MSA ARDÈCHE DRÔME LOIRE
Henry Jouve : « Performance et qualité de vie au travail sont parfaitement compatibles »

Propos recueillis par Pierre Garcia
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SANTÉ / À l’heure où santé, sécurité et bien-être deviennent les maîtres-mots au travail, l’agriculture doit elle aussi s’adapter. Le point sur cette problématique d’avenir avec Henry Jouve, président de l'Association régionale des caisses de MSA d’Auvergne Rhône-Alpes.

Henry Jouve : « Performance et qualité de vie au travail sont parfaitement compatibles »
Henry Jouve, président de l'Association régionale des caisses de MSA d’Auvergne-Rhône-Alpes : « performance et qualité de vie au travail sont parfaitement compatibles » ©MSA

L’agriculture est-elle aujourd’hui en capacité de développer de nouvelles organisations au travail ?

Henri Jouve : « La première chose à rappeler, c’est que performance et qualité de vie au travail sont parfaitement compatibles. En matière de réorganisation, les vignerons, les arboriculteurs mais aussi le monde du paysage sont déjà fortement mobilisés. Il faut aujourd’hui aller plus loin, notamment en élevage où la manipulation des animaux peut être source d’accidents alors même qu’un simple portillon ou des barrières peuvent sécuriser une exploitation. Quand on travaille dans de bonnes conditions, on est en meilleure forme, c’est une évidence. Il est indispensable que tous les agriculteurs adhèrent à ce concept de santé-sécurité et de bien-être au travail. »

En quoi la crise du coronavirus a-t-elle eu un impact sur l’organisation du travail agricole ?

H.J. : « C’est difficile à dire car nous sommes encore en plein dedans. Pour autant, on peut dire que la mise en place des gestes barrières a obligé les agriculteurs à développer de nouvelles organisations au travail. En arboriculture par exemple, l’accueil de saisonniers a dû être totalement repensé, que ce soit en termes d’hébergement ou de transport jusqu’aux parcelles. Certains se sont d’ailleurs montrés très ingénieux en proposant par exemple à leurs salariés des vélos pour éviter de les regrouper dans un même véhicule. La France peut être fière de son agriculture car elle a non seulement continué de nourrir le pays mais elle a aussi su jouer le jeu des mesures barrières et se réinventer. »

Comment la MSA accompagne-t-elle cette transition vers une réorganisation du travail ?

H.J. : « À l’image de tous les secteurs de l’économie, nous sommes convaincus à la MSA que l’agriculture doit être accompagnée dans cette transition vers de nouvelles organisations au travail. Tout au long de l’année, nos délégués cantonaux, nos administrateurs, organisent de nombreuses actions de prévention auprès des employeurs et des salariés. Nous rappelons les règles de base : mettre des bouchons, un casque, avoir un pantalon anti-coupures, etc… Nous communiquons aussi beaucoup sur les troubles musculo-squelettiques qui sont un vrai problème au quotidien. Il n’est plus acceptable de voir des agriculteurs qui, à peine arrivés à 45 ans, on déjà les épaules complètement ravagées. »

Propos recueillis par Pierre Garcia