FOURRAGES
Les croissances d’herbe diminuent partout y compris en montagne

FOURRAGES / Températures, croissance de l'herbe, réserves en eau des sols, solutions d'adaptation... Voici l'Info'Prairie de la semaine !

Les croissances d’herbe diminuent partout y compris en montagne

C’est la fin du temps de l’herbe sauf en montagne. Après un printemps de nouveau compliqué, c’est l’été qui s’installe avec l’équinoxe. Seuls les secteurs d’altitude (1 000 m et plus) vont garder des températures propices à la pousse de l’herbe. Ailleurs, les températures moyennes vont dépasser les 18°C voire 24°C en zone basse. Les prairies permanentes valorisent mal les températures moyennes supérieures à 18°C et les graminées s’arrêtent de pousser au-delà de 25°C.

Le temps se met au beau partout : le soleil devrait briller, sauf légère dégradation orageuse prévue dimanche prochain, mais qui ne devrait occasionner que peu de précipitations. À surveiller toutefois.

En montagne, le stade des prairies a encore progressé : on est au-delà de floraison à 1 000 m, et en pleine épiaison à 1 300 m.

La situation hydrique reste confortable pour les sols moyens à profonds en montagne et quelques secteurs des Cévennes ou des Boutières. Ailleurs, c’est la sécheresse qui s’installe ou qui est déjà bien installée.

Préconisations

Au pâturage

Les croissances d’herbe diminuent partout y compris en montagne, mais elle est restée encore correcte pour la saison en Nord-Ardèche : en profiter sans excès. Restez vigilant en laissant toujours au moins 5 cm de hauteur d’herbe pour ne pas pénaliser la pérennité de la végétation. En montagne le tassement de la pousse peut être dû au stade : ce phénomène est souvent constaté à partir de 1 000 - 1 100°C (début des foins). Pour faire face, on peut offrir des surfaces neuves : repousses derrière ensilage/enrubannage (dès 3 semaines après la fauche) ou alors opter pour des prairies/pelouses maigres qui restent appétentes en adaptant la complémentation azotée de la ration (tourteau).

Parcelles à stocks

En altitude (1 300 m), le stade foin précoce est là. On peut adopter plusieurs stratégies. On peut soit faucher maintenant pour faire un fourrage de qualité, car les conditions météo sont favorables. Cependant dans les systèmes extensifs (broutards, vache laitière à 4000-4500 l) et après deux années difficiles pour les stocks, on peut aussi choisir de faucher tard à 1 200 voire 1 400 °C pour maximiser la quantité de fourrages récoltés, sachant que l’eau est encore disponible dans les sols. Attention cependant : ces fourrages seront d’une valeur moyenne à faible y compris sur prairie tardive. Pour les sols superficiels, préférer toutefois faucher sans tarder car ils seront très vite sec en l’absence de pluie annoncée.

Pour les éleveurs qui ont enrubanné tôt des prairies temporaires, prévoir la seconde coupe environ 40 jours après la première : les conditions ont été favorables pour des regains en quantité : la fauche très précoce se trouve payante en termes de volume et de qualité du fourrage.

Emmanuel Forel,
conseiller Agronomie-Fourrages
à la Chambre d'agriculture de l'Ardèche

Plus d’infos sur https://extranet-ardeche.chambres-agriculture.fr/cultures/fourrages/bulletin-info-prairies/
Contact : [email protected] ; 06 85 10 09 96.

NOTEZ-LE / Visite « Bout d'champ »

Mercredi 24 juin à partir de 13h30, une visite « Bout d'champ » est organisée à la Ferme du Pré de Mazan située au Cros-de-Géorand. Au programme : échanges avec Camille et François sur leurs pratiques de pâturage ; présentation de la typologie des prairies du Massif Central et échanges autour de la question « Quelle flore pour quelle utilisation ? ». Un exemplaire de la typologie sera remis aux participants à l’issue de cette visite.