CASTANÉICULTURE
Le plan régional Châtaigneraies traditionnelles est signé

Mylène Coste
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CASTANÉICULTURE / Déjà en vigueur depuis plusieurs mois, le plan régional de filière « Châtaigneraies traditionnelles », qui concerne les départements de l'Ardèche et du Cantal, a été signé le 17 avril par l'ensemble des partenaires, réunis à la Ferme du châtaignier, à Lamastre.

 

Le plan régional Châtaigneraies traditionnelles est signé
Le vice-président Régional à l'agriculture Jean-Pierre Taite a signé le plan régional de filière « Châtaigneraies traditionnelles », le 17 avril, à la Ferme du Châtaignier à Lamastre, avec l'ensemble des partenaires de l'Ardèche et du Cantal.

Castanéiculteurs depuis sept générations, sur les hauteurs de Lamastre, Martine, Michel et Aurélien Grange cultivent 34 ha de châtaigne en bio et AOP1 à la Ferme du châtaignier. Ils développent tout un ensemble d'activités autour du châtaignier, de l'élevage de moutons et de chèvres pour l'entretien des vergers à l'exploitation d'une centaine de ruches pour la pollinisation, en passant par du maraîchage entre les rangs de châtaigniers. Ils valorisent aussi le bois pour alimenter leur chaudière à plaquette, qui produit l'air chaud du séchoir et l'eau chaude de leur atelier de transformation. Ils cultivent également 5 ha de fruits et accueillent des touristes à la ferme.

La Ferme du châtaignier est à l'image de l'agriculture ardéchoise, située en zone de pentes difficilement mécanisable et irrigable. Des réalités que la famille Grange a transformé en atouts, en misant sur la qualité, l'interaction entre une diversité d'activités et l'innovation, le tout avec passion. Lieu ne pouvait pas être mieux choisi pour la signature du plan régional Châtaigneraies traditionnelles, mardi 17 avril.

Les objectifs du plan: la production à l'horizon 2020, de 450 t. de châtaigne d'Ardèche AOP supplémentaires, 60 t. pour le Cantal. Le plan se décline en trois axes : investir pour la reconquête des châtaigneraies traditionnelles, développer le potentiel de production, structurer et promouvoir la filière2 .

Un même dessein qui rassemble

« Nous n'avons cessé, durant des années, de nous battre pour aboutir à ce plan, qui correspond aujourd'hui aux attentes l'interprofession », se félicite Daniel Vernol, président du Syndicat de défense de la châtaigne d'Ardèche (SDCA). « Notre engagement dans la voie de la qualité avec l'AOP, démarré il y a plus de dix ans, porte ses fruits. Nos producteurs sont mieux rémunérés, nos produits reconnus. Avec ce plan, nous franchissons une nouvelle étape dans la voie de la qualité », poursuit Michel Chabert, président du Comité interprofessionnel de la châtaigne d'Ardèche (Cica).

L'interprofession n'était cependant pas seule à apposer sa signature à ce plan, près de celle de Jean-Pierre Taite, vice-président à l'agriculture à la Région Auvergne Rhône-Alpes. Les Chambres d'agriculture et conseils départementaux de l'Ardèche et du Cantal, le Parc naturel régional des Monts d'Ardèche, le Centre régional de la propriété forestière (CRPF), mais également des communes et communautés de communes comptent parmi les partenaires. « Ce plan rassemble très largement autour de lui : une démarche exemplaire », a commenté Jean-Luc Flaugère, président de la Chambre. Sabine Buis, vice-présidente du Département, a également appelé à « inscrire ce travail dans la durée, afin que la démarche se poursuive en 2020 et au-delà !  »

Mylène Coste

  1. Appellation d'origine protégée.

  2. Pour aller plus loin, lire notre article du 12 avril.

Jean-Pierre Taite.
Jean-Pierre Taite.

Jean-Pierre Taite : « Le Plan châtaigneraies traditionnelles émane des besoins du terrain »

TROIS QUESTIONS À/ Jean-Pierre Taite vice-président à l'agriculture au conseil régional Auvergne Rhône-Alpes (Aura).

Pourquoi soutenir la châtaigne, culture emblématique des zones de pentes ?

Jean-Pierre Taite : « La châtaigne fait partie de l'identité de l'Ardèche. C'est un pilier de l'économie locale que nous devons soutenir, non seulement car il en va du développement du territoire, mais aussi de tout un équilibre agricole, paysager, social ou encore touristique. La châtaigne d'Ardèche AOP est emblématique de ce que nous souhaitons soutenir : une filière engagée dans la voie de la qualité, qui assure une rémunération pour les producteurs et attire à nouveau des jeunes qui s'installent en agriculture, sur des zones difficiles. Cela permet de maintenir l'activité et la vie dans ces territoires ruraux et d'éviter qu'ils ne se transforment en friches. C'est d'ailleurs pourquoi le plan châtaigneraies traditionnelles est ambitieux, avec un budget de 580 000 € de plus que le programme précédent, soit 849 000 € sur trois ans.  »

Qu'en est-il des autres filières ?

J.-P.T. :  « Nous soutenons toutes les filières, végétales et animales, à travers 15 plans en cours de signature. L'aide aux filières est passée de 4,5 millions d'euros (M€) sous la précédente majorité à 9 M€. Chaque fois, nous appliquons la même méthode : aller sur le terrain. Je ne suis pas là pour élaborer moi-même les plans de filière, les professionnels sont bien mieux placés pour le faire! Le plan châtaigneraies traditionnelles émane du terrain. Par exemple, les travaux réalisés par les agriculteurs eux-mêmes (élagage, greffage) sont éligibles aux aides : ce n'était pas le cas par le passé. »

Les subventions de fonctionnement aux structures (Chambre d'agriculture, GDS...) ont cependant baissé...

J.-P.T : « Nous privilégions l'investissement et les aides directes aux producteurs. Nous avons réalisé 200 M€ d'économies de fonctionnement, qui ont permis accroître considérablement l'aide à l'investissement. Laurent Wauquiez n'a cessé de placer l'agriculture comme une priorité de son mandat. Cela s'est traduit par le doublement du budget à l'agriculture, passé de 30 à 62 M€, faisant de la Région Aura la seconde région française en terme de budget agricole. »

 

Propos recueillis par Mylène Coste