SESSION
Chambre régionale d’agriculture : une année perturbée mais riche en projets

Rendez-vous était donné mardi 16 mars à l’hippodrome de Feurs pour la session ordinaire de la Chambre régionale d’agriculture Auvergne Rhône-Alpes. L’occasion de dresser un bilan des actions menées durant l’année écoulée et de se pencher sur des projets d’avenir pour la région.

Chambre régionale d’agriculture : une année perturbée mais riche en projets
De gauche à droite : Jean-Claude Darlet, secrétaire général de la CRA AuRA, Gilbert Guignand, président de la CRA AuRA, Michel Sinoir, directeur de la Draaf AuRA et Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région délégué à l'agriculture. ©Pierre Garcia

« En 2020, nous avons été profondément marqués par la crise sanitaire du Covid-19 qui n’est pas terminée. La Chambre régionale d’agriculture, comme les autres, a été impactée : la crise a modifié nos façons de travailler mais n’a pas réduit le volume de nos actions ! », a d’emblée rappelé Gilbert Guignand, président de la Chambre régionale d’agriculture Auvergne Rhône-Alpes, lors de sa dernière session, le 16 mars dernier à Feurs (Loire). Et d’ajouter : « Tout cela ne nous a pas empêché d’avancer sur les dossiers de fond, et le premier d’entre eux est la déclinaison du Projet stratégique du réseau (PSR) en Auvergne Rhône-Alpes ».

Le premier enseignement à retenir de l’exercice 2020 est financier. Excédentaire, le résultat comptable exceptionnel de 2020 s’élève à 327 975 €, en partie dû aux économies réalisées pendant les périodes de confinement. Dans le détail, 46 % des dépenses et 43 % des recettes concernent le réseau support des Chambres départementales d’agriculture. Au terme de cette année, la Chambre consulaire régionale compte par ailleurs 71 élus et 48 agents.

Un travail guidé par le PSR 2019-2025

Le PSR évoqué par Gilbert Guignand fixe un cadre d’action pour la Chambre d’agriculture d’Aura pour la période 2019-2025. Il s'articule autour de trois axes. Le premier, « Accompagner l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques », vise d’abord à suivre 10 300 agriculteurs susceptibles de transmettre leur exploitation d’ici 2025. Le conseil stratégique porte, quant à lui, sur la réalisation de 6 850 conseils sur la période 2020-20205. Autre action : l’accompagnement de 85 groupes d’agriculteurs sur une thématique innovante. Au plan de l'innovation, la Chambre se fixe également pour objectif de coordonner et de déposer au moins deux à trois dossiers par an, en réponse à des appels à projets nationaux ou européens. Le premier axe intègre aussi le conseil en élevage : celui-ci a pour objectif de bénéficier à près de 14 835 éleveurs sur 5 ans pour les aider à améliorer leur performance économique. La Chambre régionale s'est par ailleurs fixé comme objectif de répondre à au moins 35 % des besoins en formation continue des agriculteurs. Citons enfin une action pour le développement du numérique en agriculture et une offre de service harmonisée pour au moins 25 % des agriculteurs lors de leurs déclarations Pac.

Le deuxième axe, « Créer plus de valeur dans les territoires », vise pour sa part l’accompagnement de 24 projets de filière par an. En parallèle, 10 000 agriculteurs seront aidés dans leurs démarches de conversion bio d’ici 2025 et 12 000 professionnels désireux de mener une activité d’agritourisme seront également soutenus. Le développement forestier n’est pas oublié, avec une contribution à hauteur de 326 000 m3 de bois à la mobilisation nationale. Enfin, trois à quatre projets d’agriculture urbaine seront accompagnés d’ici 2025 et 164 intercommunalités de la région seront consultées tous les trois ans pour le développement de projets alimentaires territoriaux (PAT).

Le troisième et dernier axe, « Faire dialoguer agriculture et société », entend faire valoir les positions professionnelles dans l’orientation des politiques publiques et accompagner 185 agriculteurs et conseillers pour mieux communiquer sur les métiers de l’agriculture.

Les priorités pour les agriculteurs

La session ordinaire du 16 mars dernier a également permis de faire le point sur les actions menées avec le conseil régional pour l'agriculture du territoire. « Nos principales ambitions sont de soutenir l’investissement, structurer les filières, renouveler les générations, valoriser la ressource forestière, renforcer les débouchés et sécuriser les productions. Nous avons souhaité investir en priorité sur la rentabilité, la compétitivité et les conditions de vie des agriculteurs », a expliqué Jean-Pierre Taite, vice-président à la Région, délégué à l’agriculture.

Premier chiffre à retenir : le budget consacré par la collectivité d'Auvergne Rhône-Alpes à l’agriculture, 107 millions d’euros (M€) en 2021. Entre 2016 et 2020, les investissements ont doublé et le budget lié à l’irrigation a notamment été multiplié par six. Les plans de filières, qui regroupent dix-sept plans régionaux et quatre plans locaux, s’élèvent, quant à eux, à 60 M€ par an. 43 M€ sont notamment consacrés à la filière bois, 6 M€ à l’installation-transmission en agriculture et 100 000 € au pastoralisme et à la lutte contre la prédation du loup. Les plans de filières ont aussi permis la labellisation de 144 lycées et de 4 000 produits de la marque régionale La Région du Goût pour soutenir les circuits courts. Les prochains plans devraient concerner des filières émergentes comme la filière brassicole, la laine isolante ou l’alimentation animale à base d'insectes.

Pierre Garcia