BOVIN
La néosporose, cette maladie abortive à ne pas sous-estimer

Durant le mois de novembre, le GDS de l’Ardèche a réuni ses adhérents autour de huit assemblées de secteurs dans tout le territoire. L’occasion de faire le point sur les préoccupations sanitaires du moment et en particulier sur la néosporose.

La néosporose, cette maladie abortive à ne pas sous-estimer

En Ardèche, on n’en entendait peu parler jusqu’à présent. Mais alors que d’autres maladies sont en diminution, comme la BVD ou l’IBR, la néosporose touche un certain nombre d’élevages du département. Elle est même la maladie qui touche le plus de bovins en Ardèche aujourd’hui, soit 3,8 % des 2821 animaux testés en kit introduction. « Jusqu’à l’an dernier, son dépistage ne faisait pas partie du kit intro. C’est le cas désormais », indique Fabrice Méjean, technicien au GDS de l’Ardèche.  « Cette maladie peut provoquer des avortements, parfois à répétition. Elle serait responsable d’environ 10 à 25 % des avortements bovins. Par ailleurs, une majorité des veaux nés d’une vache atteinte par la néosporose seront aussi positifs. » Particulièrement répandue chez les bovins, cette affection peut aussi toucher les ovins, caprins et chevaux.

Comment se transmet-elle ? « La vache peut se contaminer en consommant des aliments ou de l’eau souillés par les excréments de chiens ou de renards infestés, explique Fabrice Méjean. La contamination peut aussi se faire de la vache malade à son veau, ou lors de l’achat d’un animal. » Pour lutter contre cette maladie, qui peut avoir de lourdes conséquences, plusieurs mesures sanitaires peuvent être mises en place. « D’abord, il convient de bien ramasser les placentas et les avortons en cas d’avortement, afin que les chiens ou les renards ne puissent pas les manger, insiste Fabrice Méjean. Il faut aussi protéger les aliments en évitant par exemple que les chiens ne rentrent dans le bâtiment de stockage de fourrage. Attention également à veiller à ce que l’eau d’abreuvement soit bien potable. Les vaches séropositives doivent être éliminées, immédiatement si elles sont gestantes, ou à la fin de leur lactation. Il faut également se débarrasser de la descendance et ne surtout pas garder les génisses nées de mère malades. » Le GDS conseille aussi d’être vigilant lors de l’achat d’animaux.

Avortements à répétition : faites un diagnostic !

Les avortements à répétition peuvent parfois toucher les élevages, sans que la cause ne soit identifiée. « Dans ce cas, il est fortement recommandé de faire réaliser un diagnostic spécifique via le dispositif Oscar (observatoire et suivi des causes d’avortement chez les ruminants) pour en déterminer la cause, affiche Fabrice Méjean. Il précise : Le GDS peut prendre en charge jusqu’à 50 % le coût des analyses. »

Besnoitiose : un nouveau dépistage proposé en 2022-2023

Devenu obligatoire dans le kit intro depuis 2020, le dépistage de la besnoitiose bovine avance ! Des dépistages collectifs ont été proposés successivement sur le Coiron et les hauts plateaux, avant de s’étendre sur tout le département. Résultat : « 80 % des allaitants et 100 % des laitiers ont été dépistés, signale Fabrice Méjean. En 2022-2023, nous proposons le dépistage à tous les éleveurs n’ayant jamais dépisté, ou l’ayant fait il y a plus de 4 ans. Cela représente 206 exploitants, sur lesquels nous avons eu quatre refus. » Il insiste sur l’importance de lutter contre cette maladie : « Elle peut avoir de graves conséquences sur la santé et la productivité du troupeau. Les élevages qui entrent en plan d’assainissement parviennent à s’en débarrasser ! Aussi, la plupart des départements de la région mettent en place des politiques de dépistage : c’est le cas de la Haute-Loire qui vient de franchir le pas ! »

BVD : les efforts sont payants !

95 % des bovins sont désormais qualifiés non-Ipi en Ardèche, contre 39 % en 2019 ! 250 cas positifs ont été dépistés grâce aux boucles. La preuve que la mobilisation a fonctionné, et qu’elle n’était pas vaine : « À partir du 1er janvier 2023, le dépistage de la BVD va devenir obligatoire pour la délivrance des Asda, au risque que l’Asda soit bloquée pendant 14 jours ? explique Fabrice Méjean. Il faudra donc être très vigilant en cas de vente d’un animal, par exemple. Attention aux délais après l’envoi des prélèvements : elles sont exploitables seulement durant 15 jours. » Pour rappel, tout veau doit être dépisté à la naissance. La qualification vaut pour sa vie entière, et permet de qualifier sa mère sans qu’elle ait besoin de se faire dépister.

La dernière assemblée de secteurs se tiendra à Coucouron le 25 novembre à 9h30, salle Maurice Reynaud.

Mylène Coste

Connaissez-vous les services du GDS ?

Les services du GDS sont nombreux ! Certains sont pourtant peu connus : c’est le cas du diagnostic d’ambiance de bâtiment, réalisé par Jérôme Dubosc depuis plusieurs années déjà. « Beaucoup de problèmes sanitaires peuvent être évités simplement en aménageant son bâtiment, souligne Fabrice Méjean. Ces diagnostics sont préconisés avant la construction du bâtiment, pour permettre d’ajuster au cas où le projet ne serait pas optimal. Une fois construit, on trouve parfois des problèmes et des aménagements peuvent être faits ! » Outre le diagnostic, le technicien du GDS peut également donner des pistes d’aménagement pour améliorer l’ambiance dans le bâtiment : « il peut parfois suffire de resserrer ou desserrer le bardage, d’ajuster la ventilation… » Le coût : 490 €, avec une remise de 100 € pour les adhérents du GDS et une possibilité de réduction de 200 € supplémentaires si des travaux d’amélioration sont à effectuer.

Abreuvement : faites analyser votre eau !

Autre aspect primordial pour la santé du troupeau : la qualité de l’abreuvement. Le GDS propose également d’effectuer des analyses : diagnostics de captage, analyses bactériologiques… « Les analyses permettent parfois de comprendre la cause de diarrhées récurrentes ou d’autres problèmes, souligne Fabrice Méjean. On propose systématiquement des solutions et pistes d’amélioration. »

 

6,72 %

C'est le pourcentage de bovins achetés en 2021-2022 qui étaient positifs à une maladie du kit introduction. C'est plus que l'an dernier (3,48 %).

La transmission peut être horizontale ou verticale. Crédit photo: GDS Maine et Loire
La néosporose se traduit par des avortements à répétition entre les 5ème et 7ème mois de gestation dans la plupart des cas. Crédit photo: école nationale vétérinaire de Toulouse
La néosporose se traduit par des avortements à répétition entre les 5ème et 7ème mois de gestation dans la plupart des cas. Crédit photo: école nationale vétérinaire de Toulouse