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Sans SIA, la profession agricole privée de tribune

Sans SIA, la profession agricole privée de tribune
Semaine de promotion de l’agriculture auprès des Français, et du public parisien en particulier, le salon de l’agriculture est aussi un carrefour où se croisent personnalités politiques, représentants professionnels et acteurs économiques du monde agricole. Ici, les présidents de la FRSEA et de la chambre régionale d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, sur le stand de la Région en 2020, lors de son inauguration par le président du conseil régional Laurent Wauquiez. (Crédit : SD - Photo d'archive)

L’annulation de la 58e édition du Salon international de l’agriculture, initialement prévue du 27 février au 7 mars Porte de Versailles à Paris, est un crève-cœur pour toute une profession et les nombreux visiteurs de l’événement. Ceux-ci avaient été 428 821 à arpenter en 2020, durant huit jours (contre neuf habituellement, le SIA 2020 ayant été contraint de fermer ses portes un jour plus tôt) l’un des rendez-vous annuels majeurs de l’agriculture en France. « Le SIA est la vitrine de ce que font les agriculteurs et la récompense, pour certains, d’une, voire de plusieurs années de travail », témoigne Pierre Picard, président des Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes. Et de cette vitrine, les professionnels de la terre en seront bel et bien privés cette année. « C’est traditionnellement une semaine durant laquelle tous les médias sont tournés vers l’agriculture que nous portons, novatrice, qui fait de bons produits et participe au développement de nos territoires », ajoute Michel Joux, président de la FRSEA Aura. « Nous sommes orphelins de notre SIA », réagit pour sa part Gilbert Guignand, le président de la chambre régionale d’agriculture Aura.

Promotion et discussions

Semaine de promotion de l’agriculture auprès des Français, et du public parisien en particulier, le Salon de l’agriculture est aussi un carrefour où se croisent personnalités politiques, représentants professionnels et acteurs économiques du monde agricole. « L’absence de SIA tombe mal cette année, à un moment où l’élevage est dans la tourmente », se désole Pierre Picard. Victimes de prix en berne et d’attaques des « anti-viande », inquiets pour la future Pac, pour le JA, les éleveurs « perdent une belle occasion de se faire entendre du grand public et des politiques ». Et Gilbert Guignand d’insister : « on passe malheureusement à côté d’une occasion de débat avec la société sur ce que nous voulons pour notre agriculture ».

Plus difficile donc pour les agriculteurs, en l’absence de SIA, de partager leurs idées et de rencontrer les politiques pour les défendre, pourtant les sujets ne manquent pas cette année, la Pac bien entendu, mais aussi les prix, avec une loi Egalim qui tarde à montrer ses effets, les enjeux environnementaux, sur lesquels les agriculteurs avancent chaque jour, la sécurité et la souveraineté alimentaires… Malgré tout confiant pour l’avenir de ces grands rendez-vous agricoles, Michel Joux se veut rassurant : « C’est un mauvais cap à passer, avant de retrouver la convivialité qui nous manque ».

Sébastien Duperay

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