CIRCUIT COURT

D’Ardèche et de saison toujours plus plébiscité

Moins de dix ans après sa création, d’Ardèche et de saison a réussi son pari ! La société coopérative de distribution a gagné, d’un côté la confiance des producteurs, à qui elle garantit un juste prix, et de l’autre celle des consommateurs, en leur proposant des produits de qualité. « On avait une longueur d’avance sur le manger local » souligne le président de la SCIC, Jean-Luc Flaugère. « Nos valeurs sont avant tout l’authenticité, et le respect : respect de l’environnement, des consommateurs et des producteurs […] on vend d’Ardèche et de saison », résume le dirigeant. Aujourd’hui, il y a 190 fournisseurs à la SCIC : producteurs, coopératives et entreprises, qui représentent près de 1500 agriculteurs sur le territoire. La clientèle, se divise en trois familles : la restauration collective (38 %), les cafés et restaurants (36 %) et les commerces (25 %). La part restante, concerne les particuliers, un axe à développer. 

Offrir un service complet

Même s’il existe des plateformes de produits régionaux et bio qui centralisent les produits, la singularité d’Ardèche et De Saison, se traduit dans une logique de proximité, d’une production locale et bio. « L’idée principale de la structure étant d’internaliser, d’offrir un service complet » précise Nicolas Sabot, responsable commerce et logistique. Un service clef en main, de A à Z. En commençant par la recherche du client et du fournisseur, puis la rémunération à un prix juste du producteur, le transport du produit et la facturation.

Face à la demande, de nouveaux enjeux

Malgré une année 2020 difficile ponctuée par la crise sanitaire, la demande ne cesse de s’accroître : la SCIC présente pour la première fois un bilan positif en 2021, avec une hausse de 20.4 % du chiffre d’affaires. Entre 2021 et 2022, de nouveau le chiffre d’affaires augmente de 23 % pour atteindre 1 million 395 mille euros en 2022.  À nouveau cette année, le résultat net est positif avec plus de 50 000 euros de bénéfices.

Cette progression s’explique par une demande plus forte, notamment concernant les produits d’épicerie et les BOF (beurre, œufs, fromages). Depuis sa création, le fer de lance de la structure concerne les produits fruits et légumes pour 45 % du volume des produits en 2021. Suivi des produits BOF 21%, de la viande 17%, de la production transformée 7%, de l’épicerie 5% et de la truite 4%.

Avec un tel développement, la société s’est sentie à l’étroit dans ses bureaux vétustes de la zone du Lac à Privas. C’est dans des locaux flambants neufs à Alissas, que la DADS a posé ses valises, bénéficiant d’un tout nouveau terrain de jeu : un espace de plus de 700 mètres carrés équipé de deux chambres froides, plus pratiques pour les transpalettes notamment, que les anciens frigos.

La crainte du changement climatique

Cependant, le ciel n’est pas totalement dégagé pour la structure, qui fait face à la conjoncture actuelle et à l’inflation. L’augmentation du prix du carburant est un véritable enjeu : « La crainte, c’est de ne plus pouvoir livrer » s’inquiète le dirigeant.

Hormis l’inflation, le risque de la sècheresse est dans tous les esprits. « Je suis inquiet de la modification du climat », confie le président de la société coopérative. « Aujourd’hui, il y a une prise de conscience climatique, mais on n'est pas passé à l’étape suivante : il faut un plan de gestion complet de l’eau, une vraie politique, car l’eau est un bien commun », martèle-t-il.

L’objectif aujourd’hui pour la société est de continuer sur sa lancée, « notre souci, c’est de gérer notre développement. Car plus de 20 % de hausse de chiffre d’affaires, ça implique beaucoup de choses. On continue sur la lancée et on augmente les volumes, avec un peu plus de choix, de nouveaux restaurants et de nouveaux marchés publics, détaille Nicolas Sabot. La demande est importante. » 

Marine Martin