FÊTE DE L'AGRICULTURE
Les JA de Lamastre sortent le grand jeu

Les Jeunes agriculteurs (JA) du canton de Lamastre sont à pied d‘œuvre pour préparer la traditionnelle Fête de l’agriculture qui aura lieu le 14 août à Gilhoc. Le point avec Anaëlle Berne, la présidente.

Les JA de Lamastre sortent le grand jeu
16 jeunes agriculteurs du canton de Lamastre travaillent depuis des mois pour préparer la Fête de l'agriculture. Ici, une partie du groupe.

Ils auraient dû organiser la fête de l’agriculture (FDL) en 2020… « Mais cinq d’entre nous sont devenus parents cette année-là… et j’en faisais partie ! Ça a un peu compliqué nos plans… », s’amuse Anaëlle Berne, présidente des JA du canton de Lamastre. La dernière FDL organisée sur le territoire remonte à 2010. « C’était à Désaignes, ou nous avions aussi organisé la fête régionale de l’agriculture ! » Installée depuis 2014, la jeune maman élève des poules pondeuses en bio sur deux bâtiments, et vend une partie des œufs en direct. « L’exploitation compte également un élevage de poulets de chair sous label rouge, des vaches laitières et des cerises, précise Anaëlle Berne. Nous vendons une partie de nos œufs en magasin de producteurs, et le reste de la production en circuits longs. » Une exploitation diversifiée, qui reflète bien la réalité de l’agriculture sur le territoire. « Avec de petites surfaces et beaucoup de relief, il est difficile de s’en sortir avec une seule production. On est obligé de se diversifier, de faire de la vente directe… C’est un autre métier qui demande d’être beaucoup hors de l’exploitation. »

JA, de l’entraide, de la bienveillance et des copains

Depuis presque un an, les JA du canton planchent sur l’organisation de la FDL. Une occasion de se retrouver pour un groupe dynamique et très soudé, comme le souligne la présidente. « Je n’ai pas fait d’études agricoles, et pourtant, dès que j’ai rejoint JA, j’ai trouvé des personnes toujours très bienveillantes, qui me comprennent. Avec JA, on se sent entouré, moins seul face aux coups durs. On est un groupe de 16, tous très soudés et impliqués. On se soutient les uns les autres. On échange beaucoup sur nos pratiques, sans jugement. Chaque année, on organise un repas. JA, c’est aussi de la convivialité ! »

Le canton de Lamastre jouit de l’arrivée de nouveaux jeunes, en cours d’installation ou déjà installés. « Il y a une belle dynamique d’installations sur le territoire, affiche Anaëlle Berne. L’an dernier seulement, nous avons accueilli cinq nouveaux jeunes sur le canton chez JA. »

« On est autosuffisant ! »

Sur le canton de Lamastre, l’agriculture est extrêmement diversifiée.  « C’est bien simple, on fait de tout, insiste la jeune agricultrice. Lait de vache, de brebis, de chèvre, poulets et œufs, viande d’agneau, de porc ou de bœuf, arboriculture et petits fruits, vignes, pommes de terre, légumes… On est autosuffisant ! »  Une diversification qui vaut pour les exploitations, qui comptent souvent plusieurs ateliers et parfois des outils de transformation. Aussi, beaucoup de produits sont vendus sous signes de qualité : AOP Châtaigne d’Ardèche, Volaille fermière de l’Ardèche, AOP Picodon et Saint-Félicien, Agneau de l’Adret… D’autres pourraient bientôt obtenir une reconnaissance, notamment le Caillé Doux de Saint-Félicien ou la pomme de terre Truffole.

M.C.

Un menu burger-frites 100 % Ardéchois

Les JA de Lamastre ne font pas les choses à moitié. Pour la fête de l’agriculture, ils vous proposent un burger-frites entièrement préparé avec des produits locaux : de la viande du Gaec du Sardier (Lafarre), des pommes de terre de la Maison Vernet (Lemps), des légumes frais de Florent Seignovert (Saint-Jean-de-Muzols), des glaces artisanales du Trouillet (Alboussière), du pain de la boulangerie de Gilhoc.

La Fête de l'agriculture se tiendra le 14 août à Gilhoc
Canton de Lamastre : un enjeu de renouvellement très fort
Le canton compte de très nombreuses filières d'élevage, et notamment des élevages laitiers.
TERRITOIRE

Canton de Lamastre : un enjeu de renouvellement très fort

Le canton JA de Lamastre comprend 9 communes : Nozières, Empurany, Le Crestet, Lamastre, Gilhoc-sur-Ormèze, Saint-Barthélémy-Grozon, Saint-Basile, Saint-Prix, Désaignes.

La déprise agricole, ces cinquante dernières années, a touché toute la France. Lamastre et sa région ne font pas exception. Depuis les années 1980, le territoire a perdu plus de la moitié de ses exploitations. Aujourd’hui, le canton de Lamastre compte 186 exploitations, dont 31 à Désaignes (max) et 12 à Saint-Basile (min)1. L’âge moyen est d’environ 47 ans pour les chefs d’exploitation, dont ¼ environ sont des femmes.

Avec 5655,4 ha de SAU, de très nombreuses productions sont représentées sur le canton, où la polyculture élevage reste prédominante. Le territoire compte un grand nombre de prairies naturelles, couvrant près de 4 595,5 ha. L’élevage bovin lait et viande, caprin, ovin, porcin et avicole est présent. L’arboriculture et les petits fruits sont également bien présents, de même que la viticulture, qui a notamment fait son retour depuis quelques années à Désaignes, grâce aux jeunes !

De nombreux atouts

Proche de la vallée du Rhône, le canton de Lamastre offre des débouchés importants aux produits agricoles. Le territoire compte également plusieurs outils collectifs de transformation et commercialisation des produits agricoles : des fromageries à Désaignes et Saint-Félicien, un transformateur de châtaigne à Lamastre, magasins de producteurs... Nombre d’exploitations ont fait le pari des circuits courts, de la transformation et de la diversification. Les signes de qualité et l’agriculture biologique ne cessent de gagner du terrain. Preuve que, bien que moins nombreux, les agriculteurs se réinventent, et notamment les jeunes.

1.       Chiffres issus du recensement agricole 2020.