THERMOVOLTAÏQUE
Des panneaux hybrides pour produire de l’électricité et de la chaleur

M.L.M.
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Dans l’Ain, des panneaux photovoltaïques spéciaux permettent de sécher le fourrage en alliant gains de place et économies d’énergie.

Des panneaux hybrides pour produire de l’électricité et de la chaleur
Philippe Barral, associé du Gaec de Charron à Champagne-en-Valromey dans l’Ain. 140 m2 de panneaux thermovoltaïques ont été installés en juillet 2020 sur le toit de son séchoir pour sécher le foin.

C’est une grande première dans le département de l’Ain, le Gaec de Charron à Champagne-en-Valromey, vient de présenter ses 140 m2 de panneaux thermovoltaïques installés en juillet 2020 sur le toit de son séchoir pour sécher le foin. À la différence des panneaux photovoltaïques classiques, ces panneaux hybrides produisent de l’électricité, mais aussi de la chaleur. Installés par la société Base, spécialisée dans le séchage de matière, ces panneaux font l’objet d’un brevet et sont certifiés pour leur puissance thermique par l’Ademe, l’agence de l’environnement et de la maîtrise énergétique. Le Gaec élève quelque 50 vaches laitières des races montbéliarde et simmentale et est passé en système comté depuis l’inauguration de la fruitière de Champagne-en-Valromey en début d’année. « Auparavant, nous faisions déjà du bio et nous avions beaucoup de foin en vrac, mais on pouvait enrubanner au printemps et en été, maintenant ce n’est plus possible, indique Philippe Barral, associé du Gaec. Ce sont des collègues du Massif central qui m’en ont parlé. Nous avions dans l’idée d’avoir des panneaux solaires et un séchoir. » Les panneaux thermovoltaïques apportent une solution commune à ces deux ambitions. En passant sous les panneaux dotés d’ailettes de radiateurs, l’air emmagasine de la chaleur. 80 000 € d’investissement auront été nécessaires, mais le Gaec a pu profiter d’une subvention de 30 % du coût des installations de régulation et du ventilateur dans le cadre du PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles) car en production bio en zone montagneuse. Avec une production de 22 kW et une autoconsommation estimée à 40 %, les panneaux thermovoltaïques permettent au Gaec d’économiser 2 500 €/an. Pour revendre son électricité, la loi impose aux exploitations agricoles d’être déclarées au bénéfice réel. Ce n’est pas le cas du Gaec de Charron, toutefois les éleveurs ont passé un accord avec leur fournisseur d’énergie Urban Solar Energy qui récupère le reste d’électricité produite non consommée, et en échange, lors des jours de pluie ou en hiver, lorsque la production baisse et que l’exploitation a besoin d’une source d’énergie autre, ne facture que les taxes et l’acheminement de l’électricité. Autre avantage de ce système, c’est qu’il « permet d’économiser des matériaux et de la place, précise Philippe Barral. Avec un séchoir classique, il faut sous le toit trois fois la surface au sol, alors qu’elle est quasiment la même avec ce séchoir-là. » Si le Gaec avait installé un séchoir classique, sans panneaux thermovoltaïques, il aurait fallu agrandir le bâtiment et refaire les poutres du toit. Un gain supplémentaire de temps et d’argent.

M.L.M.