DOSSIER SPÉCIAL RENTRÉE AGRICOLE
Machinisme : notre sélection pour la rentrée

NOUVEAUTÉS / Malgré la crise sanitaire, les fabricants de matériels agricoles et agroéquipements ont continué d’innover et de proposer de nouvelles références.

Machinisme : notre sélection pour la rentrée
©Massey Ferguson

MASSEY FERGUSON / Les tracteurs 8S bousculent les codes

Composée de quatre modèles, la gamme de tracteurs MF 8S est motorisée par un bloc AgcoPower 6 cylindres 7,4 l répondant au Stage V (SCR, FAP et catalyseur de suie) et offrant un pic de puissance et de couple à plus bas régime, permettant de limiter la consommation, mais aussi le bruit. Ce moteur est « encapsulé », ce qui permet de mieux gérer le bruit, mais également le refroidissement. Ces tracteurs offrent un choix de trois transmissions : la nouvelle semi-powershift Dyna-7, la variation continue Dyna-VT (disponible fin 2021) ou encore l’inédite Dyna E-Power à double embrayage. Dotée de quatre gammes et sept rapports sous charge, cette dernière affiche, selon le tractoriste, une réduction de 26 % des pertes de puissance à vitesse élevée, par rapport à la Dyna-6. Elle permet de rouler à 40 km/h au régime de 1 200 tr/min. Abritant 28 rapports, la Dyna-7 profite également d’une efficacité au champ accrue de 10 % par rapport à la Dyna-6.

Un pont arrière renforcé

Pour la traction, le pont arrière est renforcé et accueille des pneumatiques jusqu’à 2,05 m de diamètre (Trelleborg TM1000 PT VF 650/75 R42). L’empattement de 3,05 m offre un compromis entre stabilité et maniabilité (5,70 m de rayon de braquage). Le relevage gagne en capacité, aussi bien à l’arrière (+ 7 %) qu’à l’avant (+ 20 %). Les performances hydrauliques sont également à la hausse avec une pompe Load Sensing alimentant jusqu’à cinq distributeurs. Disposant d’un pont avant suspendu, ce tracteur bénéficie d’une nouvelle cabine à quatre montants plus spacieuse. Suspendue, elle est entièrement isolée du bloc-moteur (24 cm d’espacement), avec comme particularité un pare-brise incliné vers l’avant. Elle reçoit un nouvel accoudoir avec son terminal Datatronic 5, mais aussi une caméra arrière pour augmenter la visibilité sans avoir à se retourner et un siège ventilé et chauffant. Disposant en standard de la télématique MF Connect, gratuit pour les trois premières années, ces tracteurs peuvent bénéficier en option du logiciel MF Task Doc Pro et de la connexion à la plateforme Agrirouter, autorisant le transfert de données, comme par exemple des cartes de modulation. Ces tracteurs sont d’ores et déjà disponibles à la vente, en deux finitions : Exclusive et Efficient.

Modèle : MF 8S.205, 8S.225, 8S.245 et 8S.265. Puissance maxi : 205, 225, 245 et 265 ch. Puissance maxi avec boost : 225, 245, 265 et 285 ch. Débit hydraulique : 150 ou 230 l/min. Relevage (av/ar) : 4,8/10 t.

 

©L. Vimond

NEW HOLLAND / Une moissonneuse-batteuse hybride de moins de 400 chevaux

Dotée d’un moteur FPT 8,7 l de 374 ch, la gamme de moissonneuses-batteuses hybrides CH (pour Crossover Harvesting) se décline en deux modèles : CH 7.70 et CH 7.70 Latérale, capable de corriger les dévers jusqu’à 18 %. Conçue sur la base d’une CX 6.90, la CH dispose d’un batteur de 606 mm de diamètre et 156 cm de large, recevant le système Optitresh effaçant la dernière partie du contre-batteur pour un meilleur respect de la paille. En option, le batteur peut être remplacé par une version HD, quasiment deux fois plus lourd que le batteur standard, identique à celui d’une CX 6.90. Le variateur hydraulique du batteur est quant à lui issu d’une CX 8.

Deux rotors alimentés par le haut

Derrière le batteur, le tire-paille de 395 mm de diamètre alimente les deux rotors par le haut. D’une longueur de 3,45 m et d’un diamètre de 541 mm, ces rotors offrent une surface de séparation de 2,90 m² et bénéficient de deux vitesses de rotation, interchangeables en déplaçant la courroie. Le régime de 700 tr/min est adapté aux céréales à pailles, tandis que celui de 400 tr/min se destine au colza, au tournesol, mais aussi aux conditions de paille brisante, quand on souhaite conserver la paille et éviter de surcharger la table de nettoyage. La récolte est ensuite nettoyée sur un caisson à triple chute avec compensation du dévers, identique à celui des modèles à 6 secoueurs du constructeur. Ces machines bénéficient de l’Opti-Fan, qui ajuste la vitesse des vents en montée et en descente. Le grain propre est conduit vers la trémie de 9 300 l (vidange à 110 l/s), tandis que les ôtons sont renvoyés sur le batteur. À l’arrière, l’éparpilleur de menues pailles provient des CX 7 et 8. Le broyeur à quatre rangées de couteaux coulisse électriquement, s’appuyant sur une glissière à l’avant et sur un balancier à l’arrière. À l’avant, les CH reçoivent une coupe Varifeed de 9,15 m, 7,60 m (pour les pailles vertes) ou encore le nouveau modèle de 8,53 m. En cabine, l’opérateur retrouve le même univers que les CX 7 et 8, avec l’écran Intelliview IV. Simples, les CH ne disposent pas de l’automatisme de réglage Intellisense. En option, elles accèdent à l’autoguidage et au repliage électrique du rétroviseur droit. Côté entretien, les rotors séparateurs ne disposent que trois points de graissage, accessibles par le dessus par une grande trappe, d’où l’opérateur peut également démonter les couvercles supérieurs des deux rotors. Les CH bénéficient d’une garantie de 3 ans (1200 h) sur le moteur, le pont, la transmission, l’électrique et l’électronique.

 

©John Deere

JOHN DEERE / La variation continue pour les tracteurs 6M

Les tracteurs de la série 6M se déclinent en version Autopowr dotée d’une transmission à variation continue, uniquement pour les six modèles 4 cylindres (6090M au 6140M) de 100 à 156 ch. Reprenant l’architecture et la logique de fonctionnement de celle des 6R, cette transmission est disponible en trois configurations au niveau des commandes, afin de s’adapter aux besoins de l’utilisateur. Avec la finition Select +, le levier de transmission est implanté sur la console de droite, accompagné de distributeurs hydrauliques à commandes mécaniques ou électriques. En finition Premium, le levier migre sur un accoudoir multifonction. Les réglages de la transmission s’effectuent dans tous les cas, à partir de la console d’angle des 6M. C’est aussi en utilisant cet écran d’affichage, que l’ensemble de la série 6M (6090M au 6195M) accèdent en option à l’autoguidage intégré Autotrac. Offrant l’enregistrement de 10 lignes de guidage, cet autoguidage impose uniquement l’ajout d’un récepteur StarFire 6000, limitant le tarif à 6 490 e. Les deux plus gros modèles 6175M et 6195M profitent désormais en option d’un débit hydraulique de 155 l/min.

 

©M. Portier

HORSCH / Deux doseurs au choix pour le Maestro

Tenant compte des exigences très variées des utilisateurs de semoirs monograines, Horsch fait évoluer son semoir monograine Maestro en lui greffant un nouveau doseur décliné en deux versions. Baptisé AirSpeed et équipant les modèles CX et RX, le premier fonctionne en surpression, autorisant des semis rapides jusqu’à 20 km/h. La graine est assistée par un flux d’air dans un tube de descente, pour être libérée juste devant une roulette de rappui. Horsch estime que cette solution offre précision et débit de chantier en semis de maïs, soja et tournesol, à profondeur suffisante. Le second doseur AirVac fonctionnant en dépression, qui équipe les modèles CV et RV, est préconisé pour les petites graines, les semis à faible profondeur et pour les utilisateurs qui ne recherchent pas à tout prix la vitesse de travail. Horsch garantit ainsi un semis de qualité jusqu’à 10 km/h en maïs, soja, sorgho, tournesol, colza et betterave.

Réglages simplifiés du doseur

Le constructeur abandonne les petits disques crantés au profit de disques percés (30 trous) de plus grand diamètre. L’entraînement électrique est alimenté par la prise Isobus du tracteur jusqu’à 12 rangs. Les réglages du doseur sont simplifiés. Une fois le disque choisi, il suffit de positionner le sélecteur qui ne demande par la suite aucun réglage. L’utilisateur n’agit que sur le flux d’air depuis le terminal en cabine pour s’adapter à la taille des grains. En option, le dispositif Horsch Connect offre un pilotage du semoir depuis le smartphone par liaison wifi, le terminal isobus dans le tracteur restant prioritaire. La fixation des éléments sur le châssis adopte un système de mâchoire facilitant le réglage de l’interrang. Les incorporateurs d’engrais à simple disque sont montés indépendamment de l’élément, pour une meilleure maîtrise de la profondeur. Toute la gamme est équipée de série du dispositif de terrage hydraulique AutoForce, ajustant automatiquement la pression sur les éléments. Les modèles portés RX et RV disposent de trémies individuelles de 70 l et fonctionnent en association avec une trémie frontale Partner FT pour l’apport d’engrais et de microgranulés. Les modèles traînés CX et CV offrent la possibilité de disposer d’une trémie centralisée de 800 l pour la semence, en plus des 3 000 l pour l’engrais.

Modèle : Maestro RX et RV/Maestro CX et CV. Type de châssis : porté/traîné. Nombre de rangs : 8, 9, 12 / 8 à 36. Interrang : 45 à 80 cm.

 

Le report des délais de la norme Stage V va simplifier la gestion des stocks de moteurs pour les constructeurs. ©CNH

RÉGLEMENTATION / Un délai de 12 mois pour les moteurs Stage V

Un nouveau règlement européen permet de reporter d’un an les échéances de mise en application de la norme Stage V pour les moteurs des véhicules non routiers, uniquement pour la catégorie de puissance des moins de 56 kW et plus de 130 kW. Le nouveau règlement (UE) 2020/1040 paru le 17 juillet 2020 modifie les dates limites de mise en application de la norme Stage V de réduction des émissions polluantes pour les véhicules non routiers équipés d’un moteur d’une puissance inférieure à 56 kW ou supérieure à 130 kW. Les constructeurs auront ainsi jusqu’au 30 juin 2021 pour produire des engins dotés de moteurs de génération antérieure et jusqu’au 31 décembre 2021 pour les commercialiser. Ce délai supplémentaire de 12 mois permettra d’écouler les stocks de moteurs déjà produits en 2018, dont la commercialisation a pu être impactée par le recul des marchés lié à la crise du Covid-19. À noter que la catégorie des moteurs de 56 à 130 kW n’est pas concernée par ce report d’un an et conserve les mêmes échéances en 2021.

 

L’Ecocep renaît de ses cendres au travers d’une nouvelle société créée par trois anciens salariés de CGC Agri. ©Ecoceps

VITICULTURE / L’Ecocep revient sur le marché des interceps viticoles

Il y a près d’un an et demi, la société vauclusienne CGC Agri était mise en liquidation. Trois anciens salariés ont décidé de reprendre le brevet de l’Ecocep et de créer la société Ecoceps (avec un ‘S’), basée à Orange, en novembre dernier. Les trois associés ont trouvé un partenaire industriel en Isère pour la construction des machines. « Les démonstrations ont débuté le 13 mars dernier et ont tout de suite été interrompues par le confinement », regrette Jean-Luc Alexandre son directeur. À l’inverse de CGC Agri qui commercialisait des produits en direct, la SAS Ecoceps entend s’appuyer sur un réseau de concessionnaires en cours de construction et en appelle aux candidatures. Incliné de 3 degrés vers l’avant, l’Ecocep est un disque intercep auto-animé, alternative à la lame, monté sur un système d’effacement hydropneumatique avec boule d’azote permettant de travailler à des vitesses de 4 à 7 km/h, avec ou sans palpeur, sans l’hydraulique du tracteur si besoin.

 

PERREIN / Un intercep mécanique

Recevant une lame de 345 mm de large ou un disque légèrement incliné de 360 mm de diamètre, l’EasyCep est un intercep à sécurité mécanique à ressort, la pression exercée sur le palpeur actionnant l’effacement de l’outil. Destiné dans un premier temps aux vignes de 1 à 1,30 m, cet appareil se monte sur chenillard ou sur enjambeur, en position tirée ou poussée. Doté de roues de jauge, cet intercep permet de changer rapidement d’outil (lame ou disque) et propose cinq positions de réglage de ressort, selon la nature des vignes à travailler.

 

VALTRA / Nouvelle gamme G en concession

Depuis quelques jours, Valtra présente en concessions sa nouvelle série G, une gamme de quatre tracteurs dédiés à la polyculture-élevage. Destinée à remplacer les trois plus petits modèles de la gamme N, la série G se décline en quatre puissances, 105, 115, 125 et 135 chevaux. Chaque modèle dispose d’un boost qui augmente la puissance de 10 chevaux en fonction de la sollicitation au transport ou à la prise de force. La motorisation est maison avec un bloc AgcoPower de 4,4 L de 4 cylindres que l’on retrouve également chez Fendt et Massey pour des tracteurs de ce même segment de puissance. Le système post-traitement du moteur « tout-enun » nettoie les gaz d’échappement conformément aux normes Stage V. Le constructeur a pu se passer de la vanne Egr pour répondre aux normes StageV.

Une gamme compacte et intelligente

Ces tracteurs compacts ont rayon de braquage de 4,36 m contre 4,5 m pour leurs aînés de la gamme N. Ils sont dotés d’un capot plongeant pour améliorer la visibilité au chargeur. En livrée chargeur, dans son usine finlandaise, Valtra les équipe avec la marque Quick. Ces quatre modèles empruntent leur transmission à l’usine Gima de Beauvais. Tous les modèles de la série G, retrouve comme chez leurs aînés une fonction AutoTraction intégrées pour le démarrage en douceur. La nouvelle transmission Powershift à 6 vitesses offre de meilleures possibilités de vitesse de travail qu’auparavant. Les automatismes Valtra incluent des fonctions telles que le changement de vitesses automatiques. AUTO1 offre une fonction de régimes-moteur et un frein moteur réglables tandis que AUTO2 donne à l’opérateur la liberté de sélectionner les limites de régime moteur pour le changement de vitesse. Il existe même une fonction de maintien en forte pente intégrée à tous les modèles de la série G. Le modèle Versu, haut de gamme, offre une fonction de conduite au levier qui ressemble à une CVT. On retrouve également le frein de parking au-dessous de la position neutre de l’inverseur. Le constructeur décline ses quatre modèles en trois finitions, Hitec pour l’entrée de gamme, Active et Versu. Un certain nombre de pack finitions sont disponibles au catalogue, comme par exemple « le technologie PRO » qui inclus Gps, télémétrie, écran tactile de 10 pouces , joystick et accoudoir. Enfin, cerise sur le gâteau, l’agriculteur peut personnaliser son tracteur grâce aux services « Studio Unlimited » de la marque qui prend en compte le choix de la couleur, des feux supplémentaires, une lubrification centrale, des systèmes audio stéréo, siège cuir… La production de ces tracteurs vient de commencer et ils seront livrables en culture dans les prochains mois.

Roland St Thomas

 

FENDT / La cabine interface Fendt ONE disponible sur les séries 300 et 700

Les séries Fendt 300 et 700 Vario sont désormais équipées de ce tout nouveau poste de conduite. Il comporte un tableau de bord 10, un accoudoir avec deux joysticks et, en fonction de la version, un, deux ou trois terminaux 12. Comme l’accoudoir est fixé au siège, l’utilisateur peut effectuer facilement tous les réglages et actionner toutes les fonctions, sans pratiquement aucun mouvement. Un second terminal de 12 qui peut être rétracté partiellement dans le toit de cabine est également disponible en option.

Nouveaux terminaux de 12 pour éviter les forêts d’écrans en cabine

De plus en plus d’écrans doivent être embarqués dans les cabines pour gérer des fonctions nombreuses telles que le guidage et les interfaces des outils… Avec son concept FendtONE, le constructeur propose jusqu’à trois écrans compatibles aux outils et isobus, ce qui évite ces guirlandes de fils et d’écrans dès lors que l’utilisateur s’engage dans l’agriculture de précision. On retrouve toutes les fonctions liées à l’autoguidage, comme les options Contour Assistant, SectionControl et VariableRateControl.. Les terminaux peuvent être commandés à l’aide de la molette de navigation multifonction ou de l’écran tactile pour faciliter les commandes. Vous pouvez également attribuer l’utilisation des touches dans l’IOM (Individual Operation Manager) sur le terminal. Des codes couleurs aident le conducteur à s’y retrouver rapidement et à éviter les erreurs. En reliant les terminaux, les conducteurs peuvent personnaliser les zones d’affichage et obtenir un meilleur aperçu. Off-board et On-board : c’est le transfert de données sans fil et en temps réel Avec cette dénomination « au bureau et hors bureau », le tracteur reste connecté en permanence en permanence à un PC ou une tablette, voire un téléphone portabel. L’utilisateur pour interroger des données parcellaires de son PC par exemple et les transférer dans la mémoire de son tracteur, comme la cartographie, la modulation par exemple direcement au champ. Cette option proposée sur les séries 300 et 700 remaniées à l’automne 2019 se retrouvera sans nulle doute sur les autres modèles du constructeur. D’ailleurs, la marque bavaroise annonce l’arrivée d’une nouvelle série 200. En sera-t-elle dotée ? A voir.

Roland St Thomas