RÉCOLTE
Bilan régional de la campagne maïs 2020

RÉCOLTE / En 2020, les conditions de production ont été particulières encore une fois. Après une fin mars et un mois d’avril secs, le printemps a été très favorable au développement des jeunes plantes. Dès la fin juin, l’arrêt des pluies cumulée à des températures très élevées ont conduit à des stress climatiques très forts, qui ont impacté les potentiels de façon quasi-généralisée. Le bilan de la campagne 2020 est donc très hétérogène. 

Bilan régional de la campagne maïs 2020
Le rendement régional 2020 est estimée à 85 q / ha cette année, soit le troisième plus faible rendement depuis 25 ans avec des résultats contrastés entre de bons rendements chez les irrigants, mais aussi des résultats médiocres pour ne pas dire mauvais pour certains maïs pluviaux. (Crédit : Pixabay)

Suite aux conditions sèches de l’été 2019 et les excès d’eau sur l’automne et l’hiver qui ont suivi, les surfaces en cultures d’hiver d’hivers ont diminué et ont été reportés sur des cultures de printemps et notamment le maïs. Ainsi la sole de maïs grain 2020 enregistre une hausse de l’ordre de 8-10 % cette année à l’échelle de Rhône-Alpes.

Des difficultés dès l’implantation

Les semis 2020 ont débuté fin mars, d’abord en plaine, puis ont été très ralentis jusqu’à fin avril par les conditions très sèches. Ces conditions d’implantation ont entrainé des hétérogénéités à la levée et des écarts de stades entre les plantes d’une même parcelle. Le retour des précipitations sur avril et mai a été salvateur pour ces premiers semis, mais n’a pas permis de rattraper les hétérogénéités de plantes. 

Enfin, l’année reste marquée par les lourds dégâts occasionnés par les oiseaux et les sangliers sur l’ensemble de l’hexagone. Rhône-Alpes n’y a pas échappé. Plusieurs milliers d’hectares ont ainsi dû être re-semés à la suite des attaques de corvidés.

Le potentiel pénalisé par un été très sec

Dès la mi-juin, les précipitations se sont fait attendre. Les maïs se sont rapidement retrouvés très tôt dans des conditions de stress hydrique. La situation ne s’est pas améliorée ensuite, puisque sur le mois de juillet, le cumul de pluies a été inférieur à 20 mm sur une grande partie de la région tout comme à l’échelle du pays (voir carte 1).

Les maïs non-irrigués subissent directement les impacts de cette sécheresse et le potentiel de rendement se dégrade très tôt. Si quelques orages localisés permettent de limiter les dégâts, le manque d’eau au moment de la floraison des maïs conduit souvent à des problèmes de fécondations et des régulations du nombre de grains par épi. Les rendements sont donc très hétérogènes selon les régions et les types de sols. On retrouve également une forte disparité au sein d’un même territoire, selon les dates de semis et par conséquent, la date de floraison. Globalement, les semis précoces en sec ont un peu mieux tiré leur épingle du jeu, car ils ont réussi à programmer du grain et à les féconder un peu avant l’arrivée du sec.

De meilleurs rendements en maïs irrigués 

Concernant les maïs irrigués, les résultats sont meilleurs. Néanmoins, la demande estivale était soutenue (P-ETP > 120 mm / mois sur le mois de juillet), dépassant parfois la capacité d’irrigation des installations généralement dimensionnées pour apporter 30 mm / semaine. Le rythme des tours d’eau a dû être maintenu dès la fin juin jusqu’au début du mois d’août (voir carte 2).

Les zones d’élevage ont également souffert de la sécheresse qui a limité les potentiels de production des prairies et des maïs fourrage. Néanmoins, les résultats sont meilleurs que l’an dernier dans l’ensemble, tant au niveau quantité que qualité. Comme pour le maïs grain, les rendements sont très hétérogènes d’une région à l’autre. Des transferts de récoltes de maïs grain vers le maïs fourrage ont été réalisés.

Troisième plus faible rendement depuis 25 ans

Le rendement régional 2020 est estimée à 85 q / ha cette année, soit le troisième plus faible rendement depuis 25 ans avec des résultats contrastés entre de bons rendements chez les irrigants, mais aussi des résultats médiocres pour ne pas dire mauvais pour certains maïs pluviaux. Si les rendements sont meilleurs en irrigué, la sécheresse prolongée a néanmoins entrainé un surcoût pour les producteurs (eau, énergie, temps de travail). Les frais de séchage ont quant à eux été réduits grâce à des humidités relativement faibles à la récolte. 

Thibaut Ray, Arvalis - Institut du végétal - Délégation Rhône-Alpes