DOSSIER SPÉCIAL RENTRÉE AGRICOLE
« Nous espérons une stabilité et un maintien de nos activités sur la fin de l’année »

Propos recueillis par Sébastien Duperay
-

MACHINISME / Jean-Marc Bosson est le président pour la région Rhône-Alpes du syndicat des entreprises de services et distribution du machinisme agricole, d’espaces verts et des métiers spécialisés (Sedima). Également dirigeant de la société Bosson à Cranves-Sales (Haute-Savoie), il fait le point sur la situation de son réseau, confronté lui aussi à la crise sanitaire.

« Nous espérons une stabilité et un maintien de nos activités sur la fin de l’année »
Jean-Marc Bosson, président pour la région Rhône-Alpes du Sedima.

Comment se porte le réseau des distributeurs de matériel agricole en Rhône-Alpes dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons ?

Jean-Marc Bosson : « Les situations sont disparates, des secteurs souffrent plus que d’autres. En viticulture, les méventes et les stocks de vins pèsent chez nos clients viticulteurs. Cela se ressent sur l’activité de nos distributeurs. À l’inverse, sur les départements des Savoie et de l’Ain, en secteur d’élevage, les volumes d’affaires restent importants. La tendance est stable en élevage laitier notamment, elle est plus compliquée pour l’élevage allaitant, qui souffre. C’est variable d’une partie à l’autre de la région et selon les secteurs d’activité. »

La Foire régionale de Beaucroissant a été annulée. Quel en est l’impact sur l’activité de vos adhérents ?

J-M.B. : « Les foires traditionnelles, comme celle de Beaucroissant, jouent plus le rôle de vitrines pour nos concessions et nos marques que de lieux où l’on fait réellement du commerce. Les décisions d’achats ne dépendent pas de la tenue ou non d’une foire telle celle de Beaucroissant. En revanche, son annulation nous prive d’un moment de sortie et de rencontre avec nos clients, dans une ambiance conviviale. Le Sima n’a pas non plus pour nous d’intérêt commercial, il reste avant tout une vitrine pour les constructeurs. Pour nous, le salon commercial de référence reste le Sommet de l’élevage1. Nos clients vont à Cournon, où ils peuvent assister aux concours d’animaux et découvrir des matériels qui sont adaptés à nos productions régionales. »

Quelles sont les perspectives pour la distribution régionale sur la fin d’année ?

J-M.B. : « Nous espérons une stabilité et un maintien de nos activités sur la fin de l’année. Des projets d’achats sont en cours. En viticulture, les producteurs s’interrogent sur le moyen de faire sortir leur production des caves. Les distributeurs implantés sur ces secteurs diversifient leurs activités et travaillent aussi avec les filières grandes cultures et d’élevage, pour stabiliser. Pour ma part, je ne suis pas inquiet pour le réseau. Je m’interroge davantage sur sa capacité à trouver du personnel qualifié ou à qualifier, afin d’assurer son expansion. Nos métiers manquent d’attractivité, il y a peu de candidats en recherche d’emploi qui sont intéressés par le secteur de la distribution de matériel agricole. Nous menons des actions avec le Sedima en direction des écoles et participons à des salons et forums dédiés à l’emploi et aux métiers pour les jeunes. »

Vos relations avec les constructeurs ont été tendues pendant le confinement. Qu’en est-il aujourd’hui ?

J-M.B. : « La pression reste la même : les constructeurs veulent atteindre leurs objectifs de volume et de chiffre d’affaires. Des visioconférences se sont mises en place pour assurer les formations des équipes commerciales. Des journées de démonstrations de constructeurs qui ont été annulées au printemps ont été reportées à l’automne, mais sans savoir pour l’instant si les événements vont pouvoir se tenir. »

Propos recueillis par Sébastien Duperay

1. À l’heure où nous bouclons ces pages, la préfecture du Puy-de-Dôme a annoncé l’annulation de l’édition 2020 du Sommet de l’élevage, qui devait se tenir les 7, 8 et 9 octobre prochains à la Grande Halle d’Auvergne de Clermont-Cournon.