ÉLEVAGE BOVIN
Race montbéliarde : des résultats équilibrés

Les membres du syndicat de la race montbéliarde étaient réunis en assemblée générale, mercredi 23 février, au Cellier-du-Luc.

Race montbéliarde : des résultats équilibrés
L'assemblée générale était organisée chez Joël, Solange et Emmanuel Belin du Gaec Belin au Cellier-du-Luc.

L’effectif ardéchois de la race montbéliarde perd encore 700 vaches sur l’année, a annoncé Philippe Chabanas, conseiller élevage Ardèche Drôme Isère et animateur du syndicat de la race en Ardèche, en ouverture de l’assemblée générale. Cette dernière était organisée chez Joël, Solange et Emmanuel Belin du Gaec Belin situé sur la commune du Cellier-du-Luc.

Le syndicat de la race montbéliarde en Ardèche a présenté un bilan financier équilibré et les derniers résultats techniques de l’année 2021. Dans le département, l’effectif de la race comptait 4 376 vaches montbéliardes en 2021, contre 5 040 en 2020. Quelques troupeaux sont sortis du contrôle officiel, a indiqué l’animateur. La moyenne de production des élevages ardéchois se situe entre 6 000 et 6 500 kg. En revanche, la meilleure laitière atteint plus de 12 800 kg (40,8 kg de lait / jour). « Toutes les vaches ardéchoises à 100 000 sont passées en réforme, donc les moyennes des meilleures carrières ont baissé », a ajouté Philippe Chabanas.

En 2021, le syndicat a participé au Salon de l’agriculture ardéchoise qui se tenait fin septembre au Pradel à Mirabel, en présentant la race et quelques animaux. Un événement auquel il devrait à nouveau participer en septembre prochain.

« Un noyau génétique dans le département »

Après la présentation des résultats de l’année 2021, Willy Quiron Blondin, technicien régional de la race montbéliarde, a évoqué l’actualité génétique de la race. « Pour chaque éleveur qui a touché au génotypage, c’est un vrai outil de travail qui permet de découvrir des animaux partout sur le département », a-t-il rappelé. « Nous sommes là pour vous accompagner à bien comprendre et interpréter les résultats des schémas de sélection. » En Ardèche, 67 élevages ont utilisé cet outil. Au total, 3 182 femelles ont été génotypées (mortes et vivantes) depuis 2012 dans le département. Une population en hausse, présentant des potentiels laitiers et morphologiques intéressants, a ajouté le technicien régional. Face à une moyenne de 111 ISU1, près de 106 femelles se situent à plus de 140 ISU. « Malgré les effectifs qui ne cessent de diminuer, nous avons un noyau génétique dans le département. »

La station Umotest d’XR Repro qui propose des embryons aux éleveurs continue de se développer, en termes de niveau génétique. Willy Quiron Blondin est revenu sur l’importance de bien planifier les accouplements génomiques, afin de faciliter la commande des doses et le travail des inséminateurs. Il sera nécessaire aussi, à l’avenir, d’améliorer la logistique des embryons congelés notamment afin de répondre à l’éloignement de certains secteurs ardéchois.

Réforme de la méthode d’indexation

Autre point évoqué lors de cette assemblée générale : la nouvelle méthode d’indexation des bovins, mis en place dès le mois d’avril prochain, qui réunira en une seule évaluation « Single Step » l’indexation polygénique (ascendances, pedigree, performances mesurées) et l’indexation génomique (génotypage et performances corrigées). « Les données de génotypage seront intégrées dès le départ pour éviter toute sous-estimation de la valeur génétique », a indiqué Willy Quiron Blondin.

Pour les montbéliardes, cette réforme induit également un nouvel ISU qui comportera moins de points à la production laitière mais plus de poids au fonctionnel, à la valeur bouchère et la santé mammaire notamment. Les montbéliardes se verront également attribuer une note globale de classification sur 100 en fonction de leurs performances économiques, permettant de mieux évaluer leur potentiel futur.

Cette classification, l’indexation Single Step et ce changement d’ISU vont « engendrer beaucoup de changements mais permettront d’aller chercher plus de cohérence, de précision et de stabilité dans nos index, mieux trier les mâles et les femelles », a rassuré le technicien régional.

A.L.

1. Index synthèse unique.

Willy Quiron Blondin
Willy Quiron Blondin, technicien régional de la race montbéliarde.

SYNDICAT / Composition du bureau

Le bureau du syndicat départemental de la race montbéliarde se compose comme suit : Dylan Chirouze (Vernoux-en-Vivarais) a été élu président, il succède à Fabrice Reboullet ; vice-président, Hervé Morfin (Bozas) ; Emmanuel Belin (Cellier-du-Luc) a été élu trésorier, il succède à Yvan Ribes ; Frédéric Lionneton (Arras-sur-Rhône), trésorier adjoint ; Lilian Chastagnaret (Vernoux-en-Vivarais), secrétaire ; Joël Hurlin (Champis), secrétaire-adjoint.

EXPLOITATION LAITIÈRE /  Visite du Gaec Belin
Le Gaec Belin compte une cinquantaine de vaches laitières qui produisent en moyenne 300 000 litres de lait par an.

EXPLOITATION LAITIÈRE / Visite du Gaec Belin

L’assemblée générale du syndicat de la race montbéliarde s’est tenue au Gaec Belin, élevage bovin lait situé au Cellier-du-Luc. Une visite de l’exploitation était organisée l’après-midi. Créée en individuelle par Joël Belin en 1987, puis organisée en Gaec avec sa femme Solange à partir de 2015, l’exploitation laitière du Gaec Belin s’est agrandie depuis le 1er avril 2020 avec l’installation de leur fils Emmanuel. Elle s’étend sur près de 135 hectares dont 30 ha de prairies naturelles, 20 ha de prairies temporaires, 6 ha de céréales, le reste en pâturage (landes et parcours). Le Gaec Belin compte aujourd’hui une cinquantaine de vaches laitières qui assurent la production de 300 000 litres de lait par an en moyenne, vendus principalement à la Laiterie Rissoan (Luc), et 25 génisses. Fort d’un atelier de transformation, près de 60 000 litres sont transformés sur place en fromages, vendus en direct et sur les marchés. Depuis un an, l’exploitation s’est dotée d’un nouveau bâtiment de 1 500 m2, utilisé pour les vaches laitières uniquement, ainsi que l’atelier de transformation. Chaque année en moyenne, le Gaec Belin possède une dizaine de vaches génotypées.