SÉCHERESSE
Les éleveurs sont à bout

Alors que la campagne de fourrage a cruellement fait défaut cette année, les ensilages de maïs sont fortement impactés par le sec. Les éleveurs, qui voient leurs coûts de production grimper, sont épuisés.

Les éleveurs sont à bout
Cet été, de nombreuses sources se sont taries, obligeant les exploitants à trouver des solutions souvent couteuses

Les stocks de fourrage de 2021 ont permis de colmater le manque pour un temps. Mais la mauvaise campagne 2022 fait craindre une pénurie durant l’hiver, alors que les prairies sont asséchées et que les espoirs d’une deuxième coupe se sont envolés depuis longtemps. « Les bêtes sont rentrées en bâtiment depuis déjà plus de deux mois dans la plupart des exploitations, souligne Vincent Vallet, éleveur à Vinzieux. Beaucoup d’éleveurs vont devoir acheter du fourrage à l’extérieur, ce qui représente un coût supplémentaire conséquent, sachant qu’on a déjà vu tous nos coûts de production augmenter : le prix des aliments a explosé, mais aussi ceux du gazole, de l’électricité, etc. On ne sait plus quoi faire, le moral ne suit plus. Il ajoute : La conséquence va se voir dans nos trésoreries, mais aussi au niveau du cheptel. Beaucoup d’éleveurs vont décapitaliser leur troupeau, un mouvement qui ne fait que s’accélérer ces dernières années. »

Les ensilages de maïs, qui ont bien démarré dans le département, ne sont pas mieux lotis par la météo. Ceux qui ont pu arroser s’en sortent plus ou moins, mais les cultures ont globalement souffert de la chaleur et du stress thermique dans la majorité des cas.

Des sources asséchées

Eleveur de vaches et brebis laitières et de bovins allaitants, à Savas, Rémy Chappat a vu ses sources se tarir il y a déjà trois mois. Malgré les quelques pluies de ces dernières semaines, l’eau manque toujours. « J’ai la chance de pouvoir compter sur la solidarité d’un voisin qui m’autorise à puiser dans son lac collinaire. Mais il est situé à 3 km de chez moi, et avec des aller-retours plusieurs fois par jour pour charrier de l’eau, cela fait vite des frais énormes. Cela s’ajoute aux frais d’alimentation, qui ont explosé cette année du fait du manque de fourrages. J’ai été obligé d’acheter énormément de fourrages et d’aliments, mais les prix ont explosé. J’ai aussi des vaches allaitantes en estive dans les Alpages, mais elles ne sont pas mieux loties : avec la sécheresse, il n’y a plus d’herbe là-bas non plus, et je vais devoir les redescendre dès la fin du mois d’août alors qu’elles y restent habituellement jusqu’à fin octobre ! C’est du jamais vu