MACHINISME
On a testé pour vous : l’enjambeur électrique Alpo

Avec cet enjambeur purement électrique, la volonté du constructeur Sabi agri est d’allier l’agro technologie à la légèreté. Exit les gros engins, qui ne sont pas toujours essentiels, pour revenir à des machines plus maniables.

On a testé pour vous : l’enjambeur électrique Alpo
L'enjambeur Alpo a électrisé la curiosité des viticulteurs. ©AT

La gamme Alpo dispose de quinze modèles monorang qui sont à voie variable de 20 cm, pouvant ainsi aller de 95 cm d’espacement à 2 m, sachant que le modèle présenté en démonstration à Lugny est un 115 – 140 cm. Un engin qui pèse deux tonnes à vide, monté sur des pneus basse pression, c’est-à-dire que l’on sort de chez le revendeur avec des pneus gonflés à 1 barre. Sur une zone sans dévers, il serait même possible de descendre à 0,6 barre, l’impact sur le sol est donc minime.

Conduite déportée

La conduite y est déportée, ce qui permet de voir ses outils, « on est plus obligé de se pencher pour les voir », insiste le commercial de Sabi agri Johan Kouzmina. Le siège est monté sur compresseur pour un maximum de confort. L’entraînement se fait par vérin électrique commandé par un boîtier, à côté du volant, et un joystick, mais l’avancement se fait à la pédale. Le joystick peut être néanmoins utilisé pour avancer s’il est couplé avec un régulateur de vitesse qui s’enclenche de 0,2 à 20 km/h avec des paliers de 0,2 km/h. La vitesse de travail, à fond, est de 8 km/h avec la possibilité de prendre des côtes de 30 % sur 100 mètres, au-delà, on risque de dégrader l’autonomie.

Équipé de quatre roues motrices, il dispose d’un système d’encodeur qui analyse en permanence la vitesse des roues pour une meilleure gestion du patinage. Les moteurs sont munis d’électrofreins. « Dès qu’on s’arrête, la machine s’immobilise, même dans les pentes. » Au niveau du châssis, il y a un dégagement de près de deux mètres pour adapter l’enjambeur aux cultures hautes. Le centre de gravité est très bas, ce qui lui confère à ce monorang une très bonne stabilité.

Le porte-outil frontal qui permet d’emmener rogneuse, éventuellement palisseuse mécanique. C’est la seule option du modèle. C’est un tracteur homologué route, avec une vitesse de pointe entre 21 et 25 km/heure. Il est doté d’une garantie anti-retournement et un toit équipé d’un panneau solaire dont la fonction principale est, selon Johan Kouzmina, de « protéger le viticulteur du soleil ». Sa fonction secondaire est de prolonger l’autonomie de certains outils telle la rogneuse qui consomme de l’énergie solaire lorsqu’on la démarre. Sur une journée lumineuse, le panneau solaire suffit à l’alimenter en autonomie. Mais, ce n’est pas un enjambeur solaire autonome !

Cet enjambeur est en outre muni d’une centrale hydraulique de petit volume de 30 litres. La présence d’huile pour la colonne de direction est effectivement nécessaire pour l’homologation routière. Du coup, le constructeur l’a configuré pour pouvoir emporter des petits outils, tels que des interceps, avec une courte autonomie. L’objectif n’est pas d’avoir un engin gourmand en hydraulique qui dégraderait l’autonomie.

Ariane Tilve

Avantages et inconvénients

Les + :

  • Une large gamme de modèles qui sont tous à voie variable de 20 cm et disponible de 95 cm, pour le plus étroit, à 2 mètres pour le plus large.
  • Le centre de gravité est très bas, ce qui lui confère à ce monorang une très bonne stabilité.

Les - :

  • Encore une fois, la promesse du solaire n’est pas véritablement tenue avec un panneau sur le toit qui sert essentiellement à protéger le conducteur des UV.
  • La lenteur de l’allumage qui est de 3 minutes.
  • Le prix, environ 100 000 €.
L’enjambeur électrique Alpo. ©AT