FOURRAGE
Le pâturage pour faire face à la hausse du prix des intrants

La pâture constitue le fourrage le moins cher du marché car elle ne nécessite peu voire pas d’intrants. En outre sa valeur nutritive est élevée en particulier au printemps en comparaison des fourrages conservés (foin). 

Le pâturage pour faire face à la hausse du prix des intrants

La problématique du pâturage en Ardèche réside dans la diversité des ressources à pâturer : de la prairie temporaire aux pelouses tirant plus sur les parcours que les prairies. Le raisonnement du pâturage doit alors s’adapter au potentiel des ressources disponibles pour faire se rencontrer l’herbe et l’animal.

L’herbe pâturée : une valeur nutritive élevée pour un coût limité

Graphique n°1 : coût moyen comparé des différents fourrages – PEP Bovin lait

Les références disponibles sur les coûts des fourrages indiquent que l’herbe pâturée est le fourrage le moins cher par rapport aux autres fourrages stockés (graphique n°1). Cette situation provient de dépenses moins importantes en termes de mécanisation et d’intrants (fertilisation, phyto…) : c’est une ressource fort appréciable quand s’envolent le prix du gas-oil et des engrais azotés.

Du point de vue sa valeur nutritive, la pâture (graphique n°2) apparaît également très bien placée en particulier l’herbe jeune (avant épiaison) :

  • Sa valeur énergétique (UFL) est très élevée supérieure au foin et aux ensilages d’herbe et équivalente au maïs ensilage. Sa valeur d’encombrement (UEL) est faible synonyme d’ingestibilité élevée.
  • L’herbe pâturée est riche en azote facilement dégradable (ratio (PDIN-PDIE)/UFL toujours positif) favorable au fonctionnement ruminal et à la production.

Graphique n°2 : valeur de l’herbe pâturée en énergie et protéine par rapport aux principaux fourrages 

Organiser le pâturage en fonction des ressources à disposition de l’élevage

La qualité agronomique des surfaces de pâturage est très diverse en Ardèche et chaque éleveur doit trouver la bonne organisation. Le tableau n°1 ci-dessous donne des repères pour organiser le pâturage des animaux en fonction de la productivité des surfaces disponibles.

Les repères proposés s’entendent pour un pâturage de type tournant. Le temps de présence des animaux est raisonné en faisant le compromis entre le niveau de production attendue, la valorisation de l’herbe soit 1 à 3 jours/parc en production laitière, 7 jours/parc en production allaitante. Un temps de présence d’1 jour/parc correspond à du pâturage tournant dynamique ou rationné.

La présence de ressource diversifiée est favorable pour étaler la saison de pâturage depuis la mise à l’herbe jusqu’à la fin du printemps :

  • Les prairies maigres à feuilles fines démarrent 3 semaines plus tard que les prairies précoces ou les prairies temporaires. L’intégration de prairie de fauche ou de prairie temporaire en déprimage permet de sortir plus tôt et d’assurer la transition alimentaire.
  • Pour étirer le pâturage vers la fin de printemps ou l’été, la présence de surface en fauche précoce est un atout car elle permet des repousses plus précoces que derrière foin. Une autre solution consiste à intégrer en fin de printemps des prairies maigres à feuilles fines en report sur pied. Cette dernière technique est cependant à réserver aux systèmes moins productifs (VL<5000 l, système broutard…).

Tableau n°1 : repères pour organiser le pâturage en fonction de la qualité des prairies

Emmanuel Forel, conseiller Agronomie Fourrages à la Chambre d'agriculture de l'Ardèche

Plus de renseignements sur l’organisation et la gestion du pâturage : Guide Régional Pâturage – Chambre d’agriculture Auvergne Rhône-Alpes.