INITIATIVES
Des actions de communication pour sensibiliser les citoyens

Alors que les campagnes françaises devraient encore accueillir de nombreux touristes cet été, les opérations de communication fleurissent elles aussi. Leur objectif : sensibiliser au respect de l’environnement et également des locaux.

Des actions de communication pour sensibiliser les citoyens
Dans le parc naturel régional des volcans d'Auvergne, la Garde républicaine assure autant un rôle de répression des infractions que de communication avec la population. ©PNR des volcans d'Auvergne

Préserver les milieux autant que la tranquillité des personnes qui vivent ou travaillent dans les campagnes : tel est le sens de l’offensive menée par de nombreux professionnels du tourisme à l’approche des vacances d’été. Ainsi, Auvergne Rhône-Alpes Tourisme a développé dès 2018 le concept de « tourisme bienveillant » alliant valorisation d’un tourisme plus durable et respect des lieux traversés. « Nous apprécions que les gens viennent découvrir nos campagnes mais il faut poser des limites. Ce sont des lieux de vie et d’activité humaine, notamment agricole. Le tourisme bienveillant intègre évidemment un appel au respect des sentiers et des parcelles privées que l’on peut rencontrer sur son chemin », explique le directeur Lionel Flasseur.

Les collectivités territoriales s’emparent du sujet

Intrusions sur des propriétés privées, dégradations des cultures ou encore déchets abandonnés, les incivilités sont devenues légions dans les campagnes. Bien décidée à ne pas se laisser faire, la communauté de communes de la vallée du Garon (Rhône) a lancé une campagne de sensibilisation qui allie rencontres avec les agriculteurs, mobilisation des forces de l’ordre et installation, fin mai, de cent cinquante panneaux d’information sur les parcelles agricoles les plus exposées. En parallèle, des tracts et des messages d’appel au civisme des promeneurs ont également été relayés via les bulletins municipaux, le site Internet de la communauté de communes et les réseaux sociaux. Une stratégie globale qui pourrait en inspirer d’autres, comme la communauté de communes du Pays Diois (Drôme), loin d’être inactive en la matière. « Depuis quatre ans, des producteurs du Diois ont mis en place l’opération "Vis ma vie de paysan" avec des ateliers pour découvrir le métier. C’est une occasion privilégiée pour expliquer aux touristes pourquoi on ne peut pas aller piétiner les lavandes pour se prendre en photo », explique par exemple Nathalie Gayraud, directrice de l’Office de tourisme Pays Diois. Une initiative qui semble résonner positivement du côté des conseillers municipaux du Diois qui souhaitent s’emparer du sujet dès les prochains mois.

Les parcs naturels régionaux en première ligne

Face à la surfréquentation qui s’annonce cet été, les parcs naturels concentrent aujourd’hui la majorité des inquiétudes. Face à l’urgence, le parc naturel régional des volcans d’Auvergne, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, accueille par exemple depuis l’an dernier la Garde républicaine ! Au total, six chevaux et quatre militaires sont mobilisés durant l’été, le département du Puy-de-Dôme prenant en charge l’hébergement de l’unité ainsi que la location d’un van. En lien avec les gardes du parc qui circulent à VTT, ils assurent la sécurité, la tranquillité et l’ordre public sur l’ensemble du site. Surtout, ils font office de relai de communication direct auprès du grand public. « L'avantage du cheval est qu’il permet d'accéder à tous les sentiers interdits aux véhicules motorisés, d’avoir une vision très large du secteur et de conserver un très bon contact avec la population », confirme la cheffe Patricia, cavalière de la Garde républicaine qui sera mobilisée tout l’été dans le parc.

Des tribunes pour alerter l’opinion publique

Pour toucher le plus grand nombre, les parcs naturels régionaux des Bauges et de Chartreuse ont eux décidé de communiquer sur le respect des zones de montagne qui devraient cette année encore être très prisées des touristes et des promeneurs. Rappeler ce qu’est un alpage, le travail des agriculteurs ou encore la fragilité des bêtes et de leur lieu de vie, des évidences qui n’en sont pas tant que cela. Un appel qui fait écho à une tribune plus large cosignée le 17 juin dernier par les Parcs naturels régionaux et nationaux de France, les Conservatoires d’espaces naturels, les Réserves naturelles de France, l’Office français de la biodiversité et le réseau des Grands sites de France. « La nature, nous en faisons tous partie et ces territoires ce sont aussi les vôtres. Partageons-les en les respectant », conclut la tribune, avec une note d’optimisme et un appel au sens des responsabilités de chacun.

Pierre Garcia