CHAMBRE D'AGRICULTURE
Une fin d’année difficile

La dernière session s’est déroulée vendredi 26 novembre, à Veyras. Parmi les sujets abordés figurent les évènements climatiques de 2021, l’accompagnement apporté aux agriculteurs impactés par le gel, la prochaine Pac, le Varenne de l’eau et la stabilité du budget de la Chambre.

Une fin d’année difficile
Les élus de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche étaient réunis en session à Veyras.

Réunis en session à Veyras, les élus de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche sont revenus tout d’abord sur la situation sanitaire dans laquelle se trouve le département. « La situation épidémique est très inquiétante en Ardèche qui compte le plus fort taux d’incidence de France », a rappelé le président de la Chambre d'agriculture Benoit Claret. « Nous avons la crainte que cela puisse impacter notre réseau de communication et de connexion avec le marché. Nous devons tous renforcer notre vigilance et adapter nos pratiques. » Dans un point presse organisé le 25 novembre, le préfet de l’Ardèche Thierry Devimeux avait écarté toute décision d’annuler les manifestations à venir et la tenue des marchés, notamment ceux de Noël.

Aides, accompagnement et assurance récolte

« Les productions ardéchoises ont été fortement impactées par le gel et la grêle en 2021, créant beaucoup de détresse et de désarroi », a souligné Benoit Claret, avec des « pertes de la ferme Ardèche évaluées à plus de 60 millions ». « Nous ne pouvons pas minimiser les pertes, même en viticulture », a précisé la vice-présidente Christel Cesana. « Les dégâts sont très hétérogènes selon les secteurs et les cépages. Nous avons été très pessimistes au lendemain de ce gel, puis nous avons retrouvé de l’optimisme dans l’été en voyant qu’il y avait du raisin et de la pluie, mais finalement les pertes moyennes sont conséquentes pour les exploitations et arrivent après des années de sécheresse, de grêle, de gel… Le secteur de Beaulieu, Vallon, Valvignères, Alba a subi beaucoup de pertes. »

En arboriculture, « les calamités qui interviennent au maximum à 40 % de la perte ne peuvent pas combler toutes les pertes des exploitations ». Dans le cadre du dispositif d’aide pour perte de récolte en fruits à noyau, l’instruction des derniers dossiers est en cours et l’indemnisation a déjà été versée pour certains dossiers, ajoute Christel Cesana. Face au peu de demande d'aide calamités agricoles pour les fruits à pépins (pommes, poires, coings, kiwis), les amandes et les fraises, elle a rappelé la date limite de dépôt des dossiers fixée au 15 décembre prochain. Les élus ont à nouveau sollicité « un engagement massif de toute l’agriculture derrière le futur dispositif d’assurance récolte, qui permettra à tous les agriculteurs de pouvoir bénéficier d’une assurance adaptée à leurs besoins ».

Des avancées et des inquiétudes

En matière d’adaptation, diverses actions menées ces derniers mois ont été présentées en session, dont les signatures cet été d’un protocole de gestion de la ressource en eau, et plus récemment d’un contrat PSE1 en Ardèche méridionale. Les élus n’ont pas manqué d’évoquer les difficultés rencontrées par les éleveurs en Nord Ardèche et du secteur de Lamastre pour assurer le soin et la prophylaxie de leurs animaux. Des solutions à court terme ont été mises en place avec l’appui du GDS2 et en lien avec les services de la DDETSPP3, mais elles restent insuffisantes, a alerté le président de la Chambre. « Il y a urgence. Nous devons engager et mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire - vétérinaires en exercice, élus des collectivités, les services de l’État ainsi que la profession - pour trouver des solutions sur le long terme. »

Pac, Varenne de l’eau, PAT…

Les élus ont échangé sur les évolutions de la prochaine Pac qui entrera en application en 2023 (voir en page 10) et présente « une convergence favorable » en Ardèche. « L’ICHN4 est sanctuarisée, l’écorégime sera facilement atteint sans modifications de pratiques pour plus de 98% de la SAU ardéchoise », a précisé Benoit Claret. Une attention particulière sera apportée aux 60 exploitations nécessitant des adaptations dans leurs pratiques, a-t-il ajouté. « Nous devons poursuivre néanmoins les discussions afin que les exploitations ayant des pratiques vertueuses favorables à l’écosystème puissent dans la prochaine programmation bénéficier des futures mesures agroenvironnementales. »

Au sujet des travaux menés dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, « nous attendons qu’il sécurise l’accès à l’eau et permette aux projets la mobilisation de nouvelles ressources en eau », a précisé le président de la Chambre, condamnant la destruction d’une retenue collinaire en Charente-Maritime début novembre. « Nous défendons une approche qui se base sur un dialogue entre acteurs agricoles et représentants d’associations environnementales. »

Budget

Les élus ont salué également la signature du Contrat d’objectifs et de performance, le 25 novembre, entre les Chambres d’agriculture et l’État (voir en page 7), qui défend le principe d’une stabilité de leur taxe affectée (TATFNB5) jusqu’en 2025. « Cela nous permet d’avoir une visibilité budgétaire », indique Benoit Claret. « Nous restons mobilisés et offensifs sur les axes stratégiques et les objectifs de ce plan. » Le budget prévisionnel de la Chambre pour 2022 se présente comme « équilibré mais insuffisant pour satisfaire toutes les attentes », notamment sur la structuration de l’approvisionnement local. « Nous appelons et comptons sur les pouvoirs publics dans le cadre des PAT6 ainsi que sur le conseil départemental pour renforcer leur soutien. »

A.L.

1. Paiements pour services environnementaux.

2. Groupement de défense sanitaire.

3. Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations.

4. Indemnité compensatoire de handicaps naturels.

5. Taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti.

6. Projet alimentaire territorial.

NOTEZ-LE / Les chiffres clés !

Point Accueil Installation

  • 476 contacts au 31 octobre 2021 (519 au total en 2020) et 267 rendez-vous (256 en 2020). Mi-novembre, 26 personnes en désir de reconversion professionnelle vers l’agriculture ont contacté la Chambre et ont bénéficié d’un conseil en évolution professionnelle (CEP).

Point Accueil Transmission

  • 36 cédants rencontrés au 31 octobre 2021 (39 en 2020).
  • 14 stages reprise d’exploitation.
  • 23 offres diffusées via le répertoire départ installation (RDI).

Création et transmission d’entreprise

  • 61 installations ont été accompagnées et présentées en CDOA1 en 2021 (contre 50 en 2020 et 29 en 2019), dont 13 dossiers à la CDOA de novembre.
  • Filières : 30 projets avec dominante production animale et 31 projets avec dominante production végétale.
  • La part des installations hors cadre familial est en légère baisse cette année mais reste majoritaire : 62% (64% en 2020).
  • 53% des installations sont individuelles (46% en 2020).
  • 67% des installations comprennent un ou plusieurs ateliers bio (62% en 2020 et 56% en 2019).

1. Commission départementale d’orientation de l’agriculture.

Rénovation des bâtiments d’élevage

  • Plus de 46 dossiers de projets de rénovation de bâtiments d’élevage ont été déposés en Ardèche en 2021, soit une demande d’aide de plus de 2,3 millions d’euros.

Jveuxdulocal07

  • La plateforme « J’veux du local ! Ici C l’Ardèche » poursuit son développement, avec 311 professionnels inscrits à ce jour et une bonne adhésion des consommateurs locaux. Une nouvelle fonctionnalité sur les offres d’agritourisme sera proposée prochainement et permettra de développer la notoriété de la plateforme centrée sur les circuits courts, la transformation et désormais le tourisme !