SANITAIRE
La politique sanitaire de l’élevage ardéchois mise en valeur

Vendredi 29 septembre à Creysseilles, le Groupement de défense sanitaire (GDS) a réuni des éleveurs, élus et représentants des services de l’État, intervenants et partenaires pour évoquer la politique sanitaire de l’élevage ardéchois.

La politique sanitaire de l’élevage ardéchois mise en valeur
Ce temps d'échanges était organisé au Gaec de la Sauve à Creysseilles, qui élève notamment des brebis allaitantes. Crédit photo AAA AL

La qualité des productions agricoles passe par la qualité sanitaire des cheptels. C’est l’un des nombreux messages que le Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche a rappelé lors d’une visite de terrain organisée vendredi 29 septembre au Gaec de la Sauve à Creysseilles. Un temps d’échanges entre éleveurs, élu du conseil départemental, élus d’organismes agricoles et représentants des services de l’État, en présence de divers intervenants et partenaires, visant à mettre en valeur la politique sanitaire de l’élevage menée dans le département.

Le GDS propose un ensemble d’actions de prévention et d’assainissement pour répondre aux besoins des éleveurs ardéchois et contribuer à la bonne santé globale de leurs cheptels. Un appui important dans l’intérêt des éleveurs, des consommateurs et des collectivités. « Le sanitaire est souvent un travail de l’ombre des éleveurs. Un travail de tous les jours, sur la lutte, l’assainissement, la prévention, qui coûte cher et est méconnu », souligne le président du GDS de l’Ardèche, Michaël Richard. « L’objectif de cette journée est de faire connaître nos missions, de montrer que beaucoup de choses sont faites, en matière de bien-être animal, de qualité d’élevage, pour arriver à des produits de qualité. »

Surveillance et lutte collective

Plusieurs éleveurs étaient invités à témoigner sur les actions sanitaires menées : prophylaxies, dépistage BVD, Besnoitiose, statuts sanitaires, dispositifs Oscar… Autant d’actions menées quotidiennement par les éleveurs ardéchois.

Les éleveurs ont fait part des problèmes sa­nitaires rencontrés et de l’importance de l’accompagnement réalisé par le GDS pour prévenir, contrôler et lutter contre certains pathogènes, à commencer par le Gaec de La Sauve à Creysseilles qui a accueilli cette rencontre.

Daniel Bevengut et sa fille Amélie, qui s’est elle installée depuis 2020, y gèrent plusieurs ateliers : brebis, vaches allaitantes, volailles de chair et poules pondeuses. La coexistence de ces différents ateliers réclame une veille sanitaire constante au travers de mesures de biosécurité strictes, constatent les éleveurs. Ils ont vu un de leurs lots de volailles de chair déclassé en 2020, car positives aux salmonelles, puis relevé près de 80% d’avortements sur leur troupeau ovin l’année suivante suite à l’introduction d’agnelles sans réalisation de contrôle sanitaire au préalable.

La réalisation des statuts sanitaires et les opérations de prophylaxies permettent de limiter la prolifération des maladies dans le département, rappelle Michael Richard. « C’est un travail commun, tout le monde doit y aller pour être compétitif et efficace. » Les éleveurs ont souligné à plusieurs reprises l’importance des aides financières du conseil départemental de l’Ardèche pour la réalisation des prophylaxies, qui sont une vraie voie d’entrée du sanitaire dans les élevages et qui permettent d’avoir des cheptels sains.

L’intégration d’un volet sanitaire dans la formation des étudiants se destinant à l’exploitation d’élevages a animé une partie des échanges. Ces dernières années, le GDS noue un partenariat avec la chambre d’agriculture pour intervenir durant le parcours à l’installation et des centres de formations (CFPPA du Pradel, Vivarais formation).

Le délitement du maillage vétérinaire en Ardèche suscite des inquiétudes. « Ce n’est pas tenable que les éleveurs se trouvent sans vétérinaire à l’heure où l’on parle tant de bien-être animal », estime Michael Richard. « Dans le nord, nous avons réussi à éteindre l’incendie à moyen terme, mais dans le sud c’est très compliqué. » La vétérinaire Véronique Dumas-Soulageon a témoigné de l’importance de trouver des solutions pour permettre à l’élevage ardéchois de perdurer et de conserver toute sa qualité.

Filière apicole et équine

Un point a été fait sur la filière apicole, avec l’intervention de Corinne Velay et Thierry Lefevre, apiculteurs amateurs à Lyas et techniciens sanitaires apicoles (TSA) pour le GDS depuis 2022. « Nous avons beaucoup de retard en santé apicole que nous essayons de rattraper », a souligné d’emblée le président du GDS. La gestion sanitaire collective des ruchers est la clef pour avoir des abeilles en bonne santé. La section apicole du GDS a mis en place un plan sanitaire d’élevage (PSE) concernant la lutte contre le varroa, permettant de délivrer des médicaments et de faire intervenir un réseau de TSA pour diffuser les bonnes pratiques sanitaires apicoles. « La filière se compose de très nombreux particuliers, qui sont vraiment dépourvus et désemparés quand ils ont un problème sanitaire et envieux de pouvoir progresser », constate Thierry Lefevre. La problématique des frelons asiatiques, qui mettent à mal la santé des ruchers, a été évoquée. Pour réduire leur pression, le piégeage des fondatrices doit être réalisé dès le printemps. En parallèle, il a été rappelé l’importance de signaler les nids, en vue de les détruire, grâce à la plateforme régionale.

Enfin, Eva Pailhes, éleveuse de chevaux Pur-sang arabe et de brebis allaitantes, installée depuis 2022 à Pourchères, a témoigné des problématiques sanitaires propres à la filière équine. Les besoins sont bien réels. La filière serait en effet la 3e activité de loisirs dans le département et rassemblerait près de 10 000 pratiquants, avec la présence de races assez variées dans le secteur des loisirs et principalement de Comtois en chevaux de trait. C’est pourquoi, comme l’a souligné Véronique Dumas-Soulageon, il est important de mettre en place ces formations annuelles organisées par le GDS 07 qui permettent d’apporter un appui technique vétérinaire et de regrouper amateurs et professionnels autour du sanitaire.

A.L.

NOTEZ-LE

Mortalités de bovins sur le plateau ardéchois

À la suite d’un épisode de mortalités importantes de bovins situés sur le secteur du plateau ardéchois ou transhumants, le GDS de l’Ardèche organise un point d’information, lundi 9 octobre à 14 h au Béage, à destination des éleveurs. Fabien Bourbon-Salgues, vétérinaire du Monastier, interviendra pour faire un point de situation, échanger sur l’entérotoxémie, maladie bactérienne causant la mort subite des bovins, le charbon symptomatique et le charbon bactéridien. Organisée à la salle du Béage, au 144 route de Sainte-Eulalie, cette réunion vise à répondre à l’ensemble des questions des éleveurs et les rassurer face à ces mortalités.