FRUITS ET LÉGUMES

Bruno Darnaud, nouveau président de la Gefel

Le nouveau président de la gouvernance économique des fruits et légumes (Gefel) est Drômois. Il s’agit de Bruno Darnaud, 58 ans, arboriculteur à La Roche-de-Glun, président de l’AOP pêches et abricots de France depuis 2011, de la station d’expérimentation Sefra (à Étoile-sur-Rhône) et, aussi, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Drôme. Investi à la Gefel depuis sa création en 2009, Bruno Darnaud portera le collectif et les objectifs des AOP. Il succède à François Lafitte, qui avait été élu en 2013 et souhaitait passer la main.

Appréhender les réalités du marché

Née des multiples restructurations de l’organisation économique fruits et légumes depuis le début des années 2000, la Gefel a pour vocation de représenter les intérêts économiques du secteur dans son ensemble. La force de cette structure, qui ne compte qu’un seul salarié, c’est l’échange entre ses 22 membres (dont 17 AOP). « La Gefel représente une très grosse partie de la production française de fruits et légumes, souligne Bruno Darnaud. Cela nous permet d’agir pour la défense des entreprises, celle des AOP et celle des intérêts financiers de la filière. En permanence, nous avons une vision claire du marché fruits et légumes, ce qui nous rend réactifs sur la base de données collectées auprès de nos adhérents. » Au sein de l’interprofession des fruits et légumes (Interfel) dont elle est membre, la Gefel peut ainsi interpeller les représentants de l’aval, et notamment la grande distribution pour, par exemple, la mise en avant des productions françaises. « Pendant les dix premiers jours du confinement, en mars, asperges et fraises ne se vendaient plus du tout, raconte Bruno Darnaud. La qualité du dialogue a permis aux enseignes de basculer rapidement sur l’origine France, de mettre en avant la qualité française et de redonner confiance aux consommateurs. »

Défendre les intérêts de la filière

Au sein de la Gefel, d’autres dossiers font l’actualité comme les problématiques de l’emballage (disparition du plastique). Il y a aussi le cas des caisses Ifco, bacs plastique réutilisables imposés par les distributeurs et accessibles uniquement en location-gestion. « Il y a eu un problème sur l’approvisionnement des caisses et la facturation aux OP, explique Bruno Darnaud. Nous en avons discuté à la Gefel pour nous apercevoir que toutes les AOP étaient confrontées à la même difficulté logistique. La Gefel s’est rendue chez Ifco, ce qui a permis d’obtenir une amélioration du service. » En matière de défense des intérêts financiers des entreprises, la Gefel agit aussi pour le maintien des programmes opérationnels (100 M€), pour que le secteur des fruits et légumes ne soit pas oublié dans le Plan de relance…

Autre dossier cité, celui de la francisation. « Là encore, tous les produits représentés par les membres de la Gefel sont concernés, indique Bruno Darnaud. On s’est aperçus que les condamnations prononcées à l’encontre des entreprises fraudeuses sont trop légères et que les enquêtes de la répression des fraudes pour faire la preuve de la francisation sont très longues et compliquées. L’AOP pommes de France a repéré un outil d’analyse très pointu permettant une identification sûre et certaine de l’origine (pays et même terroirs) des fruits et légumes mis en rayon. Mais, pour que cela fonctionne, il faut au préalable créer une base de données de nos produits français. La Gefel est à même de fédérer une telle démarche. »

Christophe Ledoux