CHAROLAIS SUD-EST
Les concours affichent complet

Comme chaque année, les concours charolais seront les rendez-vous incontournables de cette 802e édition de la Foire de Beaucroissant. Au total, 135 animaux défileront au cours des trois jours de la foire devant un public nombreux et des juges venus de Moselle.

Les concours affichent complet
135 animaux défileront sur le ring de la Foire de Beaucroissant cette année. ©SD_photo_archives

L’édition 2023 des concours charolais organisée par le syndicat Charolais Sud-Est promet d’être belle. En effet, 135 animaux d’une trentaine d’élevages de l’Isère, de l’Ain, du Rhône, de la Loire, de la Haute-Loire et des Hautes-Alpes monteront sur le ring de la Foire de Beaucroissant. De quoi ravir le président du syndicat, Raphaël Loveno : « C’est l’une des premières années où nous utiliserons toutes les places disponibles. Nous affichons
complet. Cela nous réconforte dans l’avenir du concours. C’est une grande fierté de voir qu’il fonctionne. » De quoi confirmer, s’il était nécessaire de le faire, que les concours charolais au cours de la Foire de Beaucroissant est de qualité et attire toujours davantage d’éleveurs. Alors pour, à l’avenir, accueillir toujours plus d’éleveurs et leur offrir davantage de confort, le syndicat charolais Sud-Est a pour projet de construire sur le lieu de la Foire un bâtiment avec des panneaux photovoltaïques pour loger les animaux et pour le ring. Les choses sont d’ores et déjà très bien engagées. « Nous avons récemment obtenu le permis de construire et signé le bail avec la commune et le constructeur du bâtiment. Nous constituons actuellement le budget. Une fois qu’il sera bouclé, nous pourrons lancer les travaux », se réjouit Raphaël Loveno.

« Une grande famille »

En attendant le nouveau toit, cette année, cinq agriculteurs présenteront pour la première fois des animaux sur le ring de la Foire. Parmi eux, Sylvain Déchelette fera la route de Coursla-Ville (Rhône) avec quatre animaux (deux jeunes femelles et deux jeunes mâles). Une première fois pour le jeune éleveur de 34 ans qui n’est pas novice pour autant. « Je me suis installé le 1er novembre 2022, mais cela fait des années que je suis passionné par la race charolaise. J’ai intégré l’association des jeunes éleveurs charolais (Ajec) il y a une dizaine d’années et depuis j’accompagne mes collègues éleveurs sur les concours », se souvient celui qui élève aujourd’hui 25 mères et leurs suites. Pour ce passionné, la Foire de Beaucroissant est un incontournable : « C’est un très joli concours, très convivial ». Une convivialité prônée et revendiquée par Raphaël Loveno. « C’est la grande famille Charolais Sud-Est qui se retrouve sur la foire. Certains éleveurs ne se voient qu’une fois par an, mais sont toujours heureux de se réunir. Ils sont devenus de véritables amis », explique le président du syndicat qui organise depuis plusieurs années une soirée pour les éleveurs et les bénévoles qui servent au pôle restauration charolais pour passer un moment convivial hors des concours. « Une cinquantaine de bénévoles aident à la restauration. Il s’agit des membres de la famille des éleveurs et les éleveurs eux-mêmes. Près de 5 000 repas seront servis en trois jours », précise Raphaël Lonovo. Dans les assiettes, les organisateurs ont à coeur de proposer de la viande
charolaise régionale et des produits locaux, du vin, aux légumes en passant par le pain du burger et les tartelettes. L’occasion d’échanger avec le public sur l’agriculture et ses enjeux. Une autre
vocation de cette manifestation.

Communiquer sur la pesée

« Nous avons rendu la pesée des animaux âgés de plus deux ans obligatoire pour répondre à une attente du public. La Foire de Beaucroissant est très médiatisée et il est important de communiquer avec les personnes présentes sur ce que nous faisons. » À Sylvain Déchelette d’ajouter : « L’élevage est malheureusement beaucoup décrié dans certains médias. Participer à des concours permet, certes de rencontrer d’autres éleveurs et de comparer notre travail et savoir si nous sommes à niveau, mais surtout de montrer ce que nous faisons : produire de la viande de qualité ». Cette vision est partagée par le président du syndicat qui espère que cette situation ne pousse pas les éleveurs à ne plus participer au concours. « Il faut que les éleveurs viennent défendre ce qu’ils font et en parlent haut et fort. Il faut qu’ils rassurent les consommateurs, leur montrent qu’ils
font des produits sains et de qualité. » C’est aussi pour cette raison que les organisateurs ont à coeur de faire participer le public sur le choix des bêtes primées. Le samedi en fin d’après-midi, les champions adultes femelles et mâles reviennent sur le ring. Le public doit alors choisir son et sa championne à l’applaudimètre. Rendez-vous donc au bord du champs de foire pour applaudir et choisir vos champions.

Marie-Cécile Seigle-Buyat

Les jeunes aux côtés des éleveurs
Les étudiants en terminale de bac professionnel CGEA aideront les éleveurs qui participent au concours du syndicat Charolais Sud-Est à soigner les animaux pendant la Foire de Beaucroissant. ©MFR_de_Mozas
ENSEIGNEMENT

Les jeunes aux côtés des éleveurs

Entre immersion et valorisation de compétences, les élèves en terminale de bac professionnel CGEA de la MFR de Mozas (Isère) vont épauler les éleveurs participant au concours charolais.

« Un moyen de mettre en avant leurs compétences acquises durant leurs deux premières années de bac professionnel Conduite et gestion des exploitations agricoles (CGEA). » C’est ainsi que Marlène Rondeau, la directrice de la MFR de Mozas (Isère), considère le soutien de ses étudiants, à l’organisation du concours charolais de Beaucroissant.

Savoir-faire et savoir-être

L’idée est venue des responsables du syndicat Charolais Sud-Est qui, à l’instar des grands concours nationaux comme le Salon de l’agriculture et Roanne, ont voulu associer des jeunes à leurs préparatifs. « D’expérience, nous savons que nous sommes très occupés pendant ces journées de concours, que les tâches à réaliser sont nombreuses. L’aide de ces jeunes nous soulage dans notre travail. D’autant qu’ils viennent de la MFR de Mozas. Ce sont de futurs éleveurs. Nous avons confiance en eux », explique Raphaël Loveno, président du syndicat.
Ainsi, du jeudi 14 au dimanche 17 septembre, les étudiants en terminale de bac professionnel CGEA vont se relayer sous le chapiteau du syndicat charolais. « Ils seront par groupe de trois. Durant la journée, ils assureront l’entretien et la propreté du ring et des allées pour le concours et les défilés. La nuit, ils surveilleront les animaux, veilleront à ce qu’il n’y ait pas d’agitation parmi les bêtes, qu’elles ne soient pas apeurées, ni qu’elles
s’échappent », précise Marlène Rondeau. « Les jeunes qui sont associés à ce projet, ont deux années d’études derrière eux. Cette participation leur permet de se mettre en situation professionnelle et de conforter les compétences et les gestes acquis en matière de bien-être animal, de sécurité, de prévention… Et en termes d’image, cela valorise leur parcours et leur future profession. Cela permet aussi de montrer au grand public la rigueur du métier, tout le savoir-faire et le savoir-être qu’il implique. Beaucroissant étant une vitrine de l’agriculture, c’est une vraie mise à l’honneur pour eux que d’y participer », poursuit-elle.

Coup de main

Raphaël Loveno considère que cette initiative représente une belle opportunité pour les jeunes de découvrir les coulisses d’un concours. Maxime Chagas, 17 ans, originaire de Vif (Isère), et Yanice Villard, 18 ans, en provenance de Villeneuve-de-Marc (Isère), vont tous les deux passer une nuit avec les bêtes sous le chapiteau. Ils s’en réjouissent d’avance, considérant que « c’est une chance de ne pas venir voir le concours en tant que visiteurs, mais d’être aux côtés des éleveurs, dans les coulisses de leurs préparatifs ». Tous deux se disent « très
motivés et très contents de leur donner un coup de main et d’être ainsi mis dans l’ambiance ». La participation des jeunes étudiants est officialisée par une convention de stage qui lie la MFR de Mozas et le syndicat Charolais Sud-Est. Les élèves bénéficieront d’une rémunération qui servira à financer un voyage d’étude. Le lien entre la MFR et la Foire de Beaucroissant est ancien. C’est pour cette raison que les élèves y participent chaque année, d’une façon ou d’une autre. Lors de cette édition, certains vont y aller pour aider les éleveurs au concours. D’autres vont accompagner leurs maîtres de stage qui y vont en tant que concurrents. Et d’autres encore – des Secondes – vont participer au concours de pointage. « Alors même qu’ils viennent tout juste d’intégrer l’établissement, c’est un bon exercice pour montrer leur appréciation des animaux et
mettre en avant leur motivation », souligne Marlène Rondeau.

Isabelle Brenguier