COCHONS
À la Ferme de Belin, les cochons Mangalica sont rois

Installée depuis 2015 à Alboussière, Astrid Bathomeuf élève une cinquantaine de cochons Mangalica pour en faire des charcuteries d’exception. Rencontre.

À la Ferme de Belin, les cochons Mangalica sont rois
Astrid Barthomeuf élève une cinquantaine de cochons de race Mangalica, dont la viande est prisée des grand chefs.

Sur les hauteurs d’Alboussière, entre chênes et chênes verts, des cochons courent, en semi-liberté. On les entend s’approcher et pointer le bout de leur groin, avec leurs poils frisés, leur robe tantôt rouge, blonde ou « hirondelle », et leur fière allure ! Nous sommes au Domaine de Belin, où Astrid Barthomeuf élève depuis 8 ans des cochons Mangalica avec soin et beaucoup d’amour.

Astrid Barthomeuf n’a pas un parcours classique. Après un diplôme de droit doublé d’un cursus dans les ressources humaines, la jeune femme, originaire de la Drôme, décide de s’orienter vers des études agricoles au lycée Le Valentin (Bourg-lès-Valence). Une fois son diplôme en poche, elle est embauchée comme salariée dans un élevage de brebis laitières à Alboussière. C’est dans ce petit village ardéchois qu’elle s’installera en tant qu’exploitante, en 2015, en créant le Domaine de Belin. « Je voulais travailler avec des animaux et le choix des cochons s’est fait assez simplement quand j’ai trouvé mon terrain, qui était adapté pour. »

Alimentation naturelle et semi-liberté 

Aujourd’hui, Astrid Bathomeuf élève une cinquantaine de cochons de race hongroise Mangalica. Ils sont élevés en semi-liberté, dans un vaste espace au milieu des chênes. « Tous mes animaux sont nés ici et élevés ici. C’est l’une des races les plus longues à élever, d’autant plus qu’ils vivent en semi-liberté. Ils mettent plus de 2 ans pour atteindre les 100 kilos ! » Les cochons d’Astrid se nourrissent des ressources de sous-bois -glands, herbes, racines -, complétées par une ration de céréales en provenance de la région et sans OGM, mais également de légumes, invendus de boulangerie ou encore petit lait de chèvre. « Cette alimentation variée et ce mode d’élevage me permet d’avoir des animaux en bonne santé, souligne-t-elle. Je ne donne jamais d’antibiotiques ! Je prépare mes propres vermifuges naturels à base de plantes infusées et ça marche très bien. » Une fois qu’ils ont atteint les 130 à140 kg, les cochons sont envoyés à l’abattoir d’Annonay. Les truies reproductrices, toutefois, ne sont jamais abattues… Elles coulent une retraite paisible et bien méritée avec Astrid, à la maison !

Des charcuteries de luxe

Les cochons Mangalica du Domaine de Belin donnent une viande savoureuse qui a séduit de nombreux clients. « C’est une viande très rouge, entre le porc et le gibier, avec un blanc nacré et dur et un gras très riche en omégas et très persillé, explique l’éleveuse. Leur chair est très parfumée, on y retrouve un goût de noisette et de châtaigne. » Avec toutes ces spécificités, les produits d’Astrid ont trouvé une place de choix parmi les « charcuteries d’exception » de la Maison Guèze, à Vernoux-en Vivarais. Une partie est également transformée en charcuteries (rillettes, terrines, saucisses sèches) à l’atelier Les Artisous (Quintenas) pour être vendues à la ferme.

La viande est également vendue à des restaurants, y compris étoilés, « pour lesquels j’essaie de faire une carcasse moins grasse, d’adapter la conformation aux demandes du client », explique Astrid Barthomeuf. Une viande remarquable, à goûter les yeux fermés.

M.C.