NATURA’PRO
« Nous rapprocher d’Eurea pour être plus performants »

Mylène Coste
-

Forte d’un savoir-faire de plus de 40 ans, la coopérative drôme-ardéchoise a entamé un profond travail de restructuration. Parmi les pistes, un rapprochement avec le groupe Eurea est en réflexion. Le point avec Christophe Devos, président de Natura’Pro.

« Nous rapprocher d’Eurea pour être plus performants »
"Le projet de rapprochement avec Eurea ne changera rien sur le terrain", affirme Christophe Devos.

Un rapprochement avec Eurea est à l’étude. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Christophe Devos : « Rien n’est fait, et nous n’en sommes encore qu’à la phase des discussions. Nous travaillons déjà avec Eurea sur différents axes, en Nord-Ardèche notamment. Nous coopérons déjà avec eux sur le terrain : pourquoi donc ne pas envisager d’aller plus loin ? Eurea est une belle entreprise, qui partage nos valeurs de coopération. J’échange régulièrement avec le président du groupe Christophe Chavot, et nous partageons la même ligne de conduite. Quoi qu’il en soit, et si rapprochement il y a, nous poursuivrons toujours les mêmes objectifs : apporter le meilleur service à nos adhérents, à notre territoire et au travers de notre coopérative. »

Quel serait l’intérêt d’un rapprochement pour Natura’Pro ?

C.D. : « Natura’Pro est implantée dans un territoire très diversifié, avec des agricultures et des filières différentes. C’est notre richesse, mais cela peut aussi être un frein, car nous ne pouvons pas nous spécialiser ni nous investir pleinement dans une filière. Un rapprochement avec Eurea pourrait donc nous permettre de bénéficier d’une expertise plus poussée au service des filières et donc être plus performants. Nous pourrions aussi accéder à des infrastructures et outils d’Eurea, notamment ses deux usines d’aliments ou encore son bulk blending pour les engrais. Nous aurions également plus de poids pour pouvoir négocier des accords tripartites et parvenir à de meilleurs tarifs d’achats et de valorisation complémentaire pour les adhérents. »

Et du côté d’Eurea, quel est l’intérêt ?

C.D. : « Je tiens aussi à rassurer les coopérateurs sur les intentions d’Eurea : il n’y a de leur part aucune volonté expansionniste. Ils n’ont d’ailleurs pas besoin de nous ! Ce projet de rapprochement est bien le fruit d’une envie de travailler ensemble et d’un intérêt commun et partagé pour servir l’agriculture sur notre territoire. »

N’y a-t-il pas un risque de perdre la relation de proximité avec vos adhérents ?

C.D. : « Non, nous veillons justement à ce que tout projet de rapprochement puisse se faire sans impact sur la proximité qui est une de nos lignes directrices. Cela ne changera rien sur le territoire : nos équipes seront toujours présentes sur le terrain et nos magasins agricoles (entrepôts et Gamm Vert) resteront inchangés ! Il ne faut donc pas voir ce rapprochement comme un bouleversement, mais plutôt comme un renforcement de nos capacités et de notre performance. »

L’autre grand chantier de l’année est la séparation des activités de vente et de conseil pour les produits phytopharmaceutiques. Qu’est-ce que cela a changé pour Natura’Pro ?

C.D. : « Natura’Pro s’est orientée vers l’activité de vente, ce qui signifie que nous ne pouvons plus avoir le même conseil auprès des producteurs sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Nos agents de relation terrain (ART) se sont tous formés à cette nouvelle règlementation et nous avons d’ailleurs renforcé nos équipes avec de jeunes diplômés qui apportent un savoir et des méthodes plus réactives face aux nouvelles attentes des agriculteurs. C’est désormais l’agriculteur qui a l’entière responsabilité du choix des produits, et nous ne pouvons plus le conseiller ou, par exemple, établir des calendriers de traitement comme nous le faisions auparavant. C’est parfois difficile pour les producteurs de changer leurs habitudes. Mais ils peuvent se rapprocher d’autres organismes délivrant du conseil, comme la Chambre d’agriculture. Nous pouvons cependant donner des conseils sur les activités qui ne concernent pas les phytos, comme la mise en place de cultures pérennes, la génétique, la fertilisation, l’agro-équipement, les semences, et sur tout ce qui contribue à donner de la prévision aux agriculteurs au travers des OAD et biocontrôle. »

Propos recueillis par Mylène Coste

Une nouvelle hotline « commandes et livraisons »

Depuis janvier, Natura’Pro a mis en place une ligne téléphonique ouverte du lundi au vendredi de 8 h à 12h30 et de 13h30 à 17 h pour permettre aux agriculteurs de passer leurs commandes récurrentes, mais également se renseigner sur l’avancée de leurs livraisons. 

Pour joindre cette hotline : 04 81 07 18 70 ou mail : [email protected]

Natura’Pro en quelques chiffres

4 600 adhérents dont 2 500 actifs 

315 collaborateurs

90 M€ répartis au sein d’un réseau de 

50 sites en Ardèche/Drôme

6 activités complémentaires :

•         l’alimentation animale

•         la collecte de céréales, les semences et la production de semences

•         l’approvisionnement en engrais ou produits phyto pour les cultures 

•         l’équipement rural (palissage de la vigne, bâtiments et équipements d’élevage, etc.)

•         la motoculture (pour professionnels ou de plaisance)

•         l’irrigation

Eurea : carte d’identité

Né en 1937, le groupe Eurea est organisé autour de quatre métiers (l’agriculture, la nutrition animale, la jardinerie et l’alimentation responsable) et plus de dix sociétés. Avec son siège social à Feurs (Loire) et une présence dans 9 départements de la région Auvergne Rhône-Alpes, le groupe compte 3660 adhérents actifs et possède une centaine de sites (magasins agricoles, jardineries, silos de collecte et usines).