TROPHÉES
[Trophées] Des yaourts fabriqués toute l'année, à la ferme Baud

Ils font partie des huit candidats sélectionnés par l'Avenir agricole, la Chambre d'agriculture et le Département de l'Ardèche pour concourir aux Trophées de l'avenir agricole de l'Ardèche : découvrez la Gaec Baud du Mas des Tilleuls, à Saint-Étienne-de-Lugdarès. Votez pour votre favori jusqu'au 24 février.

[Trophées] Des yaourts fabriqués toute l'année, à la ferme Baud

La transformation, « ça fait un moment que ça nous trottait dans la tête », reconnait Didier Baud.  À ses côtés, son fils et associé, charge les quelque 150 litres de lait et 500 lots de yaourt qu’il va aller livrer à plus de 50 km de Saint-Étienne-de-Lugdarès, où est perchée la ferme Baud du Mas des Tilleuls. Il faut dire qu'en sud Ardèche, Didier, Brigitte et David Baud font partis des rares éleveurs à produire du lait de brebis.

Une histoire de famille

« Quand je me suis installée, en 1990, je voulais déjà faire du lait mais il n’y avait pas de collecte possible », se remémore Didier. A l’époque il reprend donc la même activité que son père avant lui : des brebis allaitantes. Ce n’est qu’en 2002, à l’installation de sa femme Brigitte, que la ferme passe à la production laitière. Pendant plus de quinze ans, le couple est occupé à l'élevage du troupeau et le lait est collecté par la fromagerie des Monts de Margeride, puis transformé à Chaudeyrac, en Lozère. Ce n'est qu'en 2018, à l'installation de David, que le Gaec développe la transformation à la ferme sur un tiers de la production. Pour cela, la conduite d'élevage a dû être revue : afin de produire du lait toute l'année, une partie des 300 brebis est desaisonnée. En 2020, avec le Covid et la baisse de la demande, le passage à la monotraite, permet d'allonger encore les lactations.

Une agriculture raisonnée

Autour de sa ferme, la famille Baud dispose de 72 ha de terre, dont 40 de fauche utilisés pour produire des céréales. « Tout ce qui est produit ici est pour les animaux, assure Didier.  Il hausse la voix pour se faire entendre, par dessus les bêlements réguliers : « On n'est pas en bio mais on pratique une agriculture raisonnée ! » Proche de l'autonomie, le Gaec Baud n'achète que l'apport protéique pour les bêtes (tourteau) et l'azote pour amender la terre, en plus du fumier des brebis. Toujours plus résilients, les associés envisage maintenant de produire l'électricité nécessaire à l'éclairage de la bergerie.  « Il y a toujours des choses à améliorer, c'est ce que j'aime dans ce métier », conclut l'éleveur passionné. 

P.D.D.