CRISE SANITAIRE
L’économie régionale reste fragile

CRISE SANITAIRE / Alors que l’avenir est toujours incertain, la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) a été l’une des plus touchées en 2020 au niveau économique.

L’économie régionale reste fragile
Au troisième trimestre 2020, Auvergne-Rhône-Alpes faisait partie des quatre régions qui conservaient un taux de chômage sous les 8 %. DR

Au troisième trimestre 2020, l’économie de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) a retrouvé quelques couleurs après la première vague de la crise sanitaire, sans parvenir toutefois à atteindre son niveau d’avant la crise. C’est ce qu’a annoncé l’Insee, dans sa note de conjoncture économique de janvier 2021. En région, l’emploi salarié a repris de la vigueur au troisième trimestre 2020 (+ 1,7 %). Pour autant, malgré 50 000 salariés supplémentaires en trois mois, il n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise (- 1 % par rapport à 2019). La Savoie, la Haute-Savoie et le Cantal ont subi de plein fouet l’arrêt du tourisme, avec une baisse respective de 1,9 %, de 1,3 % et de 1,5 % depuis la fin 2019. L’emploi intérimaire continue sa croissance (+ 21,5 %) presque au même rythme qu’au deuxième trimestre (+ 23,7 %). L’industrie est le seul secteur toujours en recul, avec une baisse de salariés de 0,3 %. L’industrie agroalimentaire et le secteur de l’énergie font figure d’exception avec des hausses respectives de 1,4 % et de 0,8 %, soit des chiffres supérieurs à l’avant crise. Avec un taux de chômage à 7,9 % fin septembre 2020, Aura fait partie des quatre régions qui conservent un taux sous les 8 %. Au niveau départemental, le taux de chômage en Haute-Loire a augmenté de 0.7 point en comparaison avec le niveau de fin 2019. L’Ardèche et la Drôme sont les mauvais élèves avec des taux élevés (+ 9,7 %), suivis par l’Allier (+ 9,6 %).

Des dégâts limités pour le secteur touristique

Fortement impactés, les hôtels de la région ont connu une baisse importante de la fréquentation en juillet-août mais contenue (- 12.6 % en nombre de nuitées par rapport à la même période de 2019). Les touristes étrangers ayant pour moitié désertés le territoire, la fréquentation des résidents français a permis de limiter les dégâts (1,7 %), dans les zones de montagne notamment. Après l’effondrement du printemps (- 90 % en avril), les chiffres d’affaires des hôtels et des restaurants ont connu des évolutions dissemblables. Les pertes des hôtels atteignaient encore 10 % en août, alors que celles des restaurants s’étaient réduites à moins de 4 % dès juillet. Les pertes se sont accentuées en septembre, avec des perspectives à  -6 % pour les restaurants, contre - 19 % pour les hôtels. Il est estimé, suite au confinement de novembre, un nouveau recul global de l’activité de l’ordre de 4 %, avec des pertes vraisemblablement moins importantes qu’au printemps. Sans aucune certitude quant à l’évolution de la situation sanitaire, l’économie régionale pourrait de nouveau être mise à mal en ce premier trimestre 2021.

Amandine Priolet

Le boom des créations d’entreprises

Depuis juin 2020, la région assiste à un nombre d’inscriptions record en matière de créations d’entreprises, avec notamment plus de 10 000 immatriculations mensuelles en septembre et octobre. De janvier à novembre, et ce, malgré les mesures de restriction successives, la région Aura totalise 94 200 créations d’entreprises, soit une hausse de 2,9 % par rapport à 2019. Cette évolution concerne principalement le Rhône, l’Isère et la Haute-Savoie.

La construction de logements est en baisse constante

Entre septembre 2019 et septembre 2020, 52 400 logements ont été mis en chantier, en recul de 3,4 % par rapport au cumul annuel de l’année précédente. Cependant, les disparités entre départements sont importantes : la Savoie, par exemple, encaisse un fort recul (- 16 %) alors que la Drôme (3,8 %) et la Loire (4,8 %) progressent. Sur la même période, les autorisations de construction sont en diminution de 4,4 % en région. Là encore, la situation est hétérogène selon les départements : le Puy-de-Dôme perd 41 % de ses autorisations, l’Allier 32 % et l’Isère 20 %. Deux départements permettent toutefois de limiter les pertes régionales, l’Ain avec une progression de + 11 % et le Rhône ( + 19 %).