Économie
Élan positif en 2021, inversion de tendance pour 2022 ?

Mardi 22 novembre, lors d’une conférence au Centre des savoirs pour l’innovation à Saint-Etienne, epures et ELO (ainsi que leurs partenaires) ont dévoilé leur traditionnelle publication annuelle portant sur les évolutions économiques dans la Loire. Et si 2021 se présente comme une année relativement positive, la méfiance est le maître-mot de 2022.

Élan positif en 2021, inversion de tendance pour 2022 ?
Présentations et table ronde étaient au programme, mardi 22 novembre, de cette analyse publique sur l’étude annuelle des Évolutions économiques dans la Loire. Les différents partenaires se sont succédé pour exposer et développer les résultats.

Depuis 1998, epures (l'Agence d’ingénierie urbaine des collectivités locales) et ELO (Emplois Loire Observatoire), rejoints au fil des années par la Chambre des métiers et de l’artisanat Auvergne-Rhône-Alpes, la Chambre de commerce et d’industrie Lyon Métropole Saint-Etienne-Roanne et l’Urssaf Rhône-Alpes, se réunissent pour travailler ensemble, mutualisant leurs compétences autour d’un partenariat d’observation économique. Mardi 22 novembre, ces derniers ont présenté leur publication annuelle où l’observation mutuelle, quantitative et qualitative a pour but d’épauler les acteurs dans leur manière d’orienter l’action publique économique de leurs territoires. Avec un nouveau venu, qui a rejoint le partenariat cette année : l’Université Jean-Monnet.

Sortie de crise post-Covid…

Ainsi, l’année 2021 se résume par la sortie de la crise sanitaire et, parallèlement, par une forte reprise de l’activité économique. En témoigne notamment la hausse du PIB (et donc de l’emploi) de 6,8 % cette même année. Dans la Loire, les effectifs salariés sont estimés à 189 500 postes, soit une hausse de 2,6 %, bien que la hausse régionale ait atteint 4,7 % et à l’échelle nationale, 3,7 %. Le taux de chômage a quant à lui nettement baissé pour atteindre 7 % au 1er trimestre 2022. Des signes encourageants qui se traduisent également sur la question des créations d’établissement, avec là aussi une hausse, cette fois de 13 % (soit plus de 10 000 en 2021). Le volume de projets de recrutements a quant à lui retrouvé son niveau d’avant-crise et les DPAE (Déclarations préalables liées à l’embauche) sont en hausse de près de 20 %, bien qu’ils ne retrouvent pas leur niveau de 2019.

Au 30 juin 2022, une poursuite de la croissance des effectifs salariés privés dans la Loire a été constatée grâce aux données recueillies, bien que cette tendance ait été ralentie par rapport à l’année passée. La Loire voyait ses effectifs salariés en augmentation de 1,2 % en un an : une variable légèrement en-deçà de la croissance régionale et nationale (environ +2,5 %) mais qui acte toutefois la création de 2 360 postes en un an, accompagnés d’une croissance du nombre d’établissements (+560) : « Le tissu de TPE/PME plus industrielles qu’ailleurs explique sans doute une hausse moindre en périodes de croissance mais aussi un recul moindre en cas de crise que d’autres territoires. »

Dans le détail, concernant les intercommunalités du département, si l’année 2020 n’avait épargné aucun territoire, fragilisés économiquement par la crise sanitaire, 2021 a été celle du rebond. En effet, la très grande majorité des intercommunalités avait progressé (hors Monts du Lyonnais et Copler), notamment les territoires de Saint-Etienne Métropole (+1,8 %), Loire Forez Agglomération (+4,9 %) et Roannais agglomération (+3,9 %), qui ont subi une croissance plus importante que les autres (cf. graphique). En 2022, la croissance des effectifs salariés se poursuit aussi dans la plupart des territoires, mais pas dans tous. Outre les trois territoires précédemment cités, Forez Est se rajoute à la liste. Ces augmentations peuvent être attribuées aux activités de services, et notamment la santé, l’action sociale, l’hôtellerie/restauration. Pour Saint-Etienne Métropole, des activités de banque et de finance jouent également leur rôle. Quant à Roannais agglomération et Forez-Est, cette croissance s’explique par leur industrialisation, particulièrement dynamique dans ces zones. En revanche, la seule intercommunalité à avoir connu une baisse est la Copler (-2,8%)

… mais début d’une autre ?

Pourtant, si de nombreux signes positifs caractérisent cette année 2021 (et début 2022), un inversement de tendance se fait progressivement ressentir depuis. Avec, « en toile de fond, le conflit en Ukraine, les difficultés d’approvisionnement en matières premières, une inflation galopante et une crise énergétique » : une analyse dévoilée par ce rapport qui fait écho aux propos (voir plus haut) de Jean-Pierre Berger.

Car 2022 donne toutes les raisons de s’inquiéter : « Les défaillances d’entreprises sont en hausse et le taux de chômage a légèrement remonté entre le 1er et le 2e trimestre 2022 (de 7 à 7,3 %) », poursuit le rapport. Avant d’ajouter : « Malgré tout, le PIB devrait augmenter de 2,6 % en 2022 selon l’Insee, avant possiblement un net fléchissement en 2023 avec une croissance de seulement 0,5 %. L’activité́ économique présente des premiers signes de ralentissement avec une baisse du nombre de DPAE dans la construction et le commerce en 2022 par rapport à 2021 (sur huit mois) et surtout une forte hausse des radiations d’entreprises avec un pic enregistré en juin. »

Au terme de cette présentation, une table ronde a été organisée autour de la thématique « Économie verte et ancrage territorial ». L’objectif de la matinée aura été de faire un point sur l’évolution économique du département et ses tendances. Par    ailleurs, l’intégralité de l’observation est à retrouver sur le site : https://www.epures.com/index.php/publications/epures/economie-emploi.

Axel Poulain

Article complet à retrouver dans la version papier du 2 décembre