TÉMOIGNAGE
Des panneaux solaires en guise d’ombrières

Pauline De Deus
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Au Gaec des Geoffroys, des panneaux solaires servent d’ombrières sur les parcours des volailles élevées en plein air. Un moyen astucieux qui conjugue production d’électricité verte et bien-être animal.

Des panneaux solaires en guise d’ombrières
Grâce aux panneaux photovoltaïques qui font office d’ombrières, les volailles profitent mieux des parcours.

En 2017, Loïc Lacroix a rejoint son père Jean-François pour former le Gaec des Geoffroys à Neuvy-Grandchamp (Saône-et-Loire). Pour éviter de devoir trouver des surfaces supplémentaires, le jeune éleveur a diversifié l’exploitation avec la création de quatre poulaillers label rouge. Sur 95 hectares, les deux associés sont à la tête d’un élevage de 70 charolaises dont toute la production est engraissée et d’un atelier volailles fournissant poulets, pintades, chapons, dindes label. « Les deux se complémentent bien », apprécie Loïc. Conformément au cahier des charges label rouge, les quatre poulaillers donnent sur quatre parcours en plein air couvrant plus de 4 hectares. Mais lors du premier été après la mise en service des poulaillers, les associés ont constaté que les volailles préféraient rester à l’intérieur des bâtiments en cas de forte chaleur. Des arbres avaient bien été plantés comme l’impose le cahier des charges du label, mais trop jeunes, leur ombre était encore insuffisante.

22 ombrières pour 3,5 hectares de parcours

C’est alors que la société Triangle a contacté l’élevage. Elle a proposé d’installer des panneaux solaires sur pieds en guise d’ombrières pour les volailles. 22 modules pour une surface totale de plus de 600 mètres carrés de panneaux solaires et une puissance de 100 kg Watt Crête occupent 3,5 ha de parcours. Supportant des panneaux photovoltaïques orientés plein sud, ces ombrières ont été implantées selon les recommandations du Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf) : pas plus de 10 % de la surface du parcours, panneaux solaires à au moins 1,80 m du sol, disposés à 20 m de la sortie du bâtiment, distance de 12 m entre les ombrières.

La vente d’électricité couvre les remboursements

L’installation a nécessité un terrassement sommaire. Les modules sont lestés avec des bacs remplis de gravier. Loïc et Jean-François se sont chargés eux-mêmes du montage des châssis. Le fournisseur a pour sa part assuré la réalisation des câblages, installation des panneaux photovoltaïques, onduleurs, effectué les branchements… Les 22 ombrières sont revenues à 93 000 € au Gaec et 20 400 € supplémentaires ont été consacrés au raccordement électrique ; il a fallu installer un transformateur à 100 m de la ferme. Pour financer cet investissement, les associés ont contracté un emprunt sur 15 ans. Mais la vente d’électricité (à plus de 10 centimes le kilo watt heure) couvre les remboursements. « Il nous reste même 3 000 € une fois tout payé », font valoir Loïc et Jean-François. La banque n’a pas fait de difficulté pour financer le projet qui constitue une diversification supplémentaire et « une plus-value » pour le Gaec.

Électricité verte et bien-être animal

Outre la production « d’électricité verte, ces ombrières améliorent le bien-être animal des animaux », fait valoir Jean-François. La présence de ces arbres artificiels a modifié favorablement le comportement des volailles, constatent les intéressés. « Les volailles profitent mieux des parcours. Grâce à la présence d’ombre permise par les ombrières, les animaux s’écartent davantage des poulaillers et restent plus longtemps dehors à la belle saison », se félicitent-ils.

Entretien facile

Loïc et Jean-François Lacroix assurent eux-mêmes l’entretien de leurs panneaux photovoltaïques. Avec une hauteur de seulement 1,80 m et une surface limitée, un chargeur faisant office de nacelle convient. Les modules doivent être nettoyés en cas de neige ou de pluies sableuses. Il faut aussi retirer régulièrement la poussière émise par les volailles lorsqu’elles évoluent sur les parcours, conseillent Loïc et Jean-François.

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