SANTÉ
Tiques : Se protéger face aux morsures

Au milieu de leurs parcelles, les agriculteurs comme les forestiers sont les premiers exposés au risque de morsures de tiques. Comment prévenir ces attaques ? Eléments de réponse avec la MSA.

Tiques : Se protéger face aux morsures
Pour les exploitants agricoles et forestiers, entres autres, il est impératif de s’auto-inspecter matin et soir à la recherche éventuelle d’une morsure de tique. ©Eric Delmar-Istock

« Les attaques de tiques sont de plus en plus fréquentes, liées à leur prolifération », annonce Henri Jouve, président de la MSA Ardèche Drôme Loire. De son observation personnelle, il remarque que cette prolifération provient en partie des sangliers et des chevreuils, de plus en plus nombreux, et remplis de tiques. Si cet animal – car la tique n’est pas considérée comme un insecte -, peut être retrouvée tout au long de l’année dans les milieux humides (bois, buissons, prairies, etc.), elle se développe plus facilement au printemps et au début de l’automne, en raison des conditions climatiques. « Ce sont des animaux saisonniers, qui sortent d’hibernation entre mars et novembre. Il faut donc être très vigilant lorsqu’ils sont actifs, mais le rester tout de même en dehors de cette période », souligne Caroline Garcon, médecin chef du service Santé sécurité au travail au sein de la MSA Ardèche Drôme Loire.
Les professionnels qui travaillent dans la nature sont les personnes les plus à risque de se faire mordre par une tique : agriculteurs-éleveurs, bûcherons, sylviculteurs, gardes forestiers, gardes-chasse, gardes-pêche, jardiniers, paysagistes, éleveurs... « La protection contre les tiques est essentielle », insiste le médecin chef. Mais alors, comment prévenir la morsure et éviter tout risque de développer la maladie de Lyme ? Dans un premier temps, il est recommandé de porter des chaussures fermées et des vêtements longs et couvrants pour éviter que les tiques s’accrochent. 

Réagir vite en cas de morsure

« Les zones de prédilection des morsures se situent dans les zones sensibles, comme les plis inguinaux, les aisselles, le cou, derrière les oreilles, etc. », explique Caroline Garcon. Des vêtements clairs sont également conseillés, pour pouvoir repérer plus facilement les insectes. En pleine période de prolifération des tiques, l’ajout de guêtres ou de chaussettes sur les pantalons est fortement recommandé. « Il est impératif de s’auto-inspecter, dans un miroir, matin et soir, pour s’assurer qu’il n’y ait ni tique, ni lésion. Il faut traquer tout signe qui pourrait expliquer une morsure », poursuit-elle. Ainsi, malgré toutes les mesures anticipatoires, il est donc indispensable d’examiner minutieusement ses vêtements et d’inspecter toutes les parties du corps – y compris le cuir chevelu. En cas de découverte de morsure, il faut alors réagir vite. Car à son stade « primaire », la maladie de Lyme se soigne en totalité. « Dès lors qu’une morsure de tique, encore présente ou non, entraîne une plaque rouge appelée halo ou érythème migrant, il est indispensable de prendre rendez-vous directement chez son médecin généraliste. Un traitement d’antibiothérapie est alors prescrit sur huit à dix jours pour éviter la diffusion de la maladie », explique Caroline Garcon. Sans réaction immédiate, la borréliose de Lyme peut causer de graves atteintes : « Les conséquences de la maladie de Lyme peuvent aller jusqu’à la paralysie des membres inférieurs, alerte Henri Jouve. C’est important de rappeler que la maladie de Lyme est reconnue comme maladie professionnelle (depuis un décret publié en 1999, ndlr), remboursée à 100 %. »

Amandine Priolet