VITICULTURE
La filière viticole demande un soutien de l’État pour réaliser ses ambitions

Mylène Coste
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En visite à Néovinum (Ruoms) le 31 mars, Thierry Devimeux a découvert l’histoire et les ambitions de Vignerons Ardéchois. L’occasion de parler environnement, irrigation ou encore flavescence dorée

La filière viticole demande un soutien de l’État pour réaliser ses ambitions
Thierry Devimeux, préfet de l'Ardèche, aux côté de François Guigon, président de Vignerons Ardéchois.

Depuis sa création en 1967, l’union « Vignerons Ardéchois » en a parcouru du chemin ! « Aujourd’hui, nous comptons 800 vignerons coopérateurs, 14 caves coopératives, 6000 ha de vignes, 40 millions de bouteilles commercialisées dans 40 pays et près de 60 millions d’euros de chiffres d’affaires », étaye son président François Guigon. « Nous n’en avons pas moins conservé nos valeurs de solidarité et de coopération : nous redistribuons 65 % de la richesse aux producteurs, avec une vraie volonté de créer de la valeur dans les exploitations. »

« L’irrigation est la première assurance récolte »

Engagé dans la transition écologique, Vignerons Ardéchois affiche l’objectif de passer à 500 ha en bio d’ici 2022, et de certifier l’intégralité de son vignoble en HVE (haute valeur environnementale). L’union s’en donne les moyens, avec des techniciens dédiés et des formations aux vignerons. Toutefois, le changement climatique et les sécheresses récurrentes ne facilitent pas la tâche, et l’irrigation devient parfois indispensable. « On peut vite perdre 25 % de la récolte en année sèche, estime Cédric Channac, vigneron et président de la cave de Brujas-Bessas. J’ai la chance d’avoir pu concrétiser un projet de retenue collinaire qui me permet de sécuriser ma production. » Mais nombre de projets de lacs sont encore bloqués par l’administration : « On parle pourtant uniquement de 2 arrosages par an, d’une eau stockée en hiver, et que l’on utilise qu’en dernier recours ! L’irrigation est la première assurance récolte », s’impatiente Jérôme Volle. Christel Cesana de plaider : « Pour les petits projets, il faut absolument simplifier les dossiers et réduire les coûts. On nous demande de privilégier les ouvrages collectifs, mais ce n’est pas toujours possible compte tenu du relief ardéchois ».

Le préfet s’est engagé à avancer sur ce dossier épineux de l’irrigation. « Un protocole sur les retenues collinaires, élaboré conjointement par les services de l’État et la Chambre, est en cours de finalisation. Il devrait rapidement se mettre en place pour accélérer sur ce dossier. »

Flavescence dorée : « Il faut réagir au plus tôt ! »

Les vignerons ont également évoqué la flavescence dorée, alors qu’un pied de vigne contaminé a été détecté fin 2020 à Alba. « Nous avions demandé à ce que toutes les communes voisines soient prospectées, mais le ministère de l’Agriculture s’est limité à Alba, faute de moyens humains suffisants, déplore Jérôme Volle. C’est regrettable, d’autant plus qu’il faut réagir au plus tôt si l’on veut enrayer sa propagation. »

Dans un contexte tendu (taxes américaines à l’export, crise sanitaire, Brexit…), la filière viticole a également appelé au soutien de l’État via le plan de relance, et de l’OCM viti-vinicole. 

M.C.

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