Pierre Gouttenoire, double actif en élevage limousin à Amplepuis (Rhône) et salarié agricole, a fait le choix du photovoltaïque en 2011 pour revendre de l’électricité au réseau. Rencontre. 

Une production au prix garanti
Pierre Gouttenoire élève des limousines (90 vêlages par an) à Amplepuis dans le Rhône. ©DR

Installé depuis 2005 en élevage allaitant à Amplepuis dans le Rhône, Pierre Gouttenoire valorise localement les carcasses de ses animaux. Il a divisé sa ferme en deux pour permettre l’installation de son épouse Valérie en 2017. « J’ai toujours été attiré par l’économie locale circulaire et les ENR », introduit l’agriculteur qui depuis 2011 produit de l’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques sur les toitures de deux bâtiments pour une puissance actuelle de 301 kWc, soit 2 385 m2 de panneaux. Depuis 2019, la ferme est équipée d’une unité de méthanisation de 150 kWe en cogénération.

Se renseigner au préalable

« Passionné par les énergies renouvelables, je souhaitais contribuer à la transition écologique et climatique. J’ai franchi le pas car j’avais besoin d’une extension de bâtiment et l’énergie photovoltaïque est l’une des seules productions où le prix est garanti sur vingt ans grâce à un contrat », détaille Pierre Gouttenoire. Ce projet en tête, il en a parlé autour de lui, et a visité des installations (Alsace, Aveyron…) pour lever ses craintes une par une. « J’avais des doutes sur le magnétisme pour les animaux et sur les performances de production. Aucun souci ni d’un côté, ni de l’autre. Ma production est même supérieure de 10 % au prévisionnel (1 200 kWh/kWc par an). » Parmi les difficultés rencontrées, il cite le choix de son fournisseur « car le marché est plein d’opportunistes. Il y a une dizaine d’années, les banques étaient frileuses ». À propos du nouvel arrêté sur le photovoltaïque, il confirme son intérêt, « notamment pour qui souhaite faire un nouveau bâtiment ou qui a des surfaces importantes de toitures. C’est un investissement conséquent mais la production d’énergie photovoltaïque paye en partie le bâtiment ou apporte un revenu complémentaire. C’est un placement à long terme rentable et avec les prix de l’énergie qui flambent, c’est un moyen de réaliser des économies avec l’autoconsommation. À noter aussi que des entreprises proposent des bâtiments gratuits : pourquoi laisser cette opportunité de rentabilité de nos toitures a d’autres et pas en profiter ? » Et de conclure : « C’est un challenge qui peut se conduire de façon mutualisée, sous réserve d’un coût de raccordement acceptable ».

Emmanuelle Perrussel