INTEMPÉRIES
Des générateurs à vortex contre la grêle

Portée par des agriculteurs, l’association Prévigrêle développe un réseau de générateurs anti-grêle dans le Vaucluse et les départements voisins. Son assemblée générale a eu lieu fin novembre à Saint-Marcel-d’Ardèche.

Des générateurs à vortex contre la grêle

Dans les années 90, certains agriculteurs cherchent de nouvelles techniques pour protéger leur culture. C’est ainsi qu’est née l’association Prévigrêle qui a mis en place 25 générateurs anti-grêle autour de Cavaillon.

Aujourd’hui il y en a plus de 170 dans le Vaucluse et les départements voisins : ouest Gard, nord Bouches-du-Rhône, sud Drôme et même sud Ardèche. Des générateurs sont présents sur les communes de Viviers, Gras, Orgnac-l’Aven, Saint-Marcel-d’Ardèche… Entre autres.

« On s’étend petit à petit pour couvrir un maximum de territoire », explique Sandra Scavennec, coordinatrice de l’association. Mais pour qu’ils fonctionnent efficacement, ces générateurs doivent être placés à proximité les uns des autres, en sachant qu’ils ont une portée d’une dizaine de kilomètres. « L’efficacité face à la grêle est plus importante au cœur du réseau », souligne Sandra Scavennec. Un générateur isolé des autres aurait donc moins d’impact.

Le réseau cherche à convaincre

Pour son fonctionnement Prévigrêle compte sur des subventions de collectivités (Régions, Départements, intercommunalités) mais aussi sur une participation forfaitaire ou à l'hectare des agriculteurs (collectifs ou individuels). Pour développer encore son réseau, l’association devra convaincre les acteurs de nouveaux territoires autour de la zone déjà couverte. 

« La volonté d’installer des générateurs est là ! Mais sans financement on ne peut pas avancer », argue la coordinatrice du réseau. « Les agriculteurs voient concrètement les effets sur les terrains mais dans les collectivités on ne nous connaît pas suffisamment. Pourtant les générateurs ont aussi une action sur les biens privés et publics ! » 

Pauline De Deus

Générateurs anti-grêle : comment ça marche ?

Cette technique se rapproche de l’ensemencement des nuages pour provoquer la pluie. 

Grâce à la combustion d’une solution à base d’acétone et d’iodure d’argent, ces générateurs de vortex disséminent massivement des particules d’iodure d’argent dans l’atmosphère à l’approche d’un nuage de grêle. Chaque particule va ensuite constituer un point de fixation supplémentaire pour les cristaux de glace. Conséquence : l’eau se fixant sur davantage de noyaux glaçogènes, les grêlons se multiplient, leur taille est réduite et ils tombent plus lentement. Les dégâts sont ainsi limités.

Mise au point par l’Anelfa (association nationale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques) dont Prévigrêle est adhérente, cette technique aurait maintes fois fait ses preuves depuis les années 50. La communauté scientifique n’est toutefois pas unanime à ce sujet. D’autant que d’après l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) : « De telles expériences sont difficiles à apporter et assez chères même si cela n'exclut pas que dans certains cas un effet peut apparaitre ».

Concernant les impacts sur la santé et l’environnement, les concentrations en iodure d’argent mesurées dans la pluie restent inférieures aux limites maximales imposées et les études réalisées ne semblent pas avoir montré d’impact significatif en termes de pollution.

PDD