ALÉAS CLIMATIQUES
La grêle s’abat sur les vergers en pleine période de récolte
ALÉAS CLIMATIQUES / De violentes chutes de grêle sont intervenues les mercredi 22 et jeudi 23 juillet durant la soirée. Sur la plaine d’Aubenas et le secteur de Vernon à Largentière, les producteurs déplorent des dégâts colossaux.
« Nos pêches étaient très jolies, on s’apprêtait à les récolter. Nous avions réussi à les protéger du gel durant le printemps. Mais la grêle est passée par là et, en 10 minutes, a tout détruit », souffle Stéphane Leyronas. Arboriculteur à Saint-Étienne-de-Fontbellon, il a vu plusieurs de ses parcelles anéanties par un violent orage de grêle, jeudi 23 juillet. « Les pommes, poires et prunes ont été touchées et il y aura un gros travail de tri à faire. Certaines parcelles de vigne ont aussi été endommagées mais c’est en pêche que la grêle a fait le plus de dégâts : on a pu compter jusqu’à 13 impacts sur certains fruits ! On ne pourra rien vendre en frais et il nous sera difficile de tout écouler en transformation. On peut s’attendre à de très grosses pertes financières. »
Des pertes en vignes, fruits, olives
Les orages de grêle très localisés qui se sont abattus sur la plaine d’Aubenas jeudi ont parfois provoqué des pertes jusqu’à 100 % sur certaines parcelles, comme chez Laurent Chaussabel, arboriculteur à Aubenas. « Deux de mes parcelles ont été grêlées à 100 %, en pêche et poire. En kiwi, la grêle a endommagé le bois au moment où les branchent poussent le plus. Les conséquences devraient se payer l’année prochaine. C’est un vrai coup dur. »
Sur ses parcelles de vignes à Rocher, Marlène et Guillaume Merle déplorent, eux-aussi, des pertes jusqu’à 80 % du fait des orages grêleux du 22 juillet : « La grêle a endommagé les grains mais aussi le feuillage, ce qui peut avoir des conséquences sur le mûrissement des grains qui n’ont pas été touchés. Les branches aussi ont été endommagées, le travail de taille va donc être plus important et délicat. » Dans ce secteur (Sanilhac, Laurac-en-Vivarais, Montréal, Vernon...), d'importantes pertes en vignes sont à déplorer. À Laurac, 40 mm de pluie mêlée de grêle serait tombée en 30 h.
Mais les dégâts concernent aussi le Sud-Ardèche, comme la vallée d'Orgnac l'Aven où des orages de grêle localisés ont touché la vigne et les oliviers.
Des productions parfois non-assurées
Marlène Merle déplore : « C’est la 5e année consécutive que nous accusons des dégâts de grêle. Certes, nous sommes assurés mais cela pénalise notre historique et donc le prix de l’assurance qui est plus cher… »
Laurent Chaussabel, en revanche, n’est plus assuré contre les risques climatiques : « Mon assureur Gan vient de résilier mon contrat. Le motif : j’ai déclaré 6 grêles en 10 ans, ce qui fait de moi un assuré à risque. Je n’ai donc pas pu m’assurer, pas faute de le vouloir », déplore-t-il. Il commente : « Les épisodes de grêle, et plus largement les aléas climatiques, sont de plus en plus fréquents. On se sent totalement seuls et démunis face à cette situation ».
M.C.
