DOCUMENTAIRE
Un hommage aux paysans montagnards ardéchois

Ardéchois, paysans montagnards est un film de Bernard Peyrol qui célèbre avec nostalgie la vie simple et rude des paysans montagnards du siècle dernier.

Un hommage aux paysans montagnards ardéchois
Le foin coupé à la main, est réuni sur un grand tissu pour pouvoir être transporté dans la bergerie.

À la manière d'un conte, Bernard Peyrol remonte le temps pour découvrir la vie paysanne d'autrefois. Dans une nature verdoyante, près du Gerbier-de-Jonc d'abord, la caméra nous amène à la rencontre de Pierre, puis de Georges. Ces hommes âgés de plus de 70 ans vivent tous deux dans d'anciennes fermes de la montagne ardéchoise. Leur quotidien est rythmé par les travaux agricoles qu'ils ont eu l'habitude de mener durant toute leur existence.

Des bribes de modernité

Des maisons rudimentaires où une pièce sert à la fois de chambre, de cuisine, de salon et de salle de bain... Dans cette salle unique, une porte donne sur l'étable où quelques animaux sont encore présents, l'autre sur plusieurs hectares de prairies. Ici pas de ménage, le confort est minimal, mais jamais les personnages de ce documentaire ne se plaignent de ce quotidien. Fenaisons à la main, transport du fourrage à dos d'homme, potager... Malgré leurs âges avancés, l'un et l'autre continuent de travailler au gré des saisons.

Direction, ensuite, la ferme de Louis et de Germain, dans les Boutières. Téléphone, machine à laver, motofaucheuse... Progressivement, quelques bribes de modernité apparaissent. Mais la mécanisation reste toutefois limitée. Le travail est fastidieux et il continue pourtant d'être mené avec acharnement par ces deux hommes à la vie paisible.

Un plaisir pour les yeux

Entre fascination et compassion, le réalisateur ne sait qu'éprouver... Au gré des images, une voix qui se place en observateur extérieur exprime ce paradoxe, à une époque où « l'on est toujours inquiet de tout, dit le narrateur, ce mode de vie répond à la recherche d'un ailleurs anachronique mais fondamental ». Pourtant, loin des caméras, le réalisateur Bernard Peyrol se défend de toute prise de position : « Je ne cherche pas à donner le sentiment que c’était mieux avant ! Mais voir tout cela, c'est simplement un plaisir pour les yeux. »

Un plaisir qui a aussi un réel intérêt d'archives, alors que certains personnages ne sont aujourd'hui plus de ce monde. « Ces vies parallèles cachées dans ces territoires que notre monde laisse en jachère », comme les décrit le film, sont des témoignages de modes de vie qui tendent à disparaître. Y compris la tradition filmée chez Rémi et Simone, à Lalouvesc, et que certaines familles ardéchoises pratiquent encore, en toute discrétion... La tuaille du cochon !

Pauline De Deus

Bernard Peyrol, passionné par la ruralité

Bernard Peyrol, passionné par la ruralité

Pour Bernard Peyrol, l’intérêt pour l’agriculture naît au début des années 2000. « Sans le savoir, je mettais les doigts dans un engrenage », raconte-t-il. Un premier sujet en amène un deuxième, et ainsi de suite… C’est ainsi qu'il devient auteur avec ses livres de photographies, Intimité paysanne, publié en 2010, puis Vivre à la ferme, en 2013.

Filmer ces modes de vie, un besoin urgent

En 2009 puis 2011, il tourne les premières images de ce qui deviendra ensuite son documentaire, Ardéchois, paysans montagnard. Tout a commencé avec Pierre, premier personnage du documentaire aujourd’hui décédé, puis d'autres ont rejoint cette histoire. « J’ai ressenti le besoin urgent de mettre en mémoire ces derniers représentants d’une agriculture vivrière qui peuplait les fermes françaises après la Seconde Guerre mondiale », explique de réalisateur. Jusqu’en 2018, à différents moments de l’année, il rend visite à ces paysans montagnards et filme les saisons agricoles qui jalonnent leur vie. Récolte de pommes de terre, de châtaignes, fenaisons, préparation du cochon… Des rituels aujourd'hui transformés par le temps.

Les dates en Ardèche
PROJECTIONS

Les dates en Ardèche

Le documentaire Ardéchois, paysans montagnards de Bernard Peyrol est diffusé depuis l'automne dans diverses salles de cinéma, notamment dans la Loire et le Rhône. Il arrive maintenant en Ardèche :

  • Dimanche 5 mars, à 17 h 30, au Ciné 7 du Ruoms ;
  • dimanche 19 mars à 18 h, au cinéma le Foyer de Rosières ;
  • jeudi 27 avril, à 14h30, au cinéma-théâtre de Tournon-sur-Rhône ;

Des projections sont aussi prévues au cinéma Grenette d'Yssingeaux en Haute-Loire, du 9 au 14 mars.