FRANCE
Après la distillation, le stockage privé

VITICULTURE / 40 millions d’euros vont être consacrés à repousser la mise sur le marché de vins français. Une mesure exceptionnelle qui vient compléter celle de la distillation déjà en vigueur.

Après la distillation, le stockage privé

Un projet de décision définissant les modalités de financement du stockage privé des vins français a été adopté le 21 octobre à l’occasion du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. « Cette mesure de gestion de crise, complémentaire de celle de la distillation déjà effective, sera ouverte dès le 1er novembre prochain », a expliqué Didier Josso, délégué de FranceAgriMer pour les filières vin et cidre, lors d’une conférence à distance vendredi 23 octobre. « Le principe en avait été acté dès le mois de juin dernier par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume. Mais il restait à en asseoir les bases légales et en définir les modalités d’application. »

Le dispositif, partie prenante du programme national d’aide (PNA) de l’organisation commune de marché du vin, sera financé à hauteur de 40 millions d’euros (M€), soit 35 M€ de fonds nationaux et 5 M€ d’aides européennes. « Le montant unitaire de l’aide a été fixé à 0,04 € par hl et par jour de stockage (4 cts par hl), avec la mise en place d’un coefficient stabilisateur dans l’hypothèse où l’enveloppe se révélait insuffisante à couvrir l’ensemble des souscriptions », a détaillé Didier Josso. Un volume éligible serait alors fixé pour l’ensemble des souscripteurs prenant en compte l’état de leurs stocks. Les opérateurs pourront opter pour deux périodes de stockage fixes, l’une jusqu’au 30 avril 2021, l’autre jusqu’au 30 juin 2021.

Une mesure très accessible

« La question du seuil minimum d’accès à cette mesure a été particulièrement débattue », a rapporté le délégué de la filière vins. Les représentants des producteurs ont souhaité que cette mesure soit largement accessible aux vignerons, y compris de taille modeste. Elle sera donc ouverte à partir de 100 hectolitres, et pourra porter aussi bien sur des vins en bouteilles qu’en bag-in box ou en vrac.

Alors que les professionnels s’inquiétaient vivement il y a quelques mois de la non-consommation de l’enveloppe budgétaire nationale dédiée aux vins, celle-ci sera finalement intégralement dépensée, soit 320 M€, en grande partie sur des mesures de gestion de crise, a observé Didier Josso. « Le président du conseil viticole Jérôme Despey a observé que c’était le secteur agricole qui avait le plus mobilisé ses aides Pac dans cette crise. » Au total, 127 M€ ont été mobilisés sur la seule mesure de la distillation. « Les distillateurs qui ont pour certains déjà été réglés, commencent actuellement à répercuter les aides auprès des viticulteurs », a indiqué Didier Josso.