CAPRIN
Gestion intégrée du parasitisme gastro-intestinal caprin

CAPRIN / Si la mise à l’herbe s’est faite dans de bonnes conditions, la priorité est de profiter de sa valeur. Sans pour autant oublier la gestion du parasitisme !

Gestion intégrée du parasitisme gastro-intestinal caprin

Si la mise à l’herbe s’est faite dans de bonnes conditions, la priorité est de profiter de sa valeur. Sans pour autant oublier la gestion du parasitisme ! Si le troupeau a été traité à la rentrée en bâtiment, et qu’aucune analyse coproscopique pour vérifier l’efficacité du traitement a été faite, il est maintenant utile d’avoir une vue sur la charge parasitaire. La réduction du nombre d’œufs excrétés doit être supérieur à 90 %. Au contraire, ou si les parcelles ont été sur-utilisées en pâturage les années précédentes, il ne faut pas attendre l’apparition de signes cliniques pour réagir (diarrhées, baisse de production, poils piqués, amaigrissement). En pleine pâture, un traitement sélectif est à envisager au seuil de 600 œufs / gramme (OPG) de SGI (fortes laitières et primipares). Mais le mot d’ordre étant de limiter les traitements et alterner les familles de molécules, ce seuil est à comparer à l’historique des analyses et des traitements sur son troupeau. Néanmoins, au-delà de 1 000 OPG de SGI, le statut parasitaire n’a généralement pas été vérifié en début de saison ; si pas d’utilisation de nouvelles parcelles « propres » (non pâturées depuis un an), un traitement général peut être effectué.

La fréquence des coprologies successives dépendra de la situation de chaque élevage. Pour décider de la pertinence d’un traitement, il sera nécessaire de connaître le niveau d’excrétion des animaux avant un changement de bloc de parcelles (en particulier à la fin du printemps). Dans le cas d’absence de rupture, une surveillance mensuelle doit être effectuée. Ainsi, un suivi de l’évolution de l’infestation sera disponible. Noter sur un calendrier la date des prélèvements et des interventions (traitement, changement de bloc) : en fin de saison, il sera utile pour la prise de décision.

Penser à faire et envoyer ses prélèvements au laboratoire préconisé par son GDS, en prioritaire, les lundi ou mardi d’une semaine sans jour férié. Ne pas les congeler (possibilité de stockage au frigo 1 à 2 heures).

Jean-Philippe Goron, d'Adice Conseil Elevage

Comment gérer ses volumes ?

Adaptation / La vente des fromages et autres produits laitiers étant tendue, les éleveurs (fromagers comme laitiers) peuvent être amenés à devoir réduire leur volume de lait produit.

Réduire sa production ne signifie pas baisser la complémentation ou la ration ! Il est bien entendu nécessaire de réajuster les rations avec son conseiller pour coller au mieux aux besoins immédiats, mais en aucun cas réduire drastiquement les concentrés / qualité de fourrage.

Les chèvres vont au contraire puiser dans leurs réserves pour maintenir leur production laitière, entraînant de nombreux effets indésirables : amaigrissement, sensibilité immunitaire, fort impact sur la réussite à la reproduction (particulièrement en ce moment pour les désaisonnés), incapacité des chèvres à remonter en production à l’issue de cette crise (réserves corporelles trop faibles), fonte musculaire, etc...

Pour réduire ses volumes, l’une des mesures peut être la monotraite : bien supportée par les chèvres, elle peut être mise en place sur une partie de la lactation, la double traite pouvant être reprise à n’importe quel moment : les chèvres s’adaptent et la production laitière se réajuste ! Il faut être toutefois vigilants, mieux vaut la mettre en place après le pic de lactation pour les primipares (le volume de la mamelle se forme en 1ère lactation, il est important de la laisser se développer au maximum). La production en monotraite chute de 15 % à 20 % en moyenne avec des rations identiques à de la bi-traite, le TB à tendance à rester stable (voire légère baisse), le TP augmente, les cellules ne varient pas (sauf sur primis si monotraite dès la mise-bas).

Plus d'informations sur la monotraite sur le site Internet : http://www.pep.chambagri.fr/okeydoc/download.php?id=233

Pour ceux qui ont des cabris / chevrettes au lait, il est également possible de leur distribuer du lait maternel plutôt que du lait en poudre.

D’autres solutions sont détaillées dans la note suivante : http://idele.fr/filieres/caprin/publication/idelesolr/recommends/ maitrise-des-volumes-a-destination-de-tous-les-producteurs.html

Et les chevreaux ?

À NOTER /

Faute d’autres débouchés, certains éleveurs sont amenés, cette année, à engraisser leurs chevreaux sur leur exploitation. Une page a été créée sur le site Internet d’Auvergne Rhône-Alpes Elevage dans l’idée d’y rassembler des conseils et répertoires d’adresses nécessaires pour se lancer dans l’engraissement de ses chevreaux à la ferme et la commercialisation en circuit court.

Plus d'informations sur : http://www.aurafilieres.fr/engraisser-ses-chevreaux-a-la-ferme/