Climat, stade de l'herbe, état des prairies... Quelles stratégies adopter ? Emmanuel Forel, conseiller Agronomie Fourrages à la chambre d'agriculture de l'Ardèche, fait le point.

L’autonomie fourragère, ça s’cultive !

Les repères d’utilisation des prairies

300°C correspond au repère de mise à l’herbe pour la plupart des prairies naturelles. Ce repère est utilisable également si vous souhaitez faire pâturer des prairies temporaires. Sur des prairies plus maigres (peu fertilisées, prairie à feuille fine), on pourra attendre 400 voire 450°C en particulier sur les prairies de montagne.

500-550°C : correspond à la fin de la transition alimentaire au pâturage et au basculement en pâturage de plein printemps : le pâturage assure alors l’essentiel de la ration.

Le cas particulier des ray-grass italien : le RGI 6 mois alternatif ou non alternatif possède la capacité de pousser rapidement l’hiver si les températures sont douces. Avec l’évolution du climat il produit dorénavant une quantité d’herbe abondante sur tous les secteurs < 700 m. Pour piloter sa récolte, on observera la hauteur de l’épi dans la gaine pour déclencher la récolte en fonction des objectifs recherchés (rendement/qualité).

Conseils de la semaine

D’une manière générale les cumuls de pluie hors normes du mois de mars et de ces derniers jours ne permettent pas d’intervenir dans les parcelles (fertilisation, pâturage…). 

En montagne, les pluies et la neige rendent impraticables les parcelles : il est nécessaire d’adapter les pratiques d’apports. Bien que les repères de températures pour les apports d’azote soient dépassés, il est indispensable d’attendre de meilleure condition de portance.

Sur les autres secteurs :

Au pâturage, veiller à ne pas dégrader les parcelles : garder du distribué et rester en bâtiment, éventuellement sortir sur des parcelles à sol très superficiel (bosse, pente…). Il sera sans doute nécessaire d’orienter des parcelles vers la fauche pour garder une valeur nutritive élevée au pâturage.

Sur les parcelles de stock et en particulier les RGI : tout dépend de votre stratégie. Si vous avez de l’avance en stocke et que vous cherchez une très haute qualité nutritive sur vos premières coupes vous pouvez envisager de faucher rapidement dès que les conditions de portance seront adéquate. Si vous avez des RGI alternatifs (valeur protéique qui se dégrade moins vite) vous pouvez attendre pour maximiser le rendement : on visera une semaine avant le début de l’épiaison. A ce jour que ce soit à 100 m ou 400 m d’altitude, toutes les feuilles des RGI ne sont pas sorties.

Emmanuel Forel, conseiller Agronomie Fourrages à la chambre d'agriculture de l'Ardèche.

Renseignement au 06 85 10 09 96.

Les sommes de températures : cumul du 1er février au 31 mars 2024

Les sommes de températures : cumul du 1er février au 31 mars 2024

Echos du terrain

Echos du terrain

Ray-grass italien : observer et décider

Ray-grass italien : observer et décider
Observation du RGI : hauteur des épis dans la gaine (Source : Arvalis-Institut du Végétal). Se munir d’un cutter et d’un mètre.

Evolution de la valeur nutritive du RGI alternatif/non alternatif en fonction du stade

Evolution de la valeur nutritive du RGI alternatif/non alternatif en fonction du stade
Le RGI alternatif (6 mois) possède une valeur protéique plus élevée que le RGI non alternatif. (Source : INRAE)