CÔTES SEPTENTRIONALES
« Une belle année mais une année difficile et stressante »
Démarrées mi-septembre, les vendanges des Côtes-du-Rhône septentrionales se poursuivent en Nord Ardèche. Les blancs présentent de beaux atouts, mais les rouges ont eu du mal à mûrir, et l’état sanitaire des vignes est fragile.
Les vendanges des Côtes-du-Rhône septentrionales ont démarrées mi-septembre sur le secteur de l’appellation Saint-Péray, avec les blancs. La qualité n’est pas mauvaise globalement, avec de bonnes acidités et de beaux équilibres, malgré des rendements quantitatifs en baisse sur certains secteurs à la suite du gel d’avril. « C’est assez hétérogène au niveau des volumes de récolte : certains secteurs ont été gelés à 100% et ont entre 10 et 20% de récolte, d’autres secteurs n’ont pas du tout gelé… », indique Amandine Fauriat, conseillère spécialisée en viticulture à la Chambre d’agriculture de l’Ardèche. Sur le secteur de l’appellation Saint-Péray, le gel a causé jusqu’à 40 à 50 % de dégâts sur les vignes, indique le président de l’AOC Benoit Nodin. « Il a endommagé les pieds de coteaux surtout. Les vignes sont moins chargées et plus mûres, donc nous avons dû commencer les vendanges plus tôt que d’habitude. »
De beaux équilibres sur les blancs
La saison n’a pas été simple au niveau sanitaire pour les vignerons. Certains d’entre eux ont dû faire face à des attaques de champignons, endommageant le feuillage des vignes et le développement des raisins. La météo, humide, de ces dernières semaines n’a pas eu trop d’impacts sur les blancs, qui ne présentent pas de drosophiles ou de pourritures acides. Les vendanges battaient leur plein la semaine dernière. « La qualité sanitaire est relativement bonne. Les raisins sont très équilibrés en maturité », ajoute Benoit Nodin. « Les blancs présentent beaucoup d’acidité, ils devraient être grandioses », confie Anthony Vallet, producteur de Saint-Joseph notamment à Serrières.
Une situation plus technique pour les rouges
Sur les rouges cependant, les pluies et le manque de vent ont ralenti la maturité des raisins, fragilisé les pellicules et entraîné une forte pression sanitaire. « Ils vont avoir tendance à décrocher et seront plus techniques en cave », estime Anthony Vallet. « Ça va être un peu compliqué. Les raisins ont du mal à mûrir et l’état sanitaire se dégrade », confie Erwan Masse, qui produit du Saint-Joseph à Sarras. Même difficulté au Domaine Cyril Courvoisier à Cornas : « Les maturités sont bonnes sur les précoces, mais pas tout à fait au rendez-vous pour les autres. L’état sanitaire des vignes est fragile », indique-t-il. Dans ces conditions, « les vignerons attendent un peu plus pour commencer la récolte », ajoute Amandine Fauriat, ce qui n’est pas sans susciter quelques inquiétudes. « On espère que les foyers de pourriture déjà présents ne se développent pas plus et que l’état sanitaire tiendra, que les pellicules arriveront jusqu’au bout. » Les prévisions météo de cette semaine annoncent un temps chaud sans vent : « Il faudra tout rentrer ! », indique Benoit Nodin.
La qualité devrait être au rendez-vous sur les rouges, mais pas forcément les volumes de récolte. Il y aura du tri à la vendange, sur pied de vigne ou réception au chai, pour retirer les baies abimées. « Globalement ce sera une belle année mais une année difficile et stressante », conclut Anthony Vallet.
A.L.
CLIMAT / La grêle est tombée entre Saint-Péray et Cornas
Dans la nuit du samedi 25 et dimanche 26 septembre, de nombreux orages ont touché le département de l’Ardèche, sans interruption sur certains secteurs. La grêle est tombée entre Saint-Péray et Cornas, en pied de coteaux et en plaine essentiellement, ainsi que sur les coteaux à Cornas.
