VITICULTURE
Des chenillettes nouvelle génération à l’assaut des coteaux ardéchois

Mylène Coste
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VITICULTURE / Une démonstration de chenillettes – dont une électrique – était organisée par la Chambre d’agriculture de l’Ardèche le 28 juillet à Mauves. Une technologie prometteuse de l’italien Rodag, qui présente toutefois des limites.

Des chenillettes nouvelle génération à l’assaut des coteaux ardéchois
Légende : Une démonstration de chenillettes (électrique et à essence) était organisée à Mauves fin juillet.

Conçu pour la viticulture alternative au travail manuel, le nouveau Grizzly présenté par la société italienne Rodag à Mauves fonctionne avec un moteur à essence Honda 26 chevaux (cv). La prise de force est mécanique. La machine fonctionne grâce à une système de transmission hydrostatique avec deux pompes, et est équipée de motoréducteurs 2 vitesses pour adapter la vitesse d’avancement en fonction des opérations réalisées.  La tension des chenilles fonctionne également à l’hydraulique.

Sa largeur réduite permet de passer dans des inter rangs réduits (1 m). Tous les outils sont adaptables facilement sur la machine (atomiseur, outils de travail du sol…).  

Il existe un modèle équivalent en 35 cv (Grizzly G-350-D) avec un moteur Kawasaki.

Le modèle électrique HT 380 E

Donnée pour une puissance équivalente à 60 cv, la chenillette électrique de Rodag fonctionne avec deux moteurs électriques protégés par des boitiers en aluminium d’une épaisseur de 5 cm permettant d’évacuer la chaleur. Les outils adaptés, branchés sur les mêmes batteries que la machine, fonctionnent également tout à l’électrique.

Les batteries offrent une autonomie d’environ 2h30 avec outils, pour un temps de recharge de 45 min. La transmission électrique offre un couple important, avec un rendement plus élevé que l’hydrostatique, et dispose ici encore d’un régulateur de vitesse. Pilotée par radio, la chenillette électrique est plus basse que celle à essence, ce qui lui donne une meilleure stabilité.

L’avantage de l’électrique réside aussi dans sa puissance constante. L’autonomie des batteries reste un frein important mais Rodag espère pouvoir gagner au moins 30 % d’autonomie supplémentaire (1 h environ) et 30 % de puissance.

Des limites…

Dans les deux cas, ces modèles ne peuvent pas fonctionner sur des terrains de devers excédant les 20 % (voire 25 %) de pente. Les deux machines travaillent au ras du sol, et peuvent donc abimer les grappes les plus basses. La rotation en bout de rang peut aussi être difficile.

Autre frein : le prix ! Comptez 26 000 € environ pour la chenillette à essence (10 000 € / chenille + environ 6 000 à 7 000 € pour les outils). Côté chenillette électrique, l’investissement s’élève à minimum 70 000 €. Un coût qui peut rester dissuasif, malgré les aides possibles aux investissements dans les équipements. Il faut aussi être patient pour l’électrique : les délais de livraison sont longs !

La bonne nouvelle : la technologie autant que les prix de l’électrique évoluent rapidement, et pourraient bientôt au fil des années rapidement gagner en performance et en accessibilité !

Mylène Coste

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La chenillette électrique de l’italien Rodag est donnée pour une puissance équivalente à 60 chevaux

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