Installé depuis 2021 avec son père Bernard, Candice Cholvy a inauguré le 25 novembre un tout nouveau bâtiment qui accueillera dans quelques jours 12 000 poules pondeuses, à Berzème. Ce nouvel atelier vient diversifier l’élevage familial, qui compte un troupeau de charolaises et des brebis. Il a été inauguré le 25 novembre, à l'initiative de Jeunes Agriculteurs (JA) Ardèche.
Des amis, des voisins, des élus… Ils étaient venus nombreux, ce vendredi 25 décembre, pour célébrer l’inauguration du nouveau poulailler de Candice Cholvy. Parmi eux, il est une présence qui compte plus que d’autres : celle de sa grand-mère Emilienne, doyenne du village, 97 ans de douceur dans les yeux. Une grand-mère qui a commencé à travailler à la ferme à l’âge de 14 ans et toute sa vie durant, aux côtés de son mari, Roger. C’est sans doute auprès d’elle que Candice a soigné ses premiers poulets, nourri ses premiers animaux.... Et c’est donc à quatre mains qu’Émilienne et Candice ont coupé le ruban. Cette inauguration vient récompenser et célébrer le travail de plusieurs générations !
L’agriculture, un retour aux sources
La jeune éleveuse n’a pas un parcours classique. En effet, elle n’a choisi l’agriculture que sur le tard, après avoir mené son bout de chemin dans l’hôtellerie-restauration pendant près de 10 ans. Mais il parait que le Coiron vous rattrape toujours… Et pour Candice, il n’a pas fallu longtemps. « Au fond, j’ai toujours eu envie de m’installer », nous confiait-elle au moment de son installation.
Installée en Gaec avec son père Bernard, Candice élève un troupeau de près de 180 brebis, principalement de race Pré-Alpes et dont la viande est vendue sous la marque « Agneau d’Ardèche ». L’élevage compte aussi un troupeau de 55 charolaises. L’exploitation compte 140 ha de terres, essentiellement des prairies naturelles mais aussi 60 ha de fauches…
Bien-être animal : « Casser cette mauvaise image »
Construit par l’équipementier Mef, le nouveau bâtiment accueillera début décembre 12 000 poules pondeuses. Celles-ci bénéficieront de 5 ha de parcours en plein-air et 2000 m2 de surface au sol en bâtiment. Parfaitement isolé et aéré, ce poulailler connecté est pensé au millimètre près pour apporter du confort à l’éleveur et aux poules. Un élément que Candice tient à souligner : « Il faut casser cette mauvaise image des poulaillers ! »
« Les pondeuses arrivent ici à 17 semaines, après avoir été élevées chez un producteur de la région, poursuit la jeune éleveuse. Mon boulot est de les amener à pondre en faisant en sorte qu’elles aient tout le confort possible : lumière adaptée, perchoirs, aliment et abreuvement… On les garde ainsi 14 mois, voire un peu plus. En pic de ponte, cela peut représenter 11 000 œufs par jour. Ils sont collectés deux fois par semaine. »
Pour réaliser ce projet, le Gaec a investi 960 000 €, qui devraient être amortis dans 15 ans. Il a bénéficié d’aides du Feader notamment.
L’aviculture, source de diversification pour le Coiron
Les œufs bio de Candice seront commercialisés par l’intégrateur, les « Fermiers du Sud-Est » (groupe Oxyane). « Nous vendons principalement dans les supermarchés du sud-est de la France », explique l’un de ses représentants. Le poulailler de Candice est le cinquième à voir le jour sur le Coiron. C’est sans compter sur les ateliers de volailles de chair que compte le territoire. L’aviculture représente en effet une source de diversification bienvenue sur le secteur, dont les possibilités sont restreintes par les conditions pédoclimatiques locales.
Croire en l’avenir
Cette inauguration intervient dans un contexte morose pour la filière avicole. En plus du poids croissant des importations, elle subit de plein fouet la hausse des cours des aliments et l’épizootie de grippe aviaire. Pas de quoi décourager Candice Cholvy, qui a toutes les raisons d’y croire. Selon l’Agence bio, les achats d’œufs bio ont cru de 10 % entre 2019 et 2021 (en valeur).
M.C.
La France, en avance sur le bien-être animal
Premier producteur européen devant l’Allemagne et l’Espagne, la France a produit 15,7 milliards d’œufs en 2021, parmi les 1 500 milliards d’œufs produits au niveau mondial1. Si elle exporte massivement, la France importe aussi chaque année 60 000 tonnes d’œufs coquille en provenance d’Espagne, de Pologne et des Pays-Bas et 70 000 tonnes d’ovoproduits.
En France, les systèmes d’élevage alternatifs à la cage (sol, plein air et biologiques) ne cessent de progresser. Ils représentaient en 2021 67 % des effectifs de pondeuses au niveau national, contre 58 % pour la moyenne de l’Union européenne.
Auvergne-Rhône-Alpes est la région qui compte le plus grand nombre de producteurs d’œufs bio, Drôme et Allier en tête.
1. Source : Itavi.
JA : La dynamique d’installation se confirme en 2022
En 2021, l’Ardèche a comptabilisé 68 installations… Un beau score, qui pourrait bien être égalé voire dépassé en 2022. Gaëtan Mouthon, trésorier de JA Ardèche, indique : « Nous avons installé 31 jeunes en Ardèche depuis le début de l’année et une trentaine de dossiers nous attendent d’ici la fin de l’année. Il faut poursuivre cette dynamique et pour cela, on a besoin de foncier, de prix, et surtout pas de loups ! »
Nathalie Soboul, présidente de JA, a salué l’installation de sa consœur : « Cette inauguration est un grand moment pour le Coiron. Malgré les attaques du loup, le contexte économique et les convoitises des promoteurs de photovoltaïque, on a la chance d’avoir ici des jeunes qui s’installent ! »
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C’est, selon FranceAgriMer, le nombre d’œufs consommés chaque année par un Français. 36 % seulement sont issus d’élevages plein air.
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