ÉLEVAGE
L’abreuvement, élément numéro 1 du bien-être animal

Outre le manque de fourrage, la sécheresse a aussi eu un impact sur l’abreuvement des animaux. Quantité et qualité de l’eau ont pu être mis en difficulté, rappelant l’importance de cette ressource pour les troupeaux. Voici 6 éléments clés à garder en tête.

L’abreuvement, élément numéro 1 du bien-être animal

1. De l’eau disponible en quantité 

L’abreuvement du troupeau est d’autant plus important en période de sécheresse, comme celle que l’Ardèche traverse. De nombreux éleveurs se sont trouvés démunis face aux tarissements de leurs sources, et ont dû trouver des alternatives. « Pour éviter que ces situations ne se reproduisent, il peut être opportun de réfléchir à ses aménagements liés à l’abreuvement, conseille Fabrice Méjean, technicien agro-informatique au GDS de l’Ardèche. Cela peut passer par la réalisation d’un captage ou d’un forage, la rénovation d’une ancienne installation … » Des aides de la Région peuvent financer ce type de projet jusqu’à 40 %.

2. Les besoins doublent en été

Il est important de s’assurer que les animaux aient de l’eau en abondance pour couvrir leurs besoins. « Ceux-ci varient en fonction des stades physiologique (lactation, tarissement…) et du climat », explique Fabrice Méjean. Avec des températures à plus de 25 °C, ces besoins sont multipliés par deux (voir ci dessous) : ils sont de l’ordre de 120 l/jour pour une vache allaitante et son veau en été.

  • Vache laitière en production : 100 l/j en temps normal, jusqu’ à 200 l l’été à plus de 25 °C
  • Vache allaitante et son veau : 60 l à 120 l
  • Vache tarie, génisse pleine, taurillon : 40 à 80 l
  • Cheval : 75 à 140 l
  • Brebis en lactation et allaitante : 10 à 20 l
  • Brebis gestante ou bélier : 5,5 à 11 l
  • Truie allaitante: 20 à 40 l
  • Chèvre en lactation : 8 l à 15 l

Conseil : mettre un bloc de sel (pour 10 vaches) dans un baquet à côté du point d’eau.

3. L’abreuvement doit être accessible facilement

En période de forte chaleur, les animaux restreignent leurs déplacements et ne vont pas boire si le point d’abreuvement n’est pas à proximité immédiate. Attention également aux bousculades lors des déplacements de troupeau vers les points d’eau les plus éloignés. Plus le bac à eau est proche, et plus les bovins ont tendance à se déplacer seuls ou en groupe restreint, évitant les concurrences entre vaches soumises et dominantes.

Il est recommandé de placer un point d’eau pour 12 vaches, et d’y ajouter un point d’eau « libre » pour prévenir toute panne éventuelle.

4. Eau stagnante, attention danger !

L’abreuvement dans les mares ou les étangs est à surveiller de près, plus encore en période de fortes chaleurs ! « En effet, avec la chaleur l’eau peut chauffer et tourner, provoquant une multiplication des parasites (paramphistomes…) et des bactéries », indique Fabrice Méjean. Un risque qu’il vaut mieux éviter, notamment en filière lait cru.

Outre l’eau de l’abreuvement, attention à l’eau utilisée pour le nettoyage des équipements ! Le lait peut par exemple être contaminé via l’eau qui a servi à nettoyer le tank.

5. Vigilance sur la contamination par les matières fécales

« Même avec de l’eau provenant du réseau domestique, et donc a priori de qualité, on a des risques de contamination par des matières fécales, insiste Fabrice Méjean. Il faut donc être bien vigilant, à l’extérieur ou dans la stabulation. Cela peut entrainer des maladies telles que E. coli, cryptospridium, salmonella ou leptospira, qui affectent notamment les jeunes animaux mais aussi les adultes, et peuvent être transmises à l’homme ! » D’où l’importance de bien nettoyer régulièrement les systèmes d’abreuvement.

6. La température de l’eau impacte les performances

En été, la température idéale de l’eau d’abreuvement est de 10 à 15 °C pour améliorer les performances du troupeau. Tout au long de l’année, la température doit être comprise entre 8 et 14°C. 

Mylène Coste

 

 

Une eau insuffisante ou de mauvaise qualité peut avoir de nombreux effets sur la santé du troupeau : problème d’ingestion et de digestion, diarrhées, salmonellose, métrites, mammite colibacillaire, troubles de la reproduction…. Il convient de redoubler de vigilance, notamment pour les veaux.

Les impacts se portent aussi sur les performances : on estime que lorsque l’abreuvement est réduit de moitié, la production laitière baisse de 20 %. Une mauvaise qualité d’eau peut également engendrer des avortements, et avoir un impact sur la qualité finale du lait et du fromage.

Des impacts sur la santé et la performance des animaux

Une eau insuffisante ou de mauvaise qualité peut avoir de nombreux effets sur la santé du troupeau : problème d’ingestion et de digestion, diarrhées, salmonellose, métrites, mammite colibacillaire, troubles de la reproduction…. Il convient de redoubler de vigilance, notamment pour les veaux.

Les impacts se portent aussi sur les performances : on estime que lorsque l’abreuvement est réduit de moitié, la production laitière baisse de 20 %. Une mauvaise qualité d’eau peut également engendrer des avortements, et avoir un impact sur la qualité finale du lait et du fromage.

Faites analyser votre eau !
Fabrice Méjean, technicien au GDS Ardèche, réalise une trentaine d'analyses d'eau chaque année dans les exploitations.
ABREUVEMENT

Faites analyser votre eau !

À la demande de l’éleveur et en cas de problèmes sanitaires, le GDS de l’Ardèche peut effectuer des analyses d’eau en élevage.

« Nous proposons aux éleveurs de réaliser des diagnostics de captage, des prélèvements et analyses qui sont transmis au laboratoire, explique Fabrice Méjean. Nous analysons à la fois les paramètres physico-chimiques et bactériologiques, mais d’autres analyses sont possibles à la demande (pseudomanas, salmonella…). Une fois les résultats du laboratoire reçus, je rédige systématiquement un compte-rendu et des conseils pour l’éleveur. Il poursuit : Si des problèmes sont observés, plusieurs solutions de traitements existent. Le plus souvent, l’eau est traitée avec une pompe à chlore ou par rayonnement Ultra-Violet (UV). »

L’analyse complète (6 critères bactériologiques + 6 critères chimiques) coûte 164 € TTC.

Renseignement : GDS Ardèche au 04 75 64 92 10

3 litres

C’est la quantité d’eau nécessaire à une vache pour produire 1 l de lait.