CHAÎNE VERTE
Gérer les refus avec le topping

Topping, fauche de pré-pâturage, fauche-broute... Les dénominations sont nombreuses pour désigner cette pratique qui permet de limiter les zones de refus, d’éviter les zones surpâturées et de rattraper des paddocks trop épiés.

Gérer les refus avec le topping
Le topping reste un outil d’aide au pâturage, qui ne doit pas être utilisé systématiquement car celui-ci a un coût. ©DR

Le topping, quèzaco ?

Au printemps, quand la pousse de l’herbe est importante, il est parfois difficile de gérer l’épiaison dans les pâtures. De même, après deux ou trois tours de pâturage, des zones de refus peuvent apparaître autour desquelles les animaux ont tendance à surpâturer. Afin de maîtriser les épis et de faire consommer des refus potentiels, il est possible de faucher l’herbe juste avant l’entrée des animaux. La veille ou le jour même, le paddock correspondant au repas est fauché. Après avoir légèrement séchée sur le champ, l’herbe est consommée directement par les vaches. La consommation d’herbe par les animaux n’est pas affectée par la fauche. Au contraire, les animaux ne trient pas et ont même tendance à manger un peu plus car ils consomment tout ce qui est épié.

Quels gains ?

Cette technique permet de gagner du temps sur la repousse de l’herbe. En effet, un broyage abîme les plantes et laisse beaucoup de biomasse morte qui peut étouffer les repousses d’herbe et notamment les légumineuses. Comparé au broyage qui va ralentir la pousse et augmenter le délai de retour sur la parcelle, le topping permet donc de gérer l’épiaison tout en maintenant une bonne dynamique de pousse. De plus, le topping permet de limiter la propagation des adventices (rumex, chardons...). En effet, une fauche en mai permet, en plus de maîtriser l’épiaison si le stade de l’herbe est trop avancé, de casser le cycle végétatif des adventices qui sont en pleine floraison. La production de graines est stoppée et les adventices sont affaiblies.

Dois-je faire du topping dans mon paddock ?

Le topping reste un outil d’aide au pâturage, qui ne doit pas être utilisé systématiquement car celui-ci a un coût. L’intervention mécanique est donc conseillée uniquement si le haut de la zone de refus n’est plus attaqué pas les animaux.

Quel impact sur la production laitière ?

Selon des chercheurs néo-zélandais1, cette pratique n'augmente ni l'absorption ni les performances des vaches (production de lait ou de l'état corporel). De même, selon un groupe d’éleveurs laitiers bretons, « la production laitière est conforme à la qualité de l’herbe présente dans la parcelle. Ni plus, ni moins » (source : Chambre d’agriculture de Bretagne, juin 2018). L’intérêt réside davantage dans la gestion de la repousse, en augmentant la qualité des pâturages lors du tour suivant.

Broyer ou faucher avant la pâture : combien ça coûte ?

Coût à l’hectare d’un chantier de gyrobroyage et d’un chantier de topping :

Pamac

1. The effect of pre-graze mowing at different pre-graze masses on cow and pasture performance Kay J., Edwards P., Clement A.and Bryant R 2018.

Source : Chambre d'agriculture du Cantal.

À retenir

  • À faire quand les vaches n’écrêtent plus le haut des touffes
  • Moins de surpâturage entre les touffes
  • Favorise une meilleure repousse
  • Plus économique qu’un broyage

Ce qu'ils en pensent ?

Olivier Plantecoste, éleveur laitier à Leucamp :

« Pour ma première expérience topping, j’ai été surpris par le fait que les vaches ramassent tout sans laisser un seul refus. Et soyons honnête, personne n’aime passer le gyrobroyeur... »

Pierre Ausset, éleveur de vaches allaitantes à Teissières -de-Cornet :

« Je fais du topping plutôt au 3ème passage de pâturage quand il y a des touffes plus dures et des refus autour des bouses. Les vaches mangent tout et au passage suivant : c’est comme du regain ! Ça remet tout à plat. J’utilise une faucheuse simple à une hauteur de coupe d’environ 7 cm. »

Denis Boudou, éleveur laitier à Saint-Constant-Fournoulès :

« Je me suis aperçu l’an passé que le résultat n’était pas immédiat, il faut être patient... mais les repousses sont bien là ! Par contre, il ne faut pas faucher trop ras. »

Témoignages recueillis par la Chambre d'agriculture du Cantal