DOSSIER SPÉCIAL RENTRÉE AGRICOLE

Choisir un matériel adapté pour opérer dans le calme

« La contention a longtemps été le dernier investissement des jeunes agriculteurs. On disait que l’on y arrivait toujours et les blessures faisaient partie du travail », indique Vincent Dufour formateur contention manipulation à l’Idele (Institut de l’élevage). « On organisait l’intervention avec les voisins, avec trois bottes de paille, à la va comme je te pousse. » Avec l’agrandissement des troupeaux et la diminution de la main-d’œuvre, il est devenu incontournable pour la sécurité des éleveurs, le bien-être de l’animal et l’amélioration des conditions de travail de s’équiper en cernant bien les besoins de l’éleveur et, s’il est droitier ou gaucher, ses préférences pour aborder l’animal.

Faire évoluer les pratiques

« Avant le matériel, il faut faire évoluer les pratiques : habituer les animaux à la présence de l’homme dès la naissance, particulièrement après le sevrage. Dès le lendemain, aller au milieu d’un groupe de génisses. C’est une bonne occasion d’identifier les plus craintives et de faire une sélection », affirme Vincent Dufour. « L’animal est grégaire, donc il ne faut pas qu’il perde le contact visuel avec ses congénères, ne pas l’isoler. Les panneaux pleins favorisent la marche en avant, si on se place devant l’animal, il s’arrête, si on est derrière, il avance… Plus les animaux sont habitués et entraînés à utiliser les installations de contention, moins ils seront stressés. »

Veiller au calme de l’environnement

La contention s’effectue tranquillement, sans bruit, sans énervement. Le matériel, portes, barrières doit donc être silencieux, le sol recouvert d’un tapis non glissant aidera au bon déroulement de l’opération, surtout lorsque l’animal est isolé. Il est judicieux de prévoir dans le bâtiment un espace de rassemblement collectif qui conduit à un couloir de contention. Celui-ci sera doté de parois pleines, réglables, qui s’adapteront à la taille de l’animal pour éviter les retournements qui entrainent généralement énervement et des risques de blessures. La cage de contention individuelle doit être équipée de parois serrantes, c’est-à-dire que l’animal est maintenu au niveau des flancs, ce qui rassure même les plus craintifs. Il faut aussi qu’elles comportent des trappes latérales pour l’intervention sur la bête.

Assurer la sortie

Les portes de contention (pour vaches écornées) en bout de cage apportent une grande sécurité. Le modèle de porte centrale automatique est réglable en fonction de l’animal. C’est lui, en avançant, qui déclenche, avec les épaules, sa fermeture. Des versions existent également avec commande décalée et mobile, ce qui permet à l’éleveur de se placer là où il le souhaite. Il existe des cages avec peson électronique connecté à un logiciel permettant la lecture de puces RFID ou de boucles, ce qui dans le cas de grands troupeaux apporte un certain confort de travail.

Magdeleine Barralon

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