cette période de l’année, et j’espère que la consommation sera à la hauteur. Et d’indiquer : Du côté de notre atelier d’épluchage et transformation, le planning de réservation se remplit : les producteurs gardent confiance, c’est donc très positif ».