NÉGOCIATION
Prix des œufs : l'impasse avec plusieurs enseignes

Devant le blocage des négociations commerciales, la CFA (aviculteurs, FNSEA) a appliqué le 20 janvier sa menace de « name and shame » : Auchan, Carrefour, Casino et Aldi seraient les plus réticents à répercuter la flambée des cours de l'alimentation animale.

Prix des œufs :  l'impasse avec plusieurs enseignes
Les aviculteurs demandent une augmentation de 2 ct par œuf et de 4 ct en bio. ©P Xicluna_Min_agri

Estimant qu'une revalorisation du prix des œufs est « indispensable pour la survie des producteurs », la CFA (aviculteurs, FNSEA) a mis à exécution, le 20 janvier, sa menace de « name and shame ». « C'est avec Auchan, Carrefour, Casino et Aldi que cette situation inquiétante pour les éleveurs est la plus difficile », pointe l'association spécialisée dans un communiqué. En pleines négociations annuelles, les producteurs affirment qu'une hausse de 2 ct par œuf (4 centimes d'euro en bio) est « nécessaire pour prendre en charge la hausse des coûts de production ». En particulier, l'alimentation animale qui a « subi une augmentation conséquente de 32 % sur les quinze derniers mois », rappelle la CFA. Une hausse répercutée automatiquement aux premiers acheteurs d'œufs (centres de conditionnement et fabricants d'ovoproduits). Ceux-ci « sont aujourd'hui en grande difficulté ». Faute de revalorisation, « ils seront dans l'incapacité d'accompagner le prix des œufs payés aux éleveurs, prévient la CFA. Et certains risquent de ne plus pouvoir honorer et/ou reconduire les contrats auprès des producteurs.» Une menace agitée depuis plusieurs semaines.

Les fabricants d'ovoproduits sont « à genoux »

Dans leur propre communiqué du 25 janvier, les fabricants d'ovoproduits du Snipo chiffrent l'impact de la flambée de l'alimentation animale à « plus de 1,5 ct par œuf, soit près de 30 ct/kg d'œuf entier liquide, quels que soient les modes d'élevage ». Au-delà de l'alimentation animale, les industriels rappellent qu'ils subissent la hausse des prix des emballages et de l'énergie (+ 20 %), ou encore du transport (+ 10 %). « Une grande partie de ces hausses de coûts est intervenue en fin d'année 2021, après l'envoi des tarifs 2022 des entreprises qui a eu lieu en fin d'été 2021 », précise le Snipo. Particulièrement touchés, les fabricants spécialisés en RHD sont « à genoux », selon la fédération. Après l'effondrement de leurs débouchés en raison de la crise sanitaire, ils « n'ont jamais retrouvé leur niveau d'activité de 2019 », rappelle le Snipo.

YG