RECYCLAGE
Estampille valorise les coproduits viticoles

Pauline De Deus
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À la faveur d’un arsenal législatif renforcé, avec l’entrée en vigueur notamment de la Loi Agec*, l’heure est à la sobriété, aux économies et si possible à la valorisation des coproduits. C’est le cas d’Estampille, une TPE ardéchoise.

Estampille valorise les coproduits viticoles
Estampille, une TPE ardéchoise valorise les coproduits viticoles en cosmétiques. ©DR

Une très petite entreprise (TPE) ardéchoise, du nom d’Estampille, recycle en cosmétiques depuis quelques mois la quasi-totalité des coproduits viticoles qu’elle vient chercher chez des vignerons. « Il ne reste que quelques kilos de résidus », témoigne Éloïse Tournilhac, co-fondatrice d’Estampille. Les quantités de ces coproduits sont minimes : 1,2 tonne de lie de vin et 100 kg de marc de raisin par an, preuve que de faibles volumes de matières premières suffisent à fabriquer des produits à très forte valeur ajoutée. Il y a donc place pour de nombreuses valorisations de ce type. La cosmétique étant peu gourmande en matière première, « celle-ci est gratuite, contrairement aux pratiques qui ont lieu en méthanisation ».

Bientôt la bière

« La lie contient 0,1 % d’huile essentielle, ingrédient qui entre dans la composition d’un savon vendu à 12,90 €, ajoute Lydie Thomé, associée d'Éloïse Tournihac. Nous avons un total de 40 % de coproduits viticoles dans notre savon antioxydant, 60 % dans la crème hydratante et 90 % dans l'huile pour visage ». Tous ces coproduits sont riches en polyphénols, composants qui ont des fonctions antioxydantes. L’huile de pépins de raisin est présente dans les trois produits cosmétiques. Les autres matières premières peuvent être de l’huile d’olive ou de jojoba et de l’argile. Une partie des produits finaux est vendue en ligne, une autre est écoulée dans les boutiques des trois vignerons partenaires qui fournissent les matières premières, valorisant ainsi leur image. D'autres vignerons souhaitent proposer des produits écoresponsables annexes au vin. Cette TPE, qui a le statut de start-up et qui a été lauréate de plusieurs prix, dont celui de Pépite 2022, est en train de s’équiper en matériel semi-industriel. Pour préparer ses développements futurs, elle teste la transformation des drèches de brasserie et levures de bière.

Actuagri

(*) Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire