Édito de Benoît Nodin, secrétaire général de la FDSEA de l'Ardèche.
Nous travaillons le vivant, nos exploitations sont soumises à de nombreux aléas. Nous nous adaptons aux contraintes du terroir (pédologiques, météorologiques, végétales, animales) pour amener un système productif à son optimum.
Ces contraintes changent maintenant de niveau : nous sommes en proie à une évolution climatique sans précédent. Plus que jamais, notre agriculture a besoin de perspectives et de visibilité tant les évolutions techniques peuvent être longues. Nous avons besoin d’une politique agricole innovante, forte et ambitieuse !
Aujourd’hui, cette politique est tiraillée entre souveraineté alimentaire, environnementalisme et commission européenne. C’est là, la difficulté : pour certains aspects, le temps politique va trop vite, et pour d’autres on a l’impression que cela n’avance pas.
Accompagner la transition
On pourrait dire que la France n’est pas souveraine sur son territoire, mais dernièrement, on s’aperçoit pour le dossier glyphosate au niveau européen que c’est la France qui s’abstient ! Que font nos politiques ? Où est le soutien à l’agriculture ? Votre syndicalisme FDSEA, conscient des enjeux environnementaux sollicite régulièrement nos élus tant au niveau local que national. Certains modes de production arrivent - non sans mal - à se passer de désherbant, mais il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas acquis pour tous les systèmes et nous devons accompagner la transition !
Le dossier cerise est aussi un exemple de « pédalage dans la semoule » ! Pas d’interdiction sans solutions ! disait notre président en campagne… C’est fait : les interdictions sont tombées coup sur coup sur deux matières actives en 5 ans et les solutions alternatives ne sont toujours pas opérationnelles ! C’est toujours la faute de l’autre… Mais ce sont les producteurs qui trinquent ! Plus d’un an après la dernière interdiction, une campagne s’est écoulée… Et les indemnisations évoquées pour les exploitations ayant connu des difficultés ne sont toujours pas arrivées. Le pire sur ce sujet, c’est que nous demandions un itinéraire technique digne de ce nom et qu’à ce jour, nous n’avons aucune solution efficace !
Quand la profession alerte, on ne veut pas l’entendre, et après on doit ramer pour ramasser les miettes. Des systèmes entiers se trouvent déséquilibrés et des filières s’éteignent ! À quand une action efficace et réaliste de nos politiques ?
Notre réseau est une force
De tels enjeux nous imposent d’être bons syndicalement pour faire face aux prises de position aléatoires d’un monde qui est de moins en moins agricole. Mobilisez-vous, investissez-vous, sollicitez-nous pour faire remonter vos problématiques. Notre réseau est une force, la FDSEA fait remonter et défend l’agriculture ardéchoise qui est plus que jamais au cœur des positions défendues à la FNSEA…
