CAPRIN
Vincent Vallet : « Améliorer la santé des troupeaux et la qualité du lait »

Les 26 et 28 octobre prochains, la fédération régionale des éleveurs de chèvres (Frec) Auvergne-Rhône-Alpes propose deux journées techniques1 sur le thème : lien entre conduite du troupeau et santé mammaire. Explications avec Vincent Vallet, le président, éleveur caprin en Ardèche.

Vincent Vallet : « Améliorer la santé des troupeaux et la qualité du lait »
ITW
Vincent Vallet.

Le mois d’octobre sera le théâtre de l’organisation de deux journées caprines. Qu’en est-il exactement ?

Vincent Vallet : « À destination des éleveurs caprins, ces journées techniques sont l’occasion d’échanger entre professionnels de la filière sur les différentes problématiques que nous rencontrons. Ces temps d’échanges permettent de mettre en avant les actions menées par l’interprofession : travaux, études, expérimentations, etc. »

Le sujet retenu cette année est celui de la santé mammaire. Pouvez-vous nous expliquer la raison ?

V. V. : « La santé mammaire est un problème récurrent. Depuis plusieurs années, les indicateurs sont plutôt mauvais. Nous avons donc décidé d’accentuer nos recherches pour essayer d’avancer vers une amélioration de l’état de santé de nos chèvres, et donc de la qualité du lait également. De ce fait, les producteurs verront aussi leur rentabilité augmenter. Lors de ces journées techniques, l’idée sera alors de faire le point sur les travaux effectués quant au problème de taux cellulaires et de santé des chèvres. Cela nous permettra d’avoir une réflexion globale sur les résultats des différents laits des producteurs en fonction de la conduite des troupeaux. Généralement, ces échanges permettent de se rendre compte que les difficultés sont vécues par plusieurs éleveurs : les pistes de travail, et donc les solutions, sont collectives. »

Parmi les enjeux de la filière, celui du renouvellement des générations. Êtes-vous inquiet à ce propos ?

V. V. : « C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Nous avons lancé une charte installation en 2015 pour maintenir la sensibilisation et communiquer positivement autour du métier. Nous cherchons des jeunes, des bras. Dans les années à venir, il faudra non seulement avoir la capacité de remplacer les éleveurs partant à la retraite mais aussi de développer la filière et produire davantage. La filière caprine est une filière dynamique qui recrute. »

Malgré la réussite de la filière, les prix du lait ne sont pas au rendez-vous ?

V. V. : « Effectivement, nous devons actuellement répondre à la flambée des prix des matières premières alimentaires pour les troupeaux (soja, maïs, etc.). Pour l’instant, nous n’arrivons pas à avoir des répercussions sur le prix de vente du lait, puisque les contrats, négociés au mois de février, s’étendent sur un an. En attendant, les producteurs font l’élastique. Nous ne sommes pas les seuls à connaître ces difficultés, d’autres productions sont touchées : volailles, porcs, etc. En revanche, si la flambée des matières premières continue de la sorte, la seule solution pour garder une marge économique sera d’accepter de baisser en productivité, quitte à perdre du lait. Ce serait plutôt un mauvais signal car la filière manque déjà de volume et nous risquons de casser la dynamique. Nous espérons donc que cette situation soit conjoncturelle et que nous allons rapidement retomber à des tarifs du printemps 2020 ».

Propos recueillis par Amandine Priolet

1. Le mardi 26 octobre, à Ouroux (Rhône), de 9h30 à 16 h et le jeudi 28 octobre, à Boucieu-Le-Roi (Ardèche), de 9h30 à 16 h. Renseignements et inscriptions auprès du Criel Alpes-Massif-Central : [email protected]

EN CHIFFRES / La région Aura, première !

  • 1ère région en nombre d’éleveurs caprins
  • 1 450 élevages de plus de 10 chèvres
  • 14 % du cheptel national (soit 138 000 chèvres)
  • 330 producteurs livreurs
  • 37 millions de litres collectés
  • 1 100 producteurs fermiers
  • 75 % des élevages en zone de montagne
  • Prix moyen annuel du lait de chèvre : 752 € / 1 000 l (2020) contre 603 € / 1 000 l (2012)
  • Nombre de livreurs de lait de chèvre : + 1,1 % (2019 à 2020) contre -1,3 % par an (2016 à 2019)
Source : Chiffres Criel AMC, août 2021.