REPORTAGE
La Semaine de la presse et des médias à l’école avec une classe de CE2

La Semaine de la presse et des médias à l’école s’est déroulée du 22 au 27 mars partout en France. Reportage dans une classe du centre-ville de Saint-Etienne (Loire), en compagnie d’élèves de CE2 tous plus curieux les uns que les autres de découvrir les facettes du métier de journaliste.

La Semaine de la presse et des médias à l’école avec une classe de CE2
Les élèves ont pu feuilleter des journaux et des magazines mis à leur disposition. ©Laurie Frappa

Laurent Delahousse ? Hugo Clément ? Yann Barthès ? Lorsque Laurie Frappa, enseignante en classe de CE2 à l’école primaire Sainte-Marie a annoncé à ses élèves la venue d’un journaliste le jeudi 25 mars, beaucoup se sont mis à espérer rencontrer une vedette du petit écran. Une fois cette légère déception passée en découvrant l’identité de leur invité du jour, le temps était venu pour eux d’échanger sur leur perception des médias en général et du métier de journaliste en particulier. Loin de les livrer à eux-mêmes, leur maîtresse les avait en début de semaine fait travailler sur deux notions : les types de médias et le processus de fabrication d’un journal. Si pour la plupart, la distinction entre presse écrite, radio, télévision ou médias web a été facilement comprise, le retour des élèves sur la partie fabrication d’un journal a réservé quelques surprises. Il faut dire qu’à 8 ou 9 ans, il est encore tôt pour comprendre quel est le rôle d’un rédacteur en chef, l’utilité d’une photo de presse ou comment sont assemblés les articles pour constituer un journal.

Des questions plein la tête

En l’absence de Lorenzo, c’est Alya qui a ouvert le bal des questions / réponses par la plus pertinente des interrogations : « Comment devient-on journaliste ? » Une question à laquelle il se révèle difficile de répondre, tant les parcours sont divers entre ceux qui sont venus au journalisme au gré d’opportunités professionnelles et ceux qui se sont formés dans des écoles. Les questions se sont ensuite enchaînées, alternant régulièrement entre le professionnel et le personnel. Haroon a notamment demandé quel était le déroulé type d’une journée de journaliste, Katléa, quelles étaient les contraintes de temps pour rédiger un article et Aron, combien de personnes étaient nécessaires pour faire un journal. D’autres élèves semblaient quant à eux plus intéressés par la vie quotidienne du journaliste : « Avez-vous des grandes vacances ? » - Eloan -, « Comment vous habillez-vous pour travailler ? » - Splendeur -, « Etes-vous rémunéré pour vos articles ? » - David. Régulièrement, les questions ont aussi tourné autour du rapport des journalistes à la célébrité et à la médiatisation : « Etes-vous déjà passé à la télévision ou à la radio ? », « Etes-vous connu ? », « Avez-vous déjà interrogé des célébrités ? »

Bien travailler à l’école pour devenir journaliste

De la théorie à la pratique, les élèves, par groupes, se sont ensuite vu remettre des journaux et des magazines qu’ils pouvaient feuilleter pendant que leur maîtresse projetait au tableau des dessins de presse. Pour certains, il est rapidement apparu qu’ils tournaient les pages de titres de presse pour la toute première fois de leur vie. D’autres, baignant sans doute dans un cadre familial plus connecté à l’actualité, n’en étaient pas à leur coup d’essai. Pour tous, la découverte de la carte de presse, cette « carte d’identité du journaliste », a en tout cas fait son petit effet. Ce temps de manipulation des journaux passé, l’heure était venue de conclure cette intervention en classe en demandant aux élèves si certains d’entre eux aimeraient un jour devenir journalistes. Sur les vingt-trois élèves, environ six ou sept ont levé la main. L’occasion était toute trouvée de faire le lien entre leur travail à l’école et les qualités d’un journaliste : le sens de l’orthographe, un intérêt pour l’actualité dans son ensemble, quelques connaissances historiques ou encore un bon niveau d’anglais. Après une petite séance photo improvisée pour finir, les élèves ont rangé leurs affaires et laissé la classe vide peu avant 16h30. Souhaitons que de futurs grands journalistes se trouvent dans leurs rangs !

Pierre Garcia

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR / Les lycéens découvrent aussi le monde de la presse
Au lycée de Fontaines (Saône-et-Loire), les élèves ont pu échanger avec un journaliste professionnel. ©Régis Aubenas

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR / Les lycéens découvrent aussi le monde de la presse

Après s’être mis dans la peau d’un journaliste en créant leur propre journal le temps d’un concours, les élèves de la classe de première Bac pro du lycée de Fontaines (Saône-et-Loire) ont découvert lors d’une intervention dans leur établissement, l’envers du décor du monde de la presse. Avec la mise à mal de quelques idées reçues. Il faut dire que lorsqu’on a 16 ans et que l’on a grandi en même temps qu’Internet, difficile d’avoir une perception précise de ce qu’est la presse papier en général et du quotidien d’une rédaction de journalistes en particulier. Car même après avoir travaillé sur le sujet en compagnie de leur enseignante d’éducation socioculturelle, Florence Dell’Accio, et sorti une publication dans le cadre du concours de jeunes journalistes Bourgogne-Franche-Comté Reporter, ils demeurent très éloignés de la réalité du terrain. Logique, déjà, lorsque l’on se rend compte qu’aucun d’entre eux n’est abonné à la moindre publication ni ne lit régulièrement un quelconque titre de presse. Et encore davantage lorsque l’on prend conscience que le seul support qui vaille n’est ni le papier, ni l’ordinateur, mais bel et bien le seul téléphone portable. Dès lors, en présence d’un journaliste professionnel, ils ont pu découvrir aussi bien l’aspect déontologique du métier que la ligne éditoriale d’un titre de presse, le travail d’une rédaction ainsi que les modes de financement entre abonnements, annonces légales, petites annonces, publicités et autres services. Sans oublier l’ensemble des maillons qui vont du rédacteur à la distribution en passant par la mise en page et l’impression.

Régis Gaillard